Chapitre 1 - Argon (2/3)

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À Londwud, chose peu courante, le soleil illuminait le marché en ce matin automnal

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À Londwud, chose peu courante, le soleil illuminait le marché en ce matin automnal. On entendait les criées s'élever de tous les étals, chacun vantant la fraîcheur et la qualité de ses produits. Toutes sortes d'odeurs embaumaient l'air. Les parfums des fruits et du pain encore chaud côtoyaient les émanations d'iodes des poissons et coquillages pêchés sur les côtes du nord. Les merciers attiraient le regard des passants en exhibant leurs plus beaux tissus aux couleurs chatoyantes. Des enfants couraient parmi la foule en riant, heureux d'avoir pu chaparder quelques denrées sur les éventaires.

Se frayant un chemin au milieu de ce flot d'individus, marchant d'un pas lourd et presque maladroit, Kray, le forgeron, faisait ses emplettes accompagné de son jeune apprenti. Kray était une force de la nature. Il était l'homme le plus grand de la ville et le sommet de son crâne culminait à plus de sept pieds de haut. Il dormait peu, forgeait beaucoup, et voyageait souvent, mais toujours à pied, à travers le royaume pour rapporter des minerais. Sa peau tannée et les marques de brûlures qui lacéraient son corps musclé et son visage buriné lui conféraient une allure à la fois impressionnante et effrayante.

Malgré cela, Kray était respecté et apprécié à Londwud, même par les gardes et les mercenaires. Il faut dire que, en plus d'être un colosse, il se trouvait être un des meilleurs forgerons de tout le pays. Nonobstant sa grande carcasse, le géant se montrait plutôt discret et, bien qu'il ne bénéficiât d'aucun passe-droit, on ne lui posait pas trop de questions. Pas même sur Conrad, son apprenti chétif et dégingandé qui ne semblait doué que pour porter des paniers de provisions.

Tout en suivant son maître, l'apprenti à moitié bossu et dont la coiffe trop large glissait sans cesse devant ses yeux se laissa distraire par un groupe de voyageurs.

Tout en suivant son maître, l'apprenti à moitié bossu et dont la coiffe trop large glissait sans cesse devant ses yeux se laissa distraire par un groupe de voyageurs

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Ils étaient bruyants. Plus bruyants que les marchands qui hélaient les badauds. Les cinq étrangers, reconnaissables à leur accent, arboraient des barbes hirsutes et portaient des armures légères par-dessus leurs manteaux. Des hommes du nord du continent. Ils avaient jeté leur dévolu sur une jeune femme qui passait par là. Mais, selon toute vraisemblance, ce dévolu n'était pas réciproque. L'un d'eux agrippa la belle tandis que ses comparses l'encerclaient. La pauvre se débattait, tentant d'échapper à leurs mains baladeuses, et appelait à l'aide les passants. Beaucoup se retournèrent vers le groupe, mais personne ne se risqua à intervenir.

Les Élus du Moän - t1. L'Héritage des DieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant