CUIR VELOURS | Negan [The Walking Dead - Compilation tomes 1 2 3 + épilogue]

13. Une réalité difficile à admettre

Il la fixait avec une attention particulière, son ego bouleversé par son refus dégageait en lui une colère noire, mélangée à une curiosité malsaine. Mais Negan était comme cela, il n'était que perfidie. Son regard la scrutait dans l'attente d'une réponse, elle avait du mal à trouver les mots justes. Ses mains étaient moites, sentant sa patience s'estomper au fil des secondes qui s'écoulaient. Toutefois, l'homme en cuir restait immobile, la bouche légèrement entrouverte en un rictus mal placé :

- Alors ? demanda t-il en passant sa main le long de ses joues rugueuses, tu as perdu ta langue ma belle ? Le temps qu'elle réagisse et formule une réponse, il se leva en soupirant. Bordel, ça m'a donné chaud toutes ces conneries. D'un geste, il enleva son foulard qu'il jeta au sol, accompagné de son blouson.

Julia l'observait, alors qu'il relevait la tête. Son t-shirt blanc était trop grand et venait s'échouer sur sa ceinture défaite. Negan se racla la gorge en passant ses mains dans ses cheveux pour les plaquer en arrière puis, il revint vers le canapé et leva une jambe, qu'il posa vulgairement sur l'assise :

- Allez Julia chérie, cesse de me prendre pour un con, tu veux. Il faut qu'on crève l'abcès une bonne fois pour toute. Je t'écoute... Dis moi ce que tu as à me dire. Il haussa les sourcils. Ce doit être sacrément emmerdant pour que tu me la coupe comme ça. Ca a un rapport avec ta visite médicale ?

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- C'est juste de la logique... Entre notre dernière conversation qui a mal tourné, ton rendez-vous avec Simon et là, ta putain d'obstination à vouloir me parler d'un sujet soi-disant sérieux alors qu'on a bien mieux à faire... Que t'a dit le doc' ?

- Rien d'important... Elle baissa les yeux sous le mensonge, n'arrivant pas à franchir le pas. Negan se mit à rire puis se leva, cessant brutalement son manège.

- Alors parle, merde ! Je ne supporte pas les devinettes ! Je t'offre mon putain de temps, fais en quelque-chose !

Julia se leva et rangea par réflexe ses mains dans ses poches, en tentant de calmer l'angoisse qui la surmenait. Ses doigts jouèrent nerveusement avec l'alliance autrefois portée, qui siégeait désormais dans son jean. Il n'allait pas réagir comme elle le souhaitait. Elle en était persuadée en voyant ses yeux reflétant la bête qui sommeillait en lui. Elle marcha jusqu'à la fenêtre pour observer l'extérieur cependant, la seule chose qu'elle vit furent les rôdeurs enchaînés, qui grommelaient en gesticulant morbidement. Elle repensa à son périple seule, avant d'être capturée par son bourreau :

- Pourquoi moi ? l'interrogea t-elle subitement en se retournant vers lui. Pourquoi tu n'as pas passé ton chemin ?

- Hein ? Il ouvrit de grands yeux ronds, surprit par sa requête. Attends, tu es en train de me dire que tu regrettes, c'est ça ? Tu le fais exprès ou quoi ? Un jour tu me haïs et tu veux quitter mon Sanctuaire, un autre tu me demande de te sauter et tu veux rester. Ma belle, qu'est-ce que tu cherches au fond ?

- Justement, je te renvoie la question. Est-ce que je vais finir comme les autres, à t'attendre désespérément en te préparant des surprises pour que tu me remarque ? Il fronça les sourcils en quittant la pièce.

- Je n'aime pas la tournure de cette putain de conversation ! gueula t-il en partant à la petite cuisine. Non, je n'aime pas du tout te voir te plaindre après ce que j'ai fait ! Mais je suis curieux de savoir ce que tu as réellement en tête Julia chérie... Continue sur ta putain de lancée, tu veux.

- Je ne veux pas finir comme les autres. Tu n'as pas le droit.

- Ha ! Ça je l'ai bien compris. Ensuite ?

Elle eut l'impression d'être en plein interrogatoire alors qu'elle devait mener la danse. Ce devait être à la jeune femme de poser les questions, non de se justifier. Mais Negan avait réussi à retourner la situation, et elle n'avait pas d'autre choix que de s'y plier. Il revint avec un verre, accompagné de Lucille sur l'épaule. Voir la batte lui donnait la nausée, les barbelés lui laissaient l'affreux souvenir des carnages précédents :