CUIR VELOURS | Negan [The Walking Dead - Compilation tomes 1 2 3 + épilogue]

18. De nouveaux visages

En contournant la maison, Julia avait trouvé une hachette, plantée dans une vieille souche. Elle se dirigeait vers la forêt derrière la cabane. Elle avait mieux dormi, toutefois, les bouffées de chaleur qu'elle ressentait, ainsi que les vertiges ne s'étaient pas calmés. Le chien la suivait en trottinant, il semblait apprécier la compagnie humaine. Julia l'observa. Certes son poil était sale, mais il était longiligne et musclé.

Elle se souvint d'une fois où Ethan avait travaillé en collaboration avec des chiens militaires. Ces derniers appartenaient à la même espèce que Wool. Wool, le nom qu'elle avait donné au chien, quand elle était revenue de la cuisine et l'avait surpris en train de tirer sur une couverture en laine pour s'y coucher. Il quitta la propriété pour s'enfoncer dans la forêt :

- Wool ! jeta t-elle sèchement, reviens ici ! Non, elle ne voulait pas se retrouver seule à nouveau. Mais l'animal n'en fit qu'à sa tête et s'éloigna un peu plus.

Instinctivement, elle se mit à siffler pour l'appeler mais quand un premier rôdeur se montra, attiré par le bruit, elle comprit que c'était une mauvaise idée. Après quelques minutes de recherche, le chien revenait enfin. Il trépignait en aboyant. Il partit dans une direction et se retourna pour capter son attention. Il se mit alors à piaffer sur place, la jeune femme comprit qu'il voulait qu'elle le suive :

- J'arrive ! lui lança t-elle amusée.

Enfant, elle avait eu un chien, un labrador noir nommé Teddy. Il avait été protecteur et loyal, pour faire le bonheur de la fillette qu'elle était. Depuis, elle n'avait pas eu d'animaux, Ethan étant allergique à la moindre fourrure, le catalogue animalier était limité.

Elle continuait à suivre le canidé, pour le surprendre au pied d'un arbre, la figure en l'air. Il observait quelque chose au bout d'une branche :

- Qu'as tu trouvé ? l'interrogea Julia en jetant un regard perplexe au feuillage. Il y a quelque chose dans cet arbre ? Un animal ?

Wool se lécha les babines. La jeune femme s'agrippa à l'arbre pour l'escalader. Elle était relativement souple et endurante, cela ne lui posait aucun problème. En arrivant au niveau de la branche en question, elle leva la tête puis fixa l'extrémité du branchage. Curieuse, elle vit un nid dans lequel attendait un oisillon. Sûrement le dernier qui n'avait pas chuté, pensa t-elle. Julia se glissa avec lenteur pour le saisir.

Quand il la vit, il piailla en gesticulant. Wool aboyait en bas, et elle lui intima de se taire afin de ne pas alerter les rôdeurs. L'oisillon restait paralysé dans sa main. Elle lui trouverait une planque moins risquée. En contournant l'arbre, elle tomba nez à nez avec une carcasse, celle de son semblable qui avait voulu prendre son envol trop tôt. Le mettre en sécurité ailleurs était alors la meilleure option... Quelle erreur elle faisait. D'une il serait complètement perdu et de deux, un chien, lui aussi affamé se trouvait à côté d'elle. Brusquement, ce dernier lui sauta dessus pour attraper l'oiseau. Julia l'en empêcha, ses crocs se refermèrent sur son bras. Elle poussa un cri de douleur en sentant les pointes s'enfoncer dans sa chair. Elle se dégagea en envoyant sa jambe dans l'animal. Il la lâcha en emportant par la même occasion l'oisillon, puis s'évapora dans la forêt.

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Elle arrivait dans la cuisine en se tenant le bras. Quelle idiote, comment avait-elle pu être aussi naïve ? La douleur la lançait. Le sang coulait pour venir tomber en gouttelettes sur le plancher. Si on la cherchait à la trace, on pourrait aisément la retrouver. Julia délimita les contours de la blessure, son avant bras était salement amoché, elle devait avant tout empêcher le sang de se répandre.

Dans le salon, elle se rua sur la couverture qu'elle arracha, pour l'enrouler en bandage autour de la plaie. Elle n'avait pas de quoi se désinfecter. Une peur panique la prit alors au moment où elle réalisa qu'elle pourrait lui faire bien plus de mal que ce qu'elle ne lui faisait déjà. Une septicémie. Rien de mieux en période d'épidémie ! La jeune femme tenta de reprendre une respiration correcte, maudissant en même temps l'animal qui s'était enfui avec le pauvre oiseau. Certes, c'était difficile mais lui avait réussi à trouver de la nourriture. Elle devait se calmer.