Blaze - [Tome 3]

8 : Rétrospective

« Je ne pense pas que je puisse faire grand chose mon garçon... Les effets partiront d'eux-même après quelques jours. M'explique Recovery Girl en rangeant ses affaires de consultation. »

J'acquiesce doucement pour la remercier mais ne quitte pas des yeux le corps rajeunit de mon petit ami.

Sous l'ordre de monsieur Aizawa je l'ai emmené à l'infirmerie, étant surpris que l'endroit ne soit pas pris d'assaut par la horde de gamins déchaînés qui saccageaient toujours l'école.

Même si après réflexion, Chiyo fait partie de la famille d'Akira... Il y a sans doute une limite que la petite brune s'interdit de franchir malgré tout. De ce que j'ai pu constater, elle peut aussi bien être adorable avec les personnes qu'elle aime que démoniaque avec les autres.

« Je vais devoir te laisser mon garçon. Poursuivi la vieille femme en se dirigeant vers la porte de sortie. À mon avis, mon aide ne sera pas de trop. »

J'acquiesce à nouveau comme unique réponse et elle s'en contente, quittant la pièce juste après.

Mon regard retombe bien vite sur le petit garçon assoupi à mes côtés.

Je passe ma main sur son visage, l'uniforme de l'école traînant au sol, étant devenu bien trop grand pour lui. On lui a juste laissé sa chemise, qui lui fait office de robe de nuit actuellement.

J'étais autant inquiet que nostalgique en le dévisageant. J'en veux toujours à l'enfant qui lui a fait subir ça... Mais d'un autre côté, je sens qu'une part de moi est extatique de redécouvrir cette bouille familière arrondie par la jeunesse.

Un petit son aigu d'inconfort lui échappe et il se tourne sur le côté, face à moi, faisant bondir mon cœur.

Il est adorable...

Mais impossible de l'avouer à voix haute sans risquer d'y laisser ma peau.

D'après ce que j'ai compris, seul son corps est devenu plus jeune, ni ses souvenirs et encore moins son caractère n'ont étaient affectés.

En le voyant se recroqueviller, je craque et m'allonge à côté de lui pour le prendre contre moi, ma main faisant presque l'entièreté de la taille de son dos.

C'est grisant.

Je sens que mon corps veut le protéger, qu'inconsciemment je me sens responsable de ce qui lui est arrivé.

Mes doigts se glissent dans ses cheveux et je fond en sentant un petit poing accrocher la veste de mon uniforme.

Je ne veux plus le lâcher, ce n'est pas juste une envie, mais un besoin de protection à son égard.

« Deku... Siffle une voix fluette. Tu m'étouffe imbécile. »

Même ça c'est mignon.

« Oh pardon Kacchan ! »

Je me recule mais reste quand même dans le lit, quand je baisse la tête, ses grands yeux m'observent déjà et battent plusieurs fois des paupières pour tenter de comprendre ce qu'il se passe.

Ses lèvres prennent une moue surprise.

Ciel...

« C'est quoi ce putain de- Jure-t-il en se redressant pour me fixer puis pour analyser où il se trouve.

- On est à l'infirmerie.

- Pourquoi tout est devenu si grand !? S'égosille-t-il, sa voix part dans des aigus qu'il ne maîtrise plus et il toussote légèrement en touchant sa gorge. »

Je me retiens de lui faire un câlin.

Même si il en a l'apparence, ce n'est pas un enfant.

Et je ne veux pas le vexer ou le rabaisser involontairement.