Deux mondes, un portail

Chapitre 2

   Huit mois plus tard, bien après être sortie de l'hôpital, la petite famille partit une semaine à Volcancoq pendant les vacances de février pour fêter "Benereire", qui était la bénédiction des ancêtres. Quinn avait deux sœurs aînées. Elle avait un écart de dix ans avec l'aînée, une fée qui pouvait créer des nuages d'étincelles, énorme ou non selon ses émotions, et sept ans avec la seconde, également une fée qui pouvait rendre vie ses créations. Elles sont assez éloignées en âge, mais restaient fusionnelles.

   La petite famille prit l'avion et quelques heures après, ils arrivèrent à Lummode, la capitale du pays. La sœur aînée vivait dans une ravissante maison qui se situait, pas loin du centre-ville avec son fils Adrien, âgé de six ans. Elle était blonde vénitienne aux cheveux longs, les yeux verts, quant à Adrien, il était brun, les cheveux bouclés, accompagnaient de petites cormes de faune, et les yeux bruns. D'après ce qui était raconté, il tenait de son père qui était cependant mort il y a cinq ans plus tôt dans un accident de voiture. Maintenant, ils vivaient avec son nouveau mari qui était un zombie. Il était brun avec des mèches grisonnantes et les yeux bleus. Les valises posées, Logan et Adrien partirent jouer ensemble aux voitures ainsi qu'avec Cara en attendant l'heure du repas. Du côté des parents, ils défaisaient leurs valises.

   — Quinn, Danny ? Avec Fred, on souhaitait savoir si vous ne vouliez pas que l'on aille au marché de Benereire, avant d'aller chercher Joy et Gabriel à l'aéroport demain ?

   — Ce serait super Audrey. Vraiment, j'adore l'idée. Et, toi Danny ?

   — Oui, je suis partant. Depuis tout petit, j'ai toujours rêvé de voir ce marché. J'en ai tellement entendu parler ! D'après ce que l'on dit, c'est le meilleur marché de tout Volcancoq.

   — Parfait. Faisons cela alors. Audrey regarde son mari et lui fait un signe du regard. Euh... Ah oui. Tu viens, Danny. Je dois te faire goûter un vin blanc et tu m'en diras des nouvelles. Les hommes partirent dans le salon et laissèrent les deux sœurs dans la chambre.

   — Ça, c'est bien passé le vol avec Cara ?

   — Oui, même très bien, elle a dormi durant le voyage. Et, toi ? Comment ça va avec ce petit bout ?

   — Ça va très bien, je le sens que ce bébé veut sortir. Pour l'instant, elle attendra après les fêtes. Ce n'est pas le jour pour qu'elle sorte le bout du nez, elle sourit en caressant son ventre. Dis-moi, Papa est venu te voir après l'accouchement ?

   — Oui... Mais juste pour me rabaisser comme il sait si bien le faire... Maman et lui, viennent-ils pour faire la fête avec nous ?

   — Normalement oui, mais tu connais Papa... Il n'aime pas prendre l'avion.

   — Ce serait étonnant qu'ils viennent en sachant que je serais présente... Audrey la regarde inquiète. Papa a juste honte de moi. Il m'a dit que j'étais la honte de la famille. Que j'ai commis un péché grave... Que je ne suis plus sa fille... elle commença d'avoir les larmes aux yeux, sa grande sœur s'assoit au bord du lit à côté d'elle.

   — C'est horrible ce qu'il t'a dit, mais c'était sous le mouvement de la colère. Tu vas dire que je le défends, mais j'en suis sûr qu'il ne pensait pas un seul mot de ce qu'il disait.

   — Je n'en suis pas si sûr... Tu te souviens que je t'avais dit que j'avais quitté la maison, car je refusais d'avorter ? Eh bien, c'était faux. Alors, il m'a viré de la maison... Par conséquent, j'étais à la rue et je me suis réfugiée chez Danny... elle regarde sa sœur. Penses-tu que je fais honte Audrey ?

   — Je t'interdis de prononcer ça ! Tu ne fais pas honte. Au contraire, c'est Papa qui fait honte. De t'avoir viré de cette façon... Ce n'est pas digne d'un bon père de famille ! Après tout ce que tu as traversé. C'est ignoble de sa part ! elle prend le visage de sa petite sœur dans ses mains. Écoute, les accidents, cela arrive. Mais, c'est un bel accident qui t'est arrivé. Regarde-la ta fille, elle est magnifique et forte comme toi. Tu verras, Papa changera d'avis. Ça ne sera toutefois pas pour maintenant, ça va énormément prendre du temps. De toute manière, Joy et moi, on sera toujours là pour toi. Tu es notre petite sœur et nous ne te laisserons jamais tomber... Jamais, elle essuya les larmes de Quinn et la prit dans ses bras.

   — Merci Audrey... Je t'aime.

   — Moi aussi, je t'aime, petite sœur.

   C'est triste pour Quinn. Heureusement qu'elle avait ses sœurs auprès d'elle. Le lendemain, en traversant juste le pas-de-porte, ils tombèrent nez à nez avec Joy et Gabriel. Cependant, ils avaient pris l'avion plus tôt pour leur faire la surprise. Cela tombe bien, ils purent profiter du marché de Benereire entre sœurs et beau-frère.

   En fin de semaine, les filles préparèrent la table, l'apéritif pour la fête et dès que les enfants furent couchés, ils emballèrent les cadeaux. Le lendemain, Audrey attendit l'appel de ses parents pour venir les chercher à l'aéroport, mais au dernier moment, ils annoncèrent qu'ils ne viendraient finalement pas... Audrey fut en colère contre son père, car c'était lui qui ne voulait pas et interdisait à leur mère de venir. Quinn culpabilisa, mais les deux sœurs lui dirent le contraire. Tant pis, ils fêtèrent Benereire sans eux. Sans qu'aucune tension n'ait lieu ni aucune dispute. Deux jours après, la petite famille prit l'avion pour Boréale City.