Chapitre 7

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   Ce rendez-vous était peu connu du Royaume. Loélia en était persuadée. Personne n'en avait jamais fait mention. En tout cas, personne ne lui en avait parlé. Depuis toujours, il existait. Mais, aujourd'hui, ses parents avaient oublié leur discrétion. Et pour cause, leur fille les suivait maintenant. Ses parents semblaient tellement pressés par le rendez-vous qu'ils ne faisaient plus attention à rien. Loélia savait seulement où ils allaient. Elle avait déjà essayé de les suivre. Cependant, ils s'étaient dirigés vers la plus haute tour du château, qui était la plus obscure des tours. Loélia, comme beaucoup d'enfants de son âge, avait peur du noir. Elle avait bien tenté de jour de retrouver le chemin. Elle s'était perdue à maintes reprises. Mais, aujourd'hui, le jeune Princesse avait décidé d'affronter sa peur. Finalement, elle était avec ses parents. Elle les suivit donc en longeant les murs. Romy était la plus pressée des deux.

   — Il est déjà dans la salle ? demanda Romy.

   — Oui, il est déjà arrivé depuis une bonne demi-heure... souffla Walter.

   — Et pourquoi tu ne m'as pas prévenu ? S'indigna Romy.

   — Parce que figure-toi que je vous cherchais ! Nom des Déesses, une Reine qui part en plein milieu d'un salon de thé ! Tu as humilié...

   — Ta personne peut-être ? s'écria Romy en se tournant brusquement vers lui. Walter, qui ne s'attendait pas à cela, se cogna de plein fouet à Romy qui leva les yeux au ciel.

   — Eh bien, cela ne se fait pas ! Tu le sais très bien ! Que t'a-t-il pris bon sang ?

   — C'est ta mère mon trésor ! Ta mère qui m'a humilié moi et mes filles !

   — Tu n'exagères pas un peu...

   — Pardon ? Mais, la connais-tu au moins ta mère ? Parce qu'avec moi, elle est horrible !!

   — Romy...

   — Quoi ?! Je me moque de ce que tu penses finalement ! Je peux très bien partir quand ça me chante ! Loélia a bien horreur d'une chose, c'est quand ses parents se disputent. Elle a toujours peur qu'ils se séparent. Malheureusement, comme tout le monde. Cette idée de partir, Romy l'avait déjà dite. Elle recommença à monter, et cette fois en courant pour échapper à Walter.

   — Romy, tu ne penses pas ce que tu dis ?

   — Si Walter chéri ! Maintenant laisse-moi, j'ai un rendez-vous ! Walter se passa une main sur le visage, et ne répliqua rien. Il semblait très fatigué. Loélia se dit qu'il aurait bien besoin d'un sommeil comme celui de sa sœur. Ils arrivèrent très vite en haut de la tour. Loélia avait essayé de retenir le chemin, mais sans succès. Comme elle était trop concentrée à ne pas perdre ses parents tout en restant discrète. Romy se dirigea droit vers la porte qui montait sur un escalier.

   — Nous sommes là ! cria Romy en haut de la tour.

   — Ah, enfin, je vous attendais ! répondit une voix nasillarde. Quand Loélia atteignit le haut de la tour derrière les pieds de son père, elle vit la personne qui avait répondu. Cachée derrière l'encadrement de la porte, elle pouvait tout voir de la scène. C'était un homme de haute taille, plus haut que Walter, avec un visage fermé, avec une grosse cicatrice sur la joue. Il sourit à la vue de Romy, ce qui fit frémir Loélia. Ses dents jaunes luisaient presque dans l'obscurité de la pièce. Il était habillé d'une grande cape qui le recouvrait entièrement. Toujours ravissante à ce que je vois Ma Reine Romy !, dit-il avec un sourire dément. Walter serra la mâchoire et contracta ses points. Romy l'ignora magnifiquement.

   — Alors ? Avez-vous sa nourriture ? Le coupa-t-elle sèchement. Parce que je pense que votre paye, vous pourrez l'oublier. Elle devait se réveiller minimum à cinq ans !! Elle va avoir huit ans !

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