Temet Nosce (Les Chroniques de Sorohar - T4) [MM/BL/Yaoi]

Chapitre 1

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Bonjour à tous o/

J'ai décidé de publier intégralement ici le tome 4 des Chroniques de Sorohar (soit 32 chapitres + épilogue), puisque celui-ci est terminé depuis bien longtemps, mais n'a pas encore été signé en maison d'édition.

J'attire votre attention sur le fait que contrairement à mes autres histoires disponibles sur mon wattpad, celle-ci n'a pas été relue ou corrigée au préalable. Il s'agit d'un premier jet brut de décoffrage. En effet, ce manuscrit traîne dans mon pc depuis longtemps, mais le projet Sorohar stagnant depuis un moment chez son éditeur, faute de ventes suffisantes, je n'ai ni le temps ni la motivation de m'investir autant que sur mes histoires en cours. Je vous le partage néanmoins pour que ceux qui ont acheté les tomes puissent avoir la suite sans attendre une sortie future encore indéterminée.

Bonne lecture à tous et bon voyage o/

(sortie des chapitres en ligne : le mercredi et le samedi)

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9 octobre 1348 - Nouvelle Lune

Octobre 1348 du calendrier d'Epona. Miracle et malédiction, l'un ne va jamais sans l'autre. Pour une chose obtenue, une autre est due. C'est ainsi que, de tous temps, l'équilibre – souvent menacé, toujours restauré – a perduré dans les Terres Maudites. Rien qui ne se passa de mystères et de magie. Porte ouverte aux dérives, qu'il soit entendu. Au point que Vie et Mort n'ont désormais plus de frontière qu'une fragile nuance. Et lorsque les illusions trompeuses tendent à rassembler défunts et vivants autour d'un même banquet, c'est à l'œil affûté des gardiens de l'entre-deux qu'il incombe de dévoiler les tromperies. Certains s'y retrouvent mêlés par hasard, d'autres par hérédité. N'en sont pas exemptes les grandes lignées d'Edolane que le danger a formé. Mais qui combat la mort risque sa vie ; qui se veut fort doit en payer le prix.

Cette leçon, les cinq familles de la cité d'Hanano l'ont apprise et retenue ; transmise et gravée dans la pierre. De génération en génération, chacun des héritiers s'est levé et a servi pour lutter contre les forces qui œuvraient pour faire choir le pays. Rassemblés sous une bannière commune – celle du Clan des Fleurs – autour de ce qui fut jadis l'Aku no Torii, la Porte sacrée du Mal, ils n'ont eu de cesse de repousser les singularités envahissantes qui en sortirent : des démons appelés « yōkai ». Grâce à leur courage et à leur talents, ils protégèrent ainsi leurs terres de l'essentiel de la menace.

Pourtant, en cette nuit d'automne, les espoirs vacillent et les lacunes se paient. Le feu rougit l'atmosphère et la complainte nocturne n'est que rumeurs de bataille et cris. La muraille est tombée à la porte nord. On se presse, on accourt de toutes parts. Les gardes scandent leurs ordres, commandent à leurs hommes. L'acier des sabres perce et déchire ; le sang se répand, allié comme ennemi.

La menace a un visage, même plusieurs. Créatures de cauchemar, tantôt vaguement humaines, tantôt animales ou monstrueuse, il reste difficile d'en parler, quoi qu'on veuille en dire. Le mal irradie de leurs faciès. Leurs yeux sont des lampions dans la nuit. Personnages hauts en couleurs, de toutes formes et de toutes tailles, la horde a chargé depuis Aokimori, l'immense forêt bordant la citadelle. Au sein de celle-ci : des spectres ; des femmes aux visages voilés par leurs longues chevelures noires ou dotées de membres ou de cou disproportionnés ; des créatures pareilles à des ogres, dont la peau se veut rouge, bleue, marron ou noire ; des renards roux ou blancs, à plusieurs queues, que côtoient des tortues bipèdes au crâne légèrement creusé pour y conserver un peu d'eau ; des monstres à trois yeux, parfois plus, et tant d'autres créatures que même l'imaginaire n'aurait pu engendrer. L'énumération pourrait durer longtemps, tant aucun ne se ressemble. Leur seul point commun se résume en un désir irrépressible d'envahir Hanano et d'y décimer ses habitants.