Chapitre 4 : Sur les traces du passé

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Les deux amies étaient allongées au beau milieu du canapé du salon. Elles étaient exténuées par la journée éprouvante qu'elles venaient de passer. Pour la première fois de sa vie, Imogène pouvait dire qu'elle avait passé une nuit tranquille, sans angoisses. Peut-être que le fait de savoir que c'était quelqu'un de sa famille qui venait lui rendre visite l'avait rassurée au fond. Peut-être qu'avoir frôlé la mort l'avait aidée.

La jeune femme avait pris énormément de temps pour rentrer, et pour lui raconter ce qui s'était passé après son départ. Elle se réveillait, sonnée, regarda son amie, qui visiblement, elle, dormait encore et se rallongea en soufflant.Elle se remémora de la soirée qu'elle avait passé hier, quand elle était rentrée, et de la conversation qu'elles avaient eu.


*


23 septembre 2018


« Imogène courra alors vers sa meilleure amie et elles se prirent dans les bras pendant un long moment. Elle entrait chez-elle et s'effondra en larmes.

- Maintenant tu vas me raconter tout ce qui s'est passé en mon absence. Tout, dans les moindres détails.

- Où est-ce que tu étais cachée pendant tout ce temps ? Je suis restée combien d'heures dans cet étang ?

- Je te le dirais après, ça n'a pas d'importance, il ne m'est rien arrivé. Raconte, maintenant.

La jeune femme se mit alors à raconter tout ce qu'elle avait traversé dans le monde d'en bas,omettant les détails les plus sordides. La situation était déjà assez délicate pour qu'elle évite d'inquiéter son amie avec cette histoire de faucheuse.

Mais alors, à quoi il ressemblait, ton monstre ?

- Il avait pris ma forme. Il me ressemblait comme deux gouttes-d'eau, c'était hallucinant.           Les fonds marins étaient très sombres, mais j'arrivais a distinguer une vieille maison. Comme si la créature d'en bas s'était elle même créée une réalité dans laquelle il serait plus supportable de vivre pour elle. A la fin de notre échange, elle a disparue, mais avant elle m'a confié ce collier. Elle m'a expliqué qu'il appartenait à sa mère, et de là j'ai compris que cette créature monstrueuse qui me faisait peur tous les soirs, c'était une bisaïeule, voir même une ancêtre plus éloigné.

Caroline regarda au loin, pensive. Se pourrait-il que des aïeuls se transforment en angoisses pour nous faire comprendre des choses ? Ça lui semblait surréaliste. Soudain,elle eut une idée. Elle avait conservé le collier qu'Imogène lui avait donné avant de sauter dans l'étang, il était toujours dans sa poche.

- Montre moi le collier qu'elle t'as donné ! S'exclama-t-elle en brandissant celui qu'elle venait de sortir de sa poche. On va regarder si c'est le même que j'ai gardé. Imogène détacha le collier de son cou et le tendit a son amie.

C'était étrange. Si le collier était le même, qu'est ce que cela voudrait dire ?

Caroline observait le collier attentivement en le mettant à coté de celui d'Imogène. Après de longues minutes, elle remarqua une inscription gravée en tout petit à l'arrière du collier offert par la créature.

- Déjà, ça m'a bien l'air d'être le même, il est juste un peu plus rouillé. Et surtout, là, regarde... Il y a une date à l'arrière du pendentif.

Imogène plissa les yeux pour lire la date. C'était écrit tellement petit que même avec une bonne vue,elle avait du mal à la lire.

- « 16 juillet 1932...» Chuchota Imogène.

Imogène et le saule pleureurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant