Epilogue

4 0 0
                                    

Décembre 2018 ; Après les tumultes.

Imogène se sentait aussi légère qu'une petite note de musique. Bien sûr, il lui arrivait parfois d'angoisser, mais lorsque que ces sensations de stress survenaient,ce n'était jamais pour quelque chose de bien grave. Parfois, quand l'envie lui prenait, elle allait au cimetière pour voir les tombes, désormais synonymes d'histoire pour elle. Cela représentait le passé, le fait que les gens aient vécu, et la sensation de poids qui était dans sa poitrine autrefois s'était évaporée depuis bien longtemps, laissant place a, parfois, une légère euphorie.

Elle appréciait la vie sous toutes ses formes, et souvent elle tourbillonnait de joie un petit peu n'importe où, comme si elle était heureuse d'avoir vaincu quelque chose. Apprécier la réalité sous toutes ses coutures était si agréable,voir le ciel rempli de nuages, et sentir l'air passer sur sa peau,comme si les éléments étaient là pour la rassurer et lui dire de poursuivre son chemin. Elle était désormais sur la bonne voie. Désormais elle dansait, jouait, riait, criait. Véronique le lui avait appris par la simple force de ses mots. Elle avait parcouru tout ce chemin, et retrouvé qui elle était au carrefour de plusieurs mondes.

Assise sur un banc dans un parc, ou bien chez elle avec ses amies, elle réussissait à profiter du moment présent, cette chose précieuse qu'elle recherchait tant. Elle ne voyait plus Caroline aussi souvent qu'avant, mais il y avait une raison à tout cela ; elle débordait d'idées de projets. Jamais sa vie n'avait été aussi remplie, ce qui n'empêchait pas le temps de passer.

L'horloge tournait.

Et malgré les bas, la douleur s'effaçait, petit à petit, ne laissant finalement derrière elle que de minuscules graines noires, qui cette fois-ci, ne germeront pas, c'en était sûr.

Elle s'était promis qu'elle ne leur laisserait plus jamais la place ni la possibilité de grandir et de prendre des proportions beaucoup trop importantes, toute cette machination était terminée maintenant. Alors même si elle toussait encore de temps en temps, plus jamais une substance noire ne sortira de son corps. C'était un défi considérable de ne pas laisser les graines se planter, mais ce n'était pas impossible, et Imogène voulait le prouver et se battre. Comment empêcher de faire germer des choses qui sont faites, et c'est inscrit dans leur noyau, pour pousser, pour prendre place, alors que les marques de passage des anciennes plantes sont déjà incrustées ?

En les faisant partir, et en les considérant comme des mauvaises herbes. Ces graines ne servaient manifestement à rien.

Un jour, au début du mois de septembre, Imogène avait décidé de faire un voyage. Et bientôt, elle vivra dans un immense champ de blé, en dessinant leurs épis un par un. Sans un doute, elle trouvera le saule pleureur qui saura l'abriter le jour où elle échouera, quand un de ces épi se casserait, ou bien quand les mauvaises herbes envahiraient le terrain. Tel était maintenant l'objet de sa quête.

A la fin d'année, La jeune fille eut une idée. Pour être tranquille, elle fermait la porte de sa chambre à clef, et elle se munit d'un papier à lettre vert clair et d'un joli stylo plume que lui avait offert sa mère. Elle prit une grande bouffée d'air, puis se mit à écrire frénétiquement, jusqu'à atteindre la fin de la page et par contrainte, déposait le point final. L'écriture avait beau ne pas être soignée, ce n'était pas le plus important. Sans attendre, elle signa sur le coin en bas à droite du papier, et écrit en mot de fin :

« Merci pour tout,Véronique. Le saule me trouvera bientôt.»


Imogène et le saule pleureurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant