Imogène et le saule pleureur

Chapitre 3 : L'antre du monstre

23 septembre 2018

Imogène ouvrait les yeux et se rendit compte qu'elle était dans un univers complètement différent.

Elle était encore mouillée, ce qui signifiait qu'elle est restée dans un état second pendant assez peu de temps, ce qui la rassurait. Il lui fallait quelques minutes pour se rendre compte de ce qu'elle venait de faire, et pour se souvenir d'ou était Caroline. Il fallait faire vite, elle n'allait quand mêm epas la faire attendre dans la forêt pendant des heures et des heures.

Si ca se trouve, après tout Caroline était peut-être déjà rentrée chez elle, mais ce n'était pas le moment de penser à ces choses là maintenant.

La jeune fille n'avait jamais été aussi près du but. Elle était en effet dans l'antre du monstre.

Tout ce qui était autour d'elle était marin. Il y avait des coraux et des stalagmites qui jonchaient le sol, et elle sentait le sable brun sous ses pieds. Imogène regardait autour d'elle pour appréhender les lieux et jeta un regard vers le haut. Elle voyait la surface de l'eau quelques mètres plus haut, ce qui était bizarre, car elle pouvait parfaitement respirer. Le rythme cardiaque d'Imogène accéléra. Et si c'était un piège ?

Soudain, elle vit de l'encre sortir des pierres trouées qui se trouvaient devant elle.

L'encre sortait également du sol, et avant même qu'elle ne puisse remonter à la surface, l'encre s'imiscait dans ses poumons, lui bloquant peu à peu sa respiration.

Imogène tenta de remonter à la surface, mais c'était trop tard. Comme des tentacules, l'encre lui avait ôté toute volonté de bouger. Elle était désormais prisonnière des fonds ce cet étang.

Malgré tout, la jeune fille arrivait encore à respirer, et tenta de se dégager de l'emprise de cette substance visqueuse.

Une faucheuse apparaissait devant elle,la faisant se débattre de plus en plus.

Puis la faucheuse changea de forme jusqu'à lui ressembler trait-pour-trait.

- Me voilà. C'était bien moi que tu cherchais. Seras-tu capable de me tuer ? Dit la jeune femme qui avait pris l'apparence d'Imogène.

- Je suis là pour t'affronter ! Peu importe que tu me ressembles, je vais te massacrer ! Tu as volé la vie des gens auxquels je tenais. Je n'aurais aucune pitié envers toi. Aucune.

- Alala... Rit la créature métamorphe. Qu'est ce que tu peux être naïve quand ça t'arranges, Imogène... tu crois pouvoir me défier, tu crois pouvoir tuer la mort ? La vérité, c'est que si j'ai pris ton apparence, c'est pour pouvoir te faire comprendre une chose. Si tu décides de me tuer, tu prendras ma place. Ce cycle est infini, et les mortels ont du mal a le comprendre. Tu vivras ici à jamais si tu me tue, mais ta vie se résumera a tuer ceux que tu aimes. Tu vas devoir faire un choix. Soit tu comprends ce que je viens de te dire, et tu vas sauver Caroline avant que je la tue, soit tu prends ma place. Je te laisse une heure pour réfléchir à ce que tu vas faire, et si tu ne me donnes pas de réponse d'ici là, c'est moi qui choisirait à ta place. Réfléchis bien, Imogène.

La créature se mit à sourire a pleines dents avant de partir en chantonnant, et de reprendre sa forme initiale. Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme. Imogène essayait encore et encore de couper les liens gluants qui la retenaient sous l'eau, mais rien à faire, elle était bel et bien prise au piège, et la mort lui avait mit la vie de ses proches entre ses mains.

Imogène se mit alors à réfléchir.Après tout, c'était elle qui avait cherché cette situation, et il était maintenant impossible de retourner en arrière. Elle ne pouvait plus fuir. Elle avait beau penser aussi fort qu'elle pouvait à sa famille, rien n'y faisait. La jeune femme savait pourtant que la seule issue était d'accepter que la mort était immortelle. Remplaçable, mais immortelle. Si elle s'était mis en tête de la tuer, ce n'était pas pour devenir comme elle, mais bien pour se sauver de ses griffes. Mais en devenant la mort, la jeune femme compris très rapidement que ce n'était pas un moyen de lui échapper. C'était en fait impossible de lui échapper.