La Grande Traqueuse & la meute suprême

Chapitre 18

          Cette succession d'images incompréhensibles se stabilisa. En revanche, la douleur ne s'amoindrit pas pour autant. Je continuais de chercher en vain lequel des miens était en danger ou du moins dans un mal être aussi profond. Mon esprit fut brutalement amené dans une profonde obscurité. En son sein, je pouvais y discerner des voix. Je me laissais donc guider par ce tumulte d'émotions afin de rendre sans doute ce problème plus facile à appréhender. Finalement, une scène prit forme devant moi.

Une forêt avait pris place devant mes yeux. L'endroit était paisible et calme. Un sentiment nostalgique et joyeux émanait de ce souvenir, car en effet actuellement je le savais, cela n'était pas réel mais qu'en ce moment je me trouvais dans les souvenirs de la personne qui était à l'origine de ce désordre dans le lien. Pourtant, je ne comprenais toujours pas de qui et surtout pourquoi tant de douleurs alors qu'actuellement j'étais dans un lieu de quiétude. Puis soudain, une femme brune aux yeux bleus foncés appela quelqu'un sans que je ne comprenne le nom. La femme semblait paniquée. Elle sursauta quand une petite fille d'environ six ans sauta d'un arbre pour atterrir souplement quoiqu'un peu maladroitement devant elle.

"Ma chérie, arrête donc de me faire des frayeurs pareilles, soupira soulagée la plus âgée.

-Désolé maman, mais je m'entraîne pour devenir forte et pour te protéger, toi et un maximum de gens !, s'exclama la jeune fille fièrement avec détermination."

Une lueur vive brillait dans ses petits yeux noirs, un éclat de vie si magnifique, si pure et pourtant, déjà si mâture.

"Tu es déjà si sage ma grande pour ton âge. Je suis certaine que tu deviendras une femme forte et pleine de bonté. Reste toi-même surtout et tout se passera bien, l'encouragea émue sa mère.

-Ne t'en fais pas maman, je te le promets. Si je me bats, c'est pour que je puisse vivre avec toi à tout jamais, et que tout le monde puisse vivre heureux tous ensemble, lui promis la petite en lui adressant un magnifique sourire empli de sincérité."

La scène finit par doucement s'effacer. Pour laisser place à une sorte de laboratoire étrange où la jeune fille de tout à l'heure était à présent assise sur une chaise et tendait son bras à un homme dont je ne voyais pas le visage. La petite semblait être peu rassurée. L'homme tenait dans l'une de ses mains une seringue au contenu plus que douteux.

"Père, tu es sûr que ça va pas faire mal ?, demanda avec innocence la petite.

-Mais non, tu verras, tu ne sentiras rien, au contraire grâce à ça tu seras plus forte, toi qui veux sauver des gens, lui répondit son père visiblement un peu trop pressé pour que cela soit sincère."

La fillette lui donna avec réticence son bras avant que son père lui plante l'aiguille dans le bras sans douceur. À peine le liquide injecté, elle pâlit.

"Père...je...je me...sens pas bien..., articula-t-elle en tentant de garder les yeux ouverts.

-Ne t'en fais pas c'est normal, d'ici quelque temps avec ces injections tu seras la plus forte de tous. Plus rien ni personne ne sera en mesure de t'arrêter, lui susurra-t-il en lui caressant les cheveux pendant qu'elle sombrait dans l'inconscient."

Comme précédemment l'image s'évapora pour arriver à une autre. Cette même jeune fille devait maintenant avoir une dizaine d'année à peine. Elle tenait dans sa main une arme à feu et tremblait avec. Nous étions maintenant dans une cave sombre et humide. Au sol se trouvait une goule solidement attachée par des chaînes. Elle avait l'air épuisé, de nombreuses blessures recouvraient son corps. Elle implorait qu'on l'épargne. La petite se tenait maladroitement devant elle son arme pointée vers elle, les larmes aux yeux. Soudain, une imposante main se posa sur sa frêle épaule, la faisant tressaillir. Un homme se tenait derrière elle dans la pénombre. Il se pencha à son oreille afin de lui parler.