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Rosa

1 heure avant l'incendie

Il faut que je me dépêche... Ils sont où ?

Je sens mon cœur battre si fort que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma cage thoracique, et cette boule dans mon ventre ne fait qu'empirer mon état.

L'anxiété et moi, c'est une histoire de longue date... Depuis ma naissance, peut-être ? Elle est si fidèle que je prie pour qu'elle me quitte.

Je pose une main sur mon front, je souffle et inspire en fermant les yeux, essayant de me concentrer... Pourquoi suis-je ici déjà ?

Pour tes médicaments et ton chat, espèce de conne.

Oh... Oui, pardon.

Je déteste cet endroit. Chaque coin de cette maison me rappelle un souvenir, je ne sais pas exactement lequel, mais je sais que c'est quelque chose qui est resté gravé dans ma mémoire... J'ai la mémoire courte, ce n'est pas de ma faute. J'ai plein de choses en tête. Je n'ai pas la place pour me rappeler des choses... inutiles.

C'est de ta faute, tu ne fais aucun effort.

J'ai essayé... J'essaie même maintenant... J'y arrive pas !

— Ouf, enfin vous êtes là — souffle-je en caressant les médicaments que je viens de retrouver dans un placard de la cuisine. J'attrape les médicaments et les range soigneusement dans la poche de mon pull.

Quoi ? Je suis contente de les avoir trouvés... Ce n'est pas bizarre de parler aux objets.

Je te laisse y croire.

Toujours en train de parler, tu pourrais te taire un peu.

Maintenant que j'ai trouvé mes médicaments... Il me faut retrouver Minoù, mon chat.

Je suis au rez-de-chaussée. Sans surprise, tout est propre, il n'y a même pas de poussière. Cela veut dire qu'ils vont passer dans les jours suivants.

Cette pensée ne fait qu'augmenter mon stress à l'idée qu'ils puissent débarquer à tout moment.

Je mets cette pensée de côté et me concentre à nouveau sur mon chat. Du regard, je cherche Minoù, j'ai besoin de lui... J'ai besoin de lui parler... Je n'ai personne.

J'aime parler avec lui.

T'aimes parler à toi-même, tu l'utilises comme prétexte.

Non... J'aime vraiment lui parler...

Au fond, je sais que ma conscience dit vrai, mais je préfère ne pas lui donner raison.

Purée, Minoù, t'es où ? En plus, il n'y a pas d'électricité pour allumer les lumières. Je déteste rester dans le noir, je ne sais jamais ce qui s'y cache.

Je pourrais activer le générateur, mais ma famille va découvrir que je suis ici et ils vont envoyer leurs hommes pour me ramener à la maison.

Flemme.

Je sors mon téléphone pour faire de la lumière et poursuivre ma recherche. Après avoir vérifié chaque millimètre du rez-de-chaussée sans trouver Minoù, je décide de monter à l'étage.

Alors que je m'avance vers les escaliers, je m'arrête devant la première marche, inquiète.

Et si quelqu'un était entré ?

Et si c'était quelqu'un de ma famille ?

Et s'ils savent déjà que je suis ici ?

Pour me calmer, je ferme les paupières. Ce geste est inutile, puisque la seule chose que je vois, c'est eux, ce qui m'oblige à ouvrir les yeux et à calmer ma respiration.

BROKEN [ en réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant