𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐒𝐈𝐗

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Je me décide enfin à lui répondre – non sans un sourire attendri – resserrant le mug de café entre mes mains pour m'empêcher de vaciller

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Je me décide enfin à lui répondre – non sans un sourire attendri – resserrant le mug de café entre mes mains pour m'empêcher de vaciller.

Je suis toujours dans les nuages.

C'est à son tour de m'offrir son sourire solaire, rayonnant. Son sourire qui a pour effet de panser toutes nos plaies encore ouvertes, qui a pour effet d'effacer toutes nos peurs en une seconde. Son sourire répare toutes les blessures.

Il fait un pas vers moi, puis un deuxième. Et encore un autre, comme la veille avant de me faire valser dans le lit. Les mains dans les poches de son jean, il glisse un regard sur le paysage tout en se mettant à mes côtés, avant de prendre une profonde inspiration, comme s'il s'imprégnait lui aussi de l'air frais.

Il ne semble pas le moins du monde gêné par notre nuit. Je ne sais pas s'il arrive à tout garder pour lui, à tout enfouir au fond de lui, mais si notre histoire débutait à ce moment précis dans les premières pages d'un roman, le lecteur ne se douterait aucunement que nous avions fait l'amour. Je n'arrive pas à savoir si ce constat frappant m'attriste ou me met en colère. Pourquoi ne semble-t-il pas aussi tourmenté que je le suis ? Pourquoi ne semble-t-il pas aussi perdu que moi ?

Nous n'y avions pas fait allusion ce matin non plus, au réveil, alors que les rayons du soleil pénétraient à travers la fenêtre de la chambre. Son visage illuminé et béat enfoui dans les coussins blancs, avait mis du baume à mon cœur. Il m'avait glissé un doux hey avec son accent japonais et moi, un petit ohayo en guise de « bonjour », fière de pouvoir articuler un mot dans sa langue. C'était le plus tendre des réveils qui m'était donné de vivre du haut de mes vingt-six ans.

Il avait ensuite replacé – encore une fois – une mèche de mes cheveux en arrière avant que son pouce et le bout de ses doigts s'attardent sur ma joue. Dans son geste, il ne m'avait pas une seule fois quitté de son regard. J'avais encore des difficultés à me dire que c'était moi qu'il regardait de sa façon tendre et aimante. Il avait toujours eu ce respect dans ses iris à mon égard, et inconsciemment cela m'avait conduit à penser que je pouvais avoir un minimum d'importance pour lui.

Toujours les mains dans les poches et les yeux rivés sur les montagnes de Hokkaidō, il finit par tourner la tête vers moi, de cette même et étrange façon que dans une scène au ralenti de film de comédie romantique ou Drama Coréen, avec un énième sourire aux coins des lèvres. Et sans que je ne me rende compte, ni le comprenne, je me retrouve dans ses bras, me procurant chaleur et réconfort que je recherchais depuis sa venue sur le balcon. Ou devrais-je dire, depuis son départ après notre réveil. Il s'était mis en tête de passer rapidement dans le village en contrebas, pour aller acheter des viennoiseries et autres gourmandises pour le petit-déjeuner. J'en avais profité pour prendre une douche et m'habiller de mon pull en laine, dans l'idée de savourer mon café sur le balcon, attendant son retour.

Mon cœur s'affole encore et toujours, cependant, mon corps s'habitue un peu trop vite. Ses bras, sa présence, sa chaleur, tout me met à nouveau en émoi. Je sens un sentiment de désir, mélangé à une certaine plénitude et une crainte en même temps. Je succombe, tout en sachant que tout sera terminé prochainement.

Le châtain responsable des battements intempestifs de mon cœur doit sûrement faire attention à mes tremblements, puisqu'il resserre son étreinte, après avoir déposé un tendre baiser sur ma tempe gauche.

Je donnerais n'importe quoi pour rester ici, avec toi.

Et mon cœur explose en un millier de confettis.

𝐒𝐎𝐌𝐄𝐎𝐍𝐄 𝐋𝐈𝐊𝐄 𝐘𝐎𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant