16

2.7K 229 7
                                    

Après une brève sieste, je me réveille enveloppée dans la chaleur de Vadim. Ma cuisse passée sur les siennes.
"- que dirais tu d'une promenade en forêt?" Me propose t-il à mon réveil. J'acquiesce et il m'incite à enfiler un autre legging et des baskets. Il m'entraîne par la main vers l'entrée de la maison. Avant de passer la porte, il pianote sur son téléphone et je suppose qu'il désactive les pièges dont il m'a déjà parlé.

Nous cheminons côte à côte et Vadim me designe différentes essences de bois, me raconte des anecdotes sur la pêche locale, me montre une petite cabane cachée au bord du bois, qui existait sur l'île avant qu'il n'en devienne propriétaire et qui servait à des pêcheurs. Il me raconte l'histoire des amants maudits qui nimbe l'île de légende.

Après une bonne heure de balade, on arrive sur un promontoire rocheux qui surplombe une large place de galets.
"- surtout ne t'y aventure pas. Toute la grève est piégée." Précise-t-il.
"- pourquoi autant de pièges alors que tu es sur une île déserte?"
"- mon métier ne m'a pas valu que de amis et des clients. J'ai des organisations internationales aux trousses et quelques ennemis qui aimeraient se venger. Heureusement personne ne connait cette cachette et ne peux faire le lien avec moi. Nous sommes donc normalement en sécurité mais je prends tout de même mes précautions"
"- Vadim... Tu ne vas pas pouvoir me garder toute une vie ici non?"
Il sourit mystérieusement.
"- dis moi ce qu'on fait là et ce que tu attends de moi?"
"- rien. Je nous offre du temps. Sans ça nous en aurions manqué." Sa phrase est encore plus mystérieuse que son air et je laisse tomber pour l'instant.

Comme je cache un bâillement dans ma manche, Vadim propose de rentrer. Je le suis à travers les bois, complétement perdue.
A plusieurs reprises, mes pieds butent sur les racines, me desequilibrant. Vadim finit par me prendre la main pour m'assurer. A la lisière du bois, j'étouffe un nouveau bâillement. Il s'arrête et me regarde, soucieux.
"- tu veux que je te porte?"
'- non non ça va aller, merci" je suis toute rouge.
"- tu as dit que tu aimais ça pourtant"
Je baisse la tête et rougit encore. Cet homme a le don de m'échauffer les joues.
"- krasota" murmure t'il avant de m'entraîner vers la maison. Une fois arrivés, il allume un grand feu et je m'installe en tailleur devant. Je me prélasse un peu à la chaleur de la flamme tandis qu'il prépare quelque chose à manger. C'est une sorte de soupe de poissons et de légumes vraiment délicieuse. Je la déguste ainsi, assise par terre. Il m'a immité. Une fois fini, je ramasse les bols et les couverts et vais les glisser dans le lave-vaisselle, puis je reviens vers lui. A la lueur du feu qui crépite dans l'atre, j'ose de nouvelles questions:

"- comment es tu devenu... Comment te qualifier?"
"- tu ceux dire que je suis très beau j'imagine?"
J'éclate d'un rire joyeux. Moi qui craignait de l'interroger, il me met à l'aise.
"- je suis une sorte de milicien d'élite dirons nous. J'offre des services paramilitaires et de renseignements au plus offrant. J'ai une réputation établie depuis quelques années et des contrats juteux. Avant, j'étais un soldat d'élite dans l'armée russe, mais je n'aimais pas l'idée de ne pas être maître de mon destin et j'avais mes propres combats à mener, alors j'ai quitté l'armée."
Je m'allonge sur le tapis et il s'accoude près de moi.
"- et toi? Comment t'es tu retrouvé mariée à ce type, dans de telles conditions?"
J'hesite un moment, tandis qu'il joue avec mes cheveux d'une main distraite.

"- mes parents sont décédés dans un accident de la route. J'étais encore mineure. Dans le testament de mes parents, il était note que ma grand mère devait me prendre en charge. Elle est décédée quelques semaines après eux. Alors qu'elle était sur son lit de mort, l'un des meilleurs amis de mon père - ils étaient collègues au sein de la CIA - est venu nous rendre visite. Ma grand mère était très contrariée de me laisser - moi qui était déjà orpheline - après sa mort. Il a propose qu'on lui confie ma garde et c'est comme ça que Steeve est devenu mon tuteur. Il m'emmenait faire beaucoup d'activités, du cheval, du tennis, du quad et c'était génial, mais il m'interdisait les sorties avec les copines et plus encore les copains. Mon monde d'ado ne tournait qu'autour de lui. Il faisait partie de toutes mes activités. Quand j'ai eu dix-sept ans, il est devenu plus pressant, il contrôlait mes vêtements qui devaient être très sobres au lycée mais il m'offrait des vêtements très sexys pour nos sorties ensemble. De fil en aiguille, il a commencé à me toucher, m'offrir des cadeaux différents puis m'embrasser. J'étais complément anesthésiee. Il a fini par avoir ma virginité et on est passé d'une routine pere-fille a une routine de couple sans que je m'en aperçoive. Pour moi c'était normal car je n'ai connu que ça. Quelques temps après mes dix-huit ans, il m'a épousé. J'étais inscrite à la fac et les choses ont commencé à mal tourner. Il était jaloux, possessif et il a commencé à me battre. Je me suis enfuie plusieurs fois. Il m'a toujours retrouvée. Il alternait entre les coups, les viols et les périodes "lune de miel". J'étais complément sous son emprise. Depuis le jour ou il a obtenu ma garde. Vadim... Je me sens tellement sale et tellement faible"

Série : L'otage. Tome 1. sauver MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant