Série : L'otage. Tome 1. sauver Mia

25

Deux heures plus tard, après avoir couru autour de la maison pour m'occuper et m'empêcher d'aller rejoindre trop vite Mia. Je suis couvert de sueur quand j'entre dans la chambre plongée dans la pénombre. J'avance sans bruit vers la salle de bain quand j'entends Mia pousser un petit miaulement timide:
"- Vadim?" Au moment où je franchis la porte de la salle de bain.
Je me retourne et la lumière que je viens d'allumer dans la pièce attenante éclaire légèrement la chambre. Mia se détache de la fenêtre. Elle porte un peignoir en satin noir noué négligemment autour de sa taille, ce que je devine être une paire de bas et des escarpins noirs brillants.

Une vague de désir contracte mon ventre et ma virilité est instantanément réveillée. Elle avance timidement vers moi, féline.   Elle vient se plaquer contre moi et son petit visage cherche à embrasser le mien. Ses petites mains s'accrochent à mon t-shirt et elle tire dessus pour me le retirer.
Je le passe par dessus ma tête. Quand j'émerge du tissus, c'est pour la voir délacer son peignoir et le laisser glisser à ses pieds. Elle prend mes mains et me tire vers le lit quand un voyant rouge s'allume dans mon cerveau. L'assuetude.

Je résiste un peu et demande:
"- que me vaut cet accueil?"
"- tu me manques beaucoup..." Dit-elle en posant les mains sur l'élastique de mon jogging gris. J'attrape ses mains car sinon je ne réponds plus de rien.
"- krochka..." Elle arrache ses mains aux miennes et lance ses bras autour de mon cou.
"- je t'en prie ne me repousse pas... Ne me repousse plus..." Mon coeur se tord face à ses paroles douloureuses.
"- écoute krochka... Je pense que ça ne va pas..."
"- Vadim... Je ne comprends pas ton attitude ces derniers jours. En Ecosse tu me faisais l'amour tout le temps, on était toujours ensemble et depuis que ton équipe est arrivée... Tout a changé... Je sais que j'ai refusé tes avances par peur de Steeve mais... Si ça doit nous permettre de nous retrouver... Je suis prête à passer outre..."

Point de vue de Mia:

"- je suis prête à passer outre..."
Vadim se laisse tomber sur le lit, le visage dans les mains. Il a l'air de tomber de haut. Je m'agenouille devant lui et tente de lui prendre les mains. Il ne répond pas à ma pression mais remonte le peignoir sur mes épaules.
Mon coeur s'arrache a cet instant. Je n'étais déjà pas très à l'aise avec tout ce déballage"sexy" mais si c'est pour qu'il me rejette en plus... A l'instant où je vais me redresser, il presse mes épaules et murmure:
"- je vais te trouver un thérapeute mon trésor..."
"- quoi?"
"- tout n'est pas cohérent dans ton comportement... Et des années de maltraitance, de coups, de viols et d'emprise par Steeve, puis mon arrivée brutale dans ta vie... Les tortures, l'enlèvement, la peur... J'ai peur que tu confondes tout et que tu ne partages pas ce que je ressens... J'ai peur que ce soit une stratégie inconsciente pour survivre..."
"- Vadim...non... A aucun moment..."
"- tu viens de me dire à l'instant que tu n'as pas envie de coucher avec moi mais que tu es prête à le faire pour que je m'occupe de toi..." Hurle Vadim. "Ce n'est pas de l'amour ça... C'est de la dépendance !"

Mon menton tremble et je sens les premières larmes pointer.
Vadim retombe sur le lit et me saisit dans ses bras.
"- je n'aurais pas du crier krochka" et il m'installe contre lui le temps de me consoler.
Je m'accroche à lui, tandis que les larmes coulent sans réserve.
"- je ne sais pas faire... Je n'ai jamais eu de petit ami... Je n'ai jamais initié de comportement amoureux... Ce que je sais, c'est que j'aime être dans tes bras, portée, cajolée... J'aime bien discuter avec toi et cette sensation de protection que tu m'apportes. Pour ce qui est du sexe... J'ai encore un rapport compliqué à mon corps... Mais... Quand c'est avec toi c'est doux et puissant et ça me fait ressentir une palette de sensations incroyables... Et j'ai envie de les ressentir à nouveau..." Je glisse mon visage contre le sien. Nos nez se frolent et ma bouche rencontre la sienne pour un baiser plein de tendresse. Alors que Vadim approfondie ce baiser, une vibration sur sa montre nous sépare. Il jette un coup d'œil puis blêmit.