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Allongée sur le dos, je fus brusquement prise de panique... Qu'allait me faire cet homme? Me violer ? Steeve est un grand jaloux, tout cinglé qu'il soit, il ne permettrait à personne de toucher sa femme...

"- ne me touchez pas, ou Steeve..."
"- ahhh, voilà... Tu te rappelles du nom de ton connard de mari mon chéri... Je vois que cette position te fait parler, alors continuons..." L'homme me tira par les cheveux jusqu'au lavabo puis se hissa au dessus de moi sur le comptoir, a califourchon sur mon pubis et d'une main, il maintenait les miennes au dessus de ma tête. Il plaça un morceau de tissus sur mon visage et avant que j'ai pu dire quoi que ce soit, des trombes d'eau s'abattirent sur mon visage, me provoquant une impression de noyade immédiate. Ça ne dura sûrement que quelques secondes mais je crus que ça dura une heure. Lorsqu'il arrêta le flot d'eau et ôta le mouchoir, je pris une grande goulée d'air.
"- prête à me répondre mon chéri?"
"- mais... Qu'est ce que..."
"- mauvaise réponse..." Dit-il l'air mauvais. Il replaça le tissus alors que je tentais de me débattre et rouvrit les robinets. L'eau froide le coupa le souffle. La torture dura plus longtemps encore. J'étais à moitié morte quand il ferma le robinet. Dans ma ruade, mon vieux t-shirt était remonté au dessus de mon soutien-gorge, et quand il ira le tissus de mon visage, je vis ses yeux s'attarder sur mon tour de poitrine et le renflement de son pantalon noir enfler de façon très perceptible. Il allait parler dans une très discrète vibration gronda contre son poignet.

Une main sur ma gorge, il leva l'autre bras à hauteur de sa bouche et et s'adressa à sa montre en un Dialecte inconnu, ressemblant à du russe - ou du moins - a une langue slave. Un homme se mit à parler sur un ton d'urgence et mon assaillant se mit à ricaner.
"- voilà ton cher mari qui va venir te sauver mon chéri ..."
Il sauta souplement au sol et me releva alors que je hoquetais, tentant de reprendre mon souffle et d'appréhender mon stress, effondrée à ses pieds.
"- laissez moi une chance de partir... Pitié..."
"- quoi... Tu laisserais ton mari dans la gueule du loup" s'amusa-t-il.
"- il va me tuer... Il l'a promis la dernière fois que je me suis enfuie!! Il a dit que c était la dernière ... Aidez-moi, pitié..."
L'homme me fixa et une étrange lueur passa dans son regard. Il me souleva dans ses bras et me redressa à sa hauteur. Ce faisant, sa main rencontra la peau de mon dos. Il dû en sentir l'irrégularité car il me fit pivoter sur mes talons immédiatement. Il souleva plus haut mon t-shirt, me fit pencher en avant et à la lueur de la lune, il vit.

Moi, je ne pouvais plus les regarder depuis longtemps, mais les yeux noirs de mon agresseur virent les marques laissées par mon mari. Steeve. De longues balafres boursouflées longues de plusieurs dizaines de centimètres striaient mon dos depuis des mois. Si il avait eu des yeux à rayons laser, il aurait vu l'état de mes os, de mes côtes, les multiples cicatrices fines qui couturaient mon corps depuis les premiers mois de notre vie à deux. Je tentais une dernière fois: "- pitié..." Je savais que ça ne serait pas une "simple correction" et que les traces seraient plus durables, plus indélébiles encore... Si toutefois ce n'etait pas ce qui mettrait fin à ma vie.
Imperceptiblement, le bras musclé de l'homme se referma contre moi et il m'attira à lui, faisant éclater un sanglot. Personne ne m'avait tenue contre lui depuis des années . Pas le moindre signe de tendresse. En public, Steeve me tenait par la taille, ce qui lui permettait de me pincer quand quelque chose ne lui plaisait pas où parfois simplement par ennui. L'homme s'écarta et me désigna un recoin de la cuisine, où je devrais me cacher. Il s'éloigna de quelques pas et reprit la place qu'il occupait quand j'étais rentrée ce soir.

Effrayée par l'arrivée imminente de Steeve, je ne pouvais que dévorer des yeux mon assaillant. Il était attentif, l'oreille aux aguets.
Il regarda sa montre et quelque chose sembla s'y afficher. Il releva les yeux vers moi et nos regards s'accrochent un bref instant. Il va se passer quelque chose. Je ne sais pas quoi mais ma vie va basculer dans un instant.
L'homme retourne son attention vers la porte qui s'ouvre et se referme sans un bruit. Je le vois reculer vers le salon. La maison est vraiment minuscule. Il n'y a pas d'étage, le salon fait office de chambre. Il doit passer par la cuisine pour s'y rendre. Il va donc venir droit vers nous.
Une larme solitaire sillonne ma joue et au moment où Steeve passe le chambranle,  il m'adresse un sourire qui ne me dit rien qui vaille.
"- voilà donc la petite garce qui me sert de femme ..."
Steeve avance en tirant sur sa ceinture, tandis que je glapis et me pelotonne contre le placard, les bras autour de moi.

Série : L'otage. Tome 1. sauver MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant