Chapitre 3 - Une Réception au parfum de Chrysanthème

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- Votre Altesse, si vous pouviez vous dépêcher...

Les gardes du château étaient aussi diversifiés que la population de la cité. Tous avaient été choisis sur la base de la compétence et il n'y avait aucun novice. De ce fait, ils étaient là depuis longtemps et s'étaient bien habitués aux excentricités et surtout, au caractère sanguin de leur prince. Ce dernier ne les détestait pas, bien au contraire, il préférait souvent leur compagnie aux autres habitants du château. Cela ne signifiait pas qu'ils étaient amis, cela dit. Ils étaient là pour une chose : Protéger la famille royale ou mourir en essayant si il fallait en arriver là.

- C'est bon, me voilà.

Luaren sortit de sa chambre, bien apprêté pour la réception. Il aurait pu être prêt bien plus tôt si il n'avait pas accumulé du travail en retard. Mais pour lui cette règle était absurde, les invités arrivaient toujours à des heures aléatoires et il n'était pas l'organisateur de cette soirée, pourquoi devait-il être là avant tout le monde ?

- Pour quelqu'un dont le devoir est de rester debout à la même place sans bouger toute la journée, je vous trouve bien impatiente, dit Luaren au garde censé l'accompagner.

- Son Altesse me pardonnera si je lui réponds que je préfère obéir au ordres du Roi plutôt que de flâner, et puis je préfère une rigueur efficace à une patience lente.

Luaren haussa légèrement les épaules en réponse. L'habit étant bien plus serré que son accoutrement précédent. Celui-ci était plus beau, rouge et noir orné de quelques dorures ressemblant aux branches de l'Aurisier. Ses cheveux, avant détachés avaient été arrangés en une natte épaisse. Il n'avait pas non plus oublié son pendentif doré, la marque de reconnaissance entre les membres et les alliés de la famille royale. Peu étaient au courant de la réelle signification de cette marque, on pensait généralement que ce n'était qu'une récompense pour service rendus, ou bien juste un bijou. Les identités de ceux en possédant un était un secret d'état bien gardé. Ils étaient également enchantés, ne pouvant être portés que par leurs véritables propriétaires afin d'éviter les usurpations. Malgré le secret, il restait un symbole fort et Luaren ne souhaitait pas se faire incendier pour l'avoir oublié. Enfin, il avait accroché à sa ceinture une petite dague. On ne savait jamais, après tout.

- Où est donc passé mon capitaine ?

- Il est à la Salle de Bal mon prince.

- Déjà ? Il ne m'aura pas attendu.

- Pour être tout à fait honnête, il y est surtout parce que vous êtes déjà censés y être vous-même.

Il leva les yeux au ciel.

- Bon allez, escortez moi au lieu de commenter, répondit-il d'un air dédaigneux.

La garde soupira et resta derrière lui alors qu'ils se rendaient à leur destination.

- Je n'arrive pas à vous comprendre... dit-elle.

- Ce n'est pas très grave, répondit-il. Si vous étiez payée pour comprendre, vous pourriez demander une augmentation.

- Par les dieux, je serais couverte d'or ! Répondit-elle avec un sourire.

Ils arrivèrent bien vite dans la grande salle. Celle-ci était pleine à craquer de tout ce que la capitale comptait de riche et d'important. La salle elle-même semblait être un exemple. Gargantuesque, elle était la seule pièce qui comportait plusieurs étages à elle seule. Au rez-de-chaussé, il y avait évidemment la réception avec des mets de tout le continent. Le prince plissa les yeux, il y avait trop de nourriture selon lui. Les invités ne consommaient évidemment jamais tout, mais lorsque l'on présentait une quantité raisonnable, ils se plaignait de ne pas en avoir assez. Au moins il savait que les restes ne seraient pas gâchés et seraient donnés à des gens qui en avaient besoin. Personne ne gâchait la nourriture, c'était une règle que tous respectaient, peu importe leur classe sociale.

Le Rêve de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant