Chapitre 5 : Réunion avec un vieil ami

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Juste à l'ouest du Royaume de l'Aurisier se trouvait la république d'Hadar, une région largement agricole et dont toute la frontière ouest donnait sur l'océan. Cette contrée était l'une des sept qui étaient sous la domination de la couronne centrale, et ce, même si les dirigeants de ce petit pays étaient élus par les habitants. Sa capitale, Vespeera, avait même la particularité de ne pas se trouver sur le continent mais sur une petite île au large. C'était là que se trouvait l'élite du pays et sa position tout à fait stratégique lui donnait d'excellentes défenses et en faisait un port très important. Normalement la cité aurait été noire de monde mais en ce début de journée pluvieuse, les rues étaient relativement désertes. Mais malgré l'ambiance morose on pouvait apercevoir dehors trois silhouettes qui bravaient la pluie. L'une d'elle, un homme-oiseau avec de jolies plumes vertes était complètement affalé sur un mur. Les yeux ouverts, la main sur le ventre, il avait l'air de sourire en observant les deux autres personnes avec lui. Froid, il ne tremblait pas. Il n'avait pas tremblé lorsqu'il avait senti une vive douleur dans le ventre, ni lorsqu'il avait senti le sang salir ses vêtements. Là au milieu de la rue et sous la pluie, il ne tremblerait plus jamais.

– Je ne comprends pas...

Celui qui avait parlé était un jeune humain portant l'uniforme des gardes de la cité de Vespeera. Pâle, il fixait son interlocuteur avec confusion et horreur. Celui-ci semblait être un homme-renard mais il était difficile pour le soldat d'en être certain. Il portait une longue cape tout autour de son corps qui descendait jusqu'à ses mollets. Il portait également une capuche et son visage était dissimulé par un masque. Silencieux, les yeux rivés vers le cadavre, il ne répondit pas à son compagnon.

– Est-ce vous qui l'avez tué ? Répondez ! Reprit l'homme.

Toujours sans lui répondre, le renard s'avança vers le corps et s'accroupit.

– Qu'est-ce que vous faites ? Demanda le garde.

– Silence, ordonna le renard alors qu'il fouillait le cadavre.

– Je vous ai posé une question !

– Et ceci devrait vous satisfaire comme réponse.

L'homme-renard se releva et montra au garde un petit pendentif doré qu'il avait pris au corps. Puis, il ouvrit légèrement sa cape montrant qu'il en portait un identique.

– Je ne tue pas mes propres collègues, dit-il. Et quand bien même le ferai-je, soyez assuré que vous ne trouveriez pas de corps. Dois-je encore me justifier ou allez-vous enfin vous décider à faire quelque chose d'utile ?

Le garde grommela quelque chose, mais finit tout de même par se calmer. Plusieurs autres gardes arrivèrent et s'occupèrent d'éloigner les rares passants trop curieux.

– Capitaine, dit alors alors l'homme-renard. Un garde royal enquêtant sur un possible complot arrive dans votre ville. Il découvre quelque chose, me contacte moi, le responsable de cette enquête et puis il est assassiné au milieu de la nuit, en pleine rue. Comment expliquez-vous cet enchaînement d'événements ?

Le capitaine se gratta le menton pendant quelques instants.

– Je dirais qu'il s'est trop rapproché de ceux qu'il cherchait et qu'ils se sont débarrassés de lui.

– Oui, ça me semble être l'explication la plus probable, répondit-il. Savez-vous qui était au courant de sa présence ici ?

– Les trois Seigneurs et moi-même.

– Très bien. J'en conclus que puisque vous avez été très occupé au bordel ces derniers temps, vous n'êtes pas responsable de la fuite de l'information, je vous laisse donc.

Le Rêve de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant