– Je te le dis je l'ai vue ! Elle était là, juste au dessus de lui ! Pesta Luaren.
– Luaren, dépêche toi.
Le dragon noir marchait rapidement dans les couloirs. Il tenait son épée dans la main droite et le bras du prince dans la main gauche. Sur le qui-vive, il s'attendait à que quelqu'un les attaque à chaque coin.
Autour de lui il avait l'impression que toutes les ombres étaient sur le point de s'animer et de leur sauter dessus. Il secoua la tête et se reprit, gardant son calme et et sa concentration. Il jeta un regard au prince et ne pouvait que constater la détresse dans ses yeux. Ce n'était donc pas le moment de paniquer.
– Tu ne m'écoutes même pas, et tu me fais mal. Marmonna ensuite Luaren avec ton ton agacé.
Le dragon s'arrêta et lui lâcha le bras.
– Pardonne moi, j'aimerais juste que nous ne traînions pas.
– Nous sommes seuls, assura t-il. Tu n'as pas vraiment fait attention où tu allais, ce couloir mène droit aux catacombes et tu sais bien que personne ne l'emprunte jamais.
Sombraile hocha la tête mais il regarda tout de même autour de lui une dernière fois, sondant les environs.
– Tu es certain qu'il n'y a personne ? Demanda t-il.
– Absolument, répondit Luaren. Il n'y a pas d'erreur possible. Les plantes, toi et moi sommes les seuls êtres vivants dans tout le couloir. Alors à moins que les dahlias ne nous tendent une embuscade, nous devrions être en sécurité.
Il vit le dragon noir réagir à son sarcasme en levant les yeux au ciel avant de soupirer puis de rengainer son arme.
– Bon et bien veux-tu que je te raccompagne jusqu'à ta chambre alors ? Demanda t-il.
– Non, après cette soirée j'ai besoin d'air frais. Allons dans les jardins, ils devraient être déserts à cette heure.
Sombraile lui lança un regard désapprobateur.
– Lulu, ce serait irresponsable de ma part de te laisser traîner dehors après ce qu'il vient de se passer.
– Pas tant que ça, si on veut me tuer c'est ma chambre qu'on ira fouiller en premier. Et puis de toute façon tu es avec moi.
Le dragon réalisa bien vite qu'il n'avait pas le choix. Bien qu'ils marchaient à présent plus calmement, cela ne l'empêchait pas d'être aux aguets. « Je savais que c'était une mauvaise idée » pensa t-il alors qu'il jeta un regard à Luaren. Celui ci tenait fermement la main gauche du capitaine et affichait toujours une expression plus que troublée. Il était probablement perdu dans ses pensées avec cette histoire d'apparition de la Mort et Sombraile comprenait parfaitement pourquoi. « Au moins, le plan du roi aura fonctionné. »
Ils finirent par sortir du château et entrèrent dans les jardins. Comme prévu, il n'y avait personne. Les jardins royaux n'étaient pas très grands mais étaient très denses, quelqu'un qui ne les connaissait pas pourrait facilement s'y perdre. Un autre moyen de défense pour empêcher toute personne non invitée de s'introduire en prenant ce chemin. Ce n'était jamais arrivé cependant et ce n'est pas le dragon qui allait s'en plaindre.
– Voilà bien longtemps que je n'étais pas venu ici, dit-il en admirant l'endroit.
Les jardins étaient toujours bien entretenus. Parfois le dragon se disait qu'il était presque dommage que ce petit joyau fleuri reste toujours à l'abri du regard extérieur.
– Je m'y rends de temps en temps, mais je m'y sens toujours seul, répondit Luaren avec un petit sourire nostalgique. Lorsque nous étions plus jeunes il avait l'air d'être un vrai labyrinthe, c'était plus amusant.
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Le Rêve de la Mort
FantasiPour diriger un royaume, il faut d'abord apprendre à le connaître. C'est ce que pensait Luaren, alors jeune prince héritier d'un grand royaume. Pourtant son père le roi lui refuse depuis toujours la permission d'aller dehors et d'explorer le monde...