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~Les regards qui parlent~

Comme chaque matin depuis le début de mon aventure ici. J'ouvre les yeux pour voir ce plafond en bois qui me guettait toujours sans faire mine de tomber sur moi malgré son état délabré.

Puis j'entendis un croassement venant de la commode, je me suis retournée vers la gauche pour voir ce que c'est, puisque le bruit venait de cette direction.

— Krouah ! Krouaah !

Mes yeux n'osaient croire. C'était le corbeau, il se tenait à la place du pot de fleur, cela signifie qu'il serait ici depuis le début ? Il m'épiait depuis mon arrivée sur l'île ? C'est peu probable mais je suis inquiète de croire que cela ne reste pas impossible. Rien n'est logique dans ces lieux.

Je réfléchissais aux multiples potentielles raisons qui justifieraient sa présence ici et maintenant.

Rien de concret ne se manifestait dans mes idées déjà confuses depuis que j'ai ouvert mes yeux à Mendana.

À côté, les yeux rouges de l'oiseau me dévisageait, je fus éprise de peur, je n'arrivais plus à bouger, dans ma tête je m'étais déjà enfuie cinq fois. Pourtant mon corps était toujours sur place.

Ma vue ne quittait pas celle ensanglantée du corbeau noir.

— Bonjour et désolé si je t'ai fait peur, cela n'était pas mon intention, dit-il en battant des ailes, ce qui fit tomber une plume.

— C-ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai. Je me le répétais en plissant fortement les yeux comme pour effacer de ma mémoire ce que je vins d'entendre.

Si tout ceci est un rêve, alors j'espère me réveiller tout de suite.

— Tu ne te réveillera pas, dit-il comme s'il venait de lire comme dans un livre, mes pensées.

J'ai voulu crier mais à peine que j'ai ouvert la bouche que ma voix ne sortît pas.

Je me débattait comme je le pouvais mais aucun son ne s'échappait de ma gorge.

Il était forcément à l'origine de cela.

— Nous devons parler toi et moi, dit-il en s'envolant pour atterrir sur mon bureau.

Mes yeux restèrent braqués sur lui, et de manière prompt, je me mis à faire du bruit avec mes mains tout en bondissant de mon lit.

— Il me faut sortir d'ici assez rapidement et avec un peu de chance je vais trouver Jon à l'extérieur, il m'aidera sûrement à me débarrasser de lui, déclarai-je intérieurement.

Je fus tellement rapide pour le corbeau que je sortis de la chambre indemne.

— Hein ? me questionnai-je de manière intrinsèque.

Je n'étais plus à Oblivion. J'étais nul part.

Tout était blanc.

Ma voix revint, je sentis quelque chose sur mon épaule.

— Salut, me dit le corbeau perché sur moi.

— Aarrghh !! Merde !!!! s'écriai-je, les yeux continuellement sur l'oiseau.

Je voulus l'attraper pour l'étrangler mais il s'envola et resta au dessus de mon regard.

— Tu es un peu trop émotive Reeyane, commence par te calmer et tout se passera bien.

C'est moi le seul être vivant qui paraît normal sur cette île ?

— Comment ça se fait que tu parles toi d'abord ! m'exclamais-je en lui tendant du doigt.

OBLIVION : la folle aventure de Reeyane (RÉECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant