Chapitre 22 : Un court moment ensemble

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Dans ce petit espace qu'est la lugubre cellule, deux corps sont collés l'un à l'autre, profitant du calme de la nuit. Le silence qui règne est bercé par les battements de leur cœur mais aussi par leur respiration hachée par leurs ébats. Ils ne font que se câliner, s'embrassant de temps en temps quand ils sentent leurs yeux piquer, pour ainsi éviter de s'endormir. Ils veulent profiter de ce moment jusqu'au bout, jusqu'à la dernière seconde. Collés l'un à l'autre, les bras entourant leur corps, leurs mains se baladant sur leur peau, Katsuki et Izuku se cajolent avec amour. C'est bel et bien le mot qui les définit depuis hier et qui les qualifie depuis des semaines.

Après leur escapade romanesque dans la bibliothèque hier et les mots épineux qu'ils se sont échangés, ils ont fini par s'avouer leur amour respectif difficilement mais sûrement. Ce n'est pas pour autant que leur cœur se sont mit à s'ouvrir suffisamment pour discuter. Il reste des éléments à éclaircir, notamment sur le sujet de leur situation. Vont-ils continuer à être des amants cachés de tous ou vont-il arriver à se révéler au grand jour ? Au vue de la réaction de Katsuki face à Bill et Yuga, il ne semble pas être contre l'idée. Néanmoins, se dévoiler devant deux personnes n'est pas la même chose qu'une prison toute entière. Pour Izuku, tant qu'il est amoureux et entouré, il peut braver les épreuves, si tenté que ces dernières ne soient pas impossibles à franchir.

- Tu dors ? Demande le blond d'une voix légèrement rauque. Il caresse les côtes de son amant, souriant en voyant la tête sur son torse remuer tandis qu'il sent de léger baiser sur sa peau. Je prend ça pour un non. Il se retourne sans prévenir, emprisonnant le corps de Izuku entre lui et le matelas. Il fait passer la couverture sur leur corps, prenant place entre les fines jambes du vert. Leur sexe se frôlent sans se lever, ils sont trop épuisés pour un énième round. Bien dormis ?

- Oui, c'est confortable. Il tend les bras tel un félin, enfouissant sa tête dans l'oreiller alors que Katsuki le regarde faire, émerveillé par tant de beauté au réveil.

- Tu es beau. Marmonne le blond en bécotant son épaule. Leurs yeux se rencontrent et il sourit tous deux, même si Katsuki continue son ménage.

- Tu n'es pas mal non plus. Confit le vert en passant ses bras sur ses larges épaules.

- Ah oui ? Katsuki se réinstalle, mais cette fois-ci en se mettant sur le côté droit du lit pour ne pas l'écraser. Il garde néanmoins une jambe sur ses cuisses.

Ils se rapprochent l'un de l'autre, et au moment où leurs lèvres se frôlent, un grand vacarme se fait dehors.

- C'était trop beau. Souffle le blond contre l'épaule de Izuku.

On entend la porte s'ouvrir et le rideau se lève pour laisser passer Eijiro secondé par Hanta. Les deux rigolent sans regarder devant eux mais quand ils le font, ils pâlissent en comprenant qu'ils dérangent. Ils ne se gênent pas pour regarder les deux corps entremêlés, bien dissimulés sous la couette, tandis que Katsuki les fusille du regard, toujours sur le côté, sa tête tenue par son poing.

- On dérange ? Demande Eijiro tout penaud.

- Non, à peine. Katsuki se lève après un temps de réflexion à peser le pour et le contre. Nullement gêné par sa nudité il se rhabille devant ses hommes qui ne semblent pas non plus dérangés. Sont-ils habitués ? Vous voulez quoi ? Il s'assoit sur le coin du lit, une main posé sur la cheville dissimulé de Izuku. Cela le détend plus que de raison de le sentir sous ses doigts.

- On voulez savoir si tu allais bien. Tu étais bizarre ces derniers jours et... Commence Eijiro sans finir.

- Il y a pas mal de remue-ménage dans la prison. On sait pas ce qui se passe mais ça bouge beaucoup. Continue Hanta.

- Comme vous pouvez le voir je vais très bien. Il masse ses yeux, quelque peu irrité par cette situation. Continuez de m'tenir informé de c'qui s'passe. Ouvrez l'œil. Ils le saluent, non sans offrir à Izuku quelques sourires et regards qui veulent tout dire.

- Quelque chose ne va pas ? Demande d'une jolie voix le vert. Katsuki ne répond rien, préférant se rallonger de tout son long sur les cuisses de Izuku qui sont très réconfortantes actuellement. Il comprend le message et se met tranquillement à caresser ses cheveux.

- J'voulais passer la journée avec toi.

- On dirait un enfant. Lui répond immédiatement Izuku.

- P't'être. Il lui dérobe un baiser en se levant, lui déposant ses vêtements prés de lui par la même occasion. Ici t'es dans mon bloc, tu peux faire c'que tu veux. Personne te toucheras, puisque t'es à moi. Il lui embrasse le front une dernière fois. Et que j'suis à toi.

- Je peux rester au lit ?

- Ouais, on fera en sorte de t'apporter de quoi manger. Moi j'ai du travail, j'peux pas rester.

- D'accord. Souffle Izuku, déçu mais compréhensif. On se voit ce soir ? Le blond hausse un sourcil au ton qu'il emploie, se demandant qui joue l'enfant désormais.

Ils s'échangent un léger baiser et le blond disparaît derrière l'épais rideau, laissant derrière lui son amant, son amour. Ce dernier reste muet de longue minute avant de se laisser retomber avec plaisir dans la couette, avec laquelle il s'emmitoufle avec passion. Il s'habillera plus tard.

Izuku a dû se motiver pour se lever, et après une petite toilette fortuite dans le lavabo d'appoint, il s'est habillé et a rejoint Keigo et Dabi dans la salle en contrebas des cellules. Cela lui fait bizarre de se retrouver dans cette zone censée être l'une des plus dangereuses. Ici, les gangs se mêlent et les bagarres sont récurrentes, sauf ces derniers jours. Des alliances sont nés et très peu d'entre elles souhaitent se mettre Katsuki à dos en posant un doigt sur le vert, ou quiconque soit proche de lui. En résumé, le vert est jalousement gardé et protégé tout comme ses camarades.

Il a d'ailleurs passé la fin de la matinée à jouer aux cartes avec Keigo, ce dernier haut perché sur les genoux de Dabi qui feint de faire la sieste, les oreilles à l'affût de tout. Après le repas du midi, Denki les a rejoint, talonné par Yuga toujours aussi brillant, un part sombre l'entourant, mais personne ne trouve rien à redire là dessus.

Au repas du soir qui se passe dans le calme suit dans la foulée une escapade de groupe qui profite tous ensemble de la pleine lune. Assis dans l'herbe, les couples se forment sans un bruit, et dans un silence olympien bercé par le bruit du vent, ils contemplent ensemble le ciel parsemé de mile et une étoile blanche. Après de longue journée de travail éprouvante, ou tout simplement le faite de rester entre ces murs, cela leur fait un bien fou de prendre l'air, ensemble, comme une famille. Denki est entouré de Yuga, Hanta et Eijiro. Dabi câline discrètement Keigo alors que tout prêt Katsuki tient fermement un Izuku endormi contre lui, la tête du vert reposant contre son torse. Shota a préféré se retirer, ce dernier ayant autre chose à faire et ne souhaitant pas interférer dans un tel moment. Seul Yuga a été forcé de rester par un Denki qui ne souhaite pas le voir à l'écart depuis quelques jours.

Ce soir, une énième journée s'achève, laissant place à une suivante qui sera sans nulle doute bien meilleure que les précédente. Dans de tel moment ils peuvent souffler et penser à autre chose, rien de mieux quand on a des clefs que d'en abuser plus que de raison.

C'est uniquement quand ils commencent à s'endormir qu'ils décident d'un commun accord de rentrer, ne souhaitant pas tomber malade. Se souhaitant bonne nuit et rejoignant leur cellule, la prison est soudainement plus calme, permettant à tout à chacun de profiter de ce moment de répit qui, peut-être annonce la tempête.

Dans tous les cas, Izuku compte bien passer la journée de demain au bras de Katsuki, quoi qu'il en coûte.

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Une nouvelle fois un court chapitre car peu d'inspiration... Vous aimez cette histoire ?

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