.Chapitre 28.

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PDV Fiona

J'ai décidé de veiller sur Oralie comme Elwin est pris par Foxfire et d'autres choses. Avec le temps et en côtoyant Elwin j'ai appris des notions de médecine en plus de toutes les notions d'alchimie que je connais. Ce n'est donc point un problème pour moi, de m'occuper de Oralie. La pauvre, j'ai tant pitié pour elle. Cela fait deux jours qu'elle est endormie. Elwin n'a pas voulu la mettre sous sédatif. Il dit que c'est risqué. Ce que je comprends. Oralie a vu périr un être qui lui était cher, son esprit est fragile. Et à n'importe quel moment, elle pourrait se briser.
Assise sur un siège près du lit de l'empathe, j'occupe mon temps à lire.
Je l'entends alors remuer. Je me lève et m'approche d'elle. Elle s'est réveillée et je peux voir dans ses yeux combien elle souffre.

 
- Kenric... Murmure t-elle avec un désespoir profond.

- Je suis tellement désolée Oralie. Je m'assois près d'elle. Elle se redresse. Je l'aide à s'asseoir.

- Comment te sens-tu ? Murmurais je.

- Mal ... Dit-elle dans un souffle tremblant.

- Elwin m'a demandé de te donner ceci. Dis-je en lui donnant une fiole.

Oralie le boit. Avant d'exploser en larme. Elle prit son visage entre ses mains. Je la prends dans mes bras, caressant doucement son dos.

- Lâche-toi Oralie...  Ça te fera du bien.

- Il y avait du feu partout ... Des flammes. C'était horrible. Fintan se tenait devant moi, il me menaçait avec Sophie et Fitz. J'ai ordonné à Sophie et Fitz partir. Kenric s'est interposé, il s'est jeté sur lui. Les flammes se refermaient. J'ai tenté de le chercher. Le bâtiment s'écroulait. La fumée et les flammes me brûlaient. Je ne le voyais pas, j'ai dû sauter, j'ai dû partir sans lui. C'est moi qui devait mourir, pas lui. C'est de ma faute.

Ses larmes redoublèrent.

- Ne dit pas cela Oralie, ce n'est pas de ta faute. Kenric s'est sacrifié pour vous sauver. C'était son choix. Il a donné sa vie pour toi, car il t'aimait. Il ne voudrait pas te voir comme cela, Oralie.

Elle me rend mon geste.

- Est ce que je peux faire quelque chose pour toi Oralie ? 

- Je ne crois pas ...

Le silence  s'installe jusqu'au moment où Bullhorn décide de rentrer  comme une furie dans la pièce. Et de se jeter sur le lit et de prendre place  sur les jambes D'Oralie. Elle se frotte contre l'empathe. Oralie caresse doucement la banshee qui a très bien compris qu'Oralie ne va bien sur le plan mental.

- Combien de temps ?

- Deux jours.

- Je dois rentrer à Eternalia.

- Tu as besoin de repos, Oralie, ce n'est pas une bonne idée. Tu peux rester ici un temps.

- Non, je dois y aller maintenant ! S'écrie-t-elle en se redressant. Elle tombe à genoux, je me précipite.

- Oralie... Tu n'es pas en état de faire quoi que ce soit. Lui dis-je doucement.

Je l'aide à se rasseoir.

PDV Oralie

J'ai tellement, tellement mal. Qui pourrait ressentir la douleur que j'ai ? Edaline et Grady sûrement... Fiona un peu. .. Mais personne d'autre.
Mon cœur est fissuré à jamais. Je fixe ma bague... Cette même bague qu'il m'avait offert. Gage éternel de son amour pour moi. Comment ? Dites moi, comment est-ce que nous en sommes arrivés là ?
Oh Kenric.
Kenric je t'aime... Je t'aimerai jusqu'à ma mort.

- Oralie. La voix de Fiona résonne dans mon esprit me ramenant à l'instant présent.

- Je pense que prendre l'air et manger te ferait le plus grand bien Oralie.

- Non merci.

- ce n'est pas une question.

Elle m'aide cette fois à me lever. Et m'accompagner dans une sorte de serre fleurie de milliers de fleurs odorantes et charmantes. Elle me dit de m'asseoir sur un canapé.

Ne pouvant rester debout, je fais ce qu'elle me demande. Bullhorn vient poser sa tête sur ma cuisse. Je caresse doucement sa tête. Fiona revient avec du thé et des gâteaux qu'elle pose sur la table basse. Elle me donne une tasse.

- Merci.

Je regarde l'eau de couleur rose serrant la tasse entre mes mains tremblantes.

Combien de fois ai je pris le thé avec Kenric, il adorait cela... Où plutôt il adorait ma compagnie. Il me complimentait tout le temps, à chaque fois qu'il en avait l'occasion... Il prenait soin de moi. Il m'aimait. Je l'aimais, mais on était stupide.

Le futur me fait peur et le présent me fait mal. Alors à quoi ça sert de vivre ?

J'ai un haut le cœur en essayant de boire. Je repose la tasse.
Je détourne le regard.

Un fragment de seconde me suffit pour le voir là à mes côtés, un grand sourire, son beau sourire. Ce même fragment de seconde qui me suffit à pleurer de nouveau sa mort. Sa perte. La tristesse m'ébranle violemment, pris de tremblement, j'enfouie mon visage dans mes mains.

Cette douleur qui ébranle mon cœur avec rage. Cette douleur est comme une fracture, une blessure ouverte qui ne se soignera jamais, peu importantes les médicaments, élixirs et somnifères qu'on me donnera, ce vide, cette blessure sera présent jusqu'à ma mort. Pire que n'importe quelles autres blessures ou brûlures.

J'ai envie d'hurler. Mais je ne peux pas ... Les mots coincés dans ma gorge.
Je sens deux bras s'enrouler autour de moi. Fiona... Mon amie...

Il est temps que ça s'arrête, je suis épuisée. Épuisée de ce monde si cruel et aveugle.

Combien de temps pourrais-je tenir sans lui ?
Je vais essayer, Kenric, d'être forte...

Bienvenue dans la vie de Elwin HeslegdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant