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Jahra

Je me déchausse, balance ma paire dans un coin et me déshabille avant de m'affaler dans mon canapé.

Tobias- Je m'attendais à un meilleur accueil. C'était si dur que ça ?

Le traitre bouffe des bonbons devant une télé-réalité mexicaine, allongé sur le canapé.

- Le repas de ce soir était horrible. Après ton départ, je suis restée silencieuse sans oser respirer à côté de Jared. Il pouffe de rire Et lui semblait être parfaitement serein, il riait avec tout le monde, sans me jeter un regard.

Je gesticule pour exprimer mon agacement face à Tobias qui n'ose piper mot. Enfin jusqu'à ce que je finisse de parler.

Tobias- C'est un tocard, ça arrive.

Anne avait raison, je n'étais qu'une fille de plus.
Tia aussi a raison, je n'ai rien fais dans le bon ordre avec lui... alors pourquoi me plaindre ?
Je plonge dans les bras du blond avant de soupirer.

- J'ai l'impression que ça me bouffe le peu de force que j'ai.

Il caresse le sommet de mon crâne en murmurant des paroles réconfortantes. Ce qui m'émerveille c'est qu'il ne sous-estime jamais mes émotions. Je ne suis jamais entrain d'exagérer ou de surjouer.

Alors que c'était juste un dîner, avec des amis, et un mec qui n'a jamais voulu clairement être avec moi.

Et pourtant il traite ça avec autant de douceur que si mon état était légitime.

C'est peut-être être ça un bon ami ?

On est resté regarder son programme télé totalement absurde et puis il est parti.

Et quand je me retrouve à nouveau seule un tas de pensées prennent d'assaut mon esprit. Elles s'insinuent dans mon ventre sous la forme d'angoisse, mais je n'arrive pas à y mettre un mot.

Est-ce que j'ai peur d'être seule ?

De ne jamais trouver l'amour ?

Est-ce que j'ai peur de n'arriver à rien de concret dans ma vie ?

Ça me donne envie de me rouler en boule au fond de mon lit et d'écouter ma playlist "pluie". Mais je n'ai plus le temps de me morfondre, j'ai l'impression de ne savoir faire que ça. Je lance Twin Flame de Kaytranada et passe à la préparation de mon événement. Ça me distraira, et si je suis productive j'oublierai peut-être à quel point je suis stupide.

Si vous ne l'aviez pas remarqué, en ce moment je lis un bouquin de développement personnel, j'essaie de transformer ma frustration en énergie.

Et en fait, ça a l'air de marcher.

***

23h30

Réveillée par la sonnerie de mon interphone, qui résonnait d'abord dans mon rêve, je pousse un grognement. J'essuie le filet de bave qui coule de ma bouche à ma tablette avant de me traîner pour ouvrir la porte.

Je ne sais même plus combien de temps j'ai travaillé avant de m'endormir, mais je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup avancé.

Je veux juste que le bruit strident cesse de me torturer alors j'appuie frénétiquement sur le bouton en espérant que l'intrus cesse de sonner.

Je devrais vraiment apprendre à demander qui est en bas. Parce que quand je vois la troupe au complet à travers mon judas je ne peux m'empêcher d'ouvrir en grognant, à nouveau. On s'est déjà vu aujourd'hui, ça ne suffit pas ?

How to get away with loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant