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Jahra

Je sens mon coeur battre jusque dans mes joues.

Anne est là, dans une robe beige magnifique. Ses cheveux bruns sont remontés en un chignon haut. Et bien que ce soit une salope décérébrée, elle est classe.

Nous sommes deux à être sublimes ce soir.

À égalité.

Et ce qui est marrant c'est qu'elle ne semble pas être étonnée de me voir. Par contre, les éclairs qu'elle me lance à travers ses yeux me font comprendre que je ne suis pas à ma place.

J'étais déjà au courant ma douce, ne te donne pas la peine d'enfoncer les portes ouvertes.

- Et pourquoi tu es "heureuse" de le savoir ?

Anne s'avance jusqu'à moi avant de me bousculer et de poser. Elle décide de m'ignorer et ça amplifie mon malaise. Les cris et autres flashs de lumières semblent percer mes tympans et crever ma rétine.

Je tente d'apercevoir Jared mais il est prit dans une conversation agitée avec sa tante.

Enfin, Lluvia semble agitée. Elle ne cesse de replacer sa cape sur ses épaules. Lui ne daigne même pas répondre. Son petit air arrogant et suffisant envoie un message déjà assez clair.


Plusieurs photographes nous interpellent.


Enfin ils interpellent surtout Charles et Daniel.

Mes yeux ne suivent plus le rythme. J'ai beau les fermer et les rouvrir, rien n'a de sens autour de moi. Je me sens comme une brebis égarée. Je tente de m'extraire de cette situation gênante, je n'ai rien à faire ici. Je ne suis ni pilote, ni top model, ni connu.

Jared me lance des regards rassurants de l'autre bout du tapis rouge, mais je me sens comme une grosse tache incapable.

Oui oui, malgré mon vocabulaire plutôt varié, les seuls mots qui retranscrivent l'étrange sensation qui m'enveloppe sont : grosse tache incapable.

Je sais de quoi j'ai l'air. Sûrement d'une pauvre fille qui ne sait pas où se foutre. Et qui, de surcroît, sait et montre qu'elle n'a aucunes raisons valables d'être mêlée à tout ce beau monde.

Mais au moment où je réussis à sortir du cadre, Daniel me rattrape par la taille et me rapproche à nouveau.

- Pitié que ça s'arrête.

Daniel sourit et me murmure presque sans bouger les lèvres.

Daniel- La seule façon pour que ça s'arrête vite et bien, c'est de jouer le jeu.

C'est vrai que sa main dans mon dos, et son sourire amical, me soulage d'un poids sur mes épaules.

Charles- Le secret c'est de se prendre le moins possible au sérieux. Ça aide à conserver un peu de dignité.

Dit-il en me sortant un sourire colgate à la Ken... mais d'un autre côté, il a l'air vraiment détendu. Peut-être que cette astuce fonctionne mieux que de tous les imaginer nus...
Je l'imite et pose une main sur ma hanche en imitant le sourire ravageur de Morticia Addams.

Et d'un coup, le poids des centaines de paires d'yeux me fixant disparaît. Anne aussi disparaît.

Si elle pouvait se prendre les pieds dans le tapis et se tirer ce serait mieux. Mais au moins je ne sens plus ses yeux vicieux m'analyser.

Je me sens aussi moins ridicule qu'en essayant de paraître à l'aise. Alors ça ne rend certainement pas aussi bien qu'eux. Mais le moment est plus léger.

How to get away with loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant