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Jared

Ça vous surprend ?

J'aimerai bien l'être aussi.



Mais je sais qu'elle est têtue.




Maintenant les regards sont posés sur nous. Enfin c'est la sensation que j'ai. Personne n'a entendu le vent monumental qu'elle vient de me mettre.

C'est comme ça que je sais que mes sentiments sont sincères parce qu'au lieu d'être agacé ou de me renfermer, je souris.

Toutes mes dents sont dehors, alors qu'elle n'a qu'un petit rictus faussement agacé collé aux lèvres. Je m'emballe pour un petit bisou avec un peu de langue...

Mais c'était devant tout le monde, ça compte. C'est un nouveau cap qu'elle a franchit là. Bien sûr, jamais elle ne l'avouera. Ça lui coûterait trop d'admettre que son cœur s'emballe autant que le mien lorsqu'on est ensemble.

- On peut rentrer ? Je veux dire tout de suite.

Elle hoche la tête, lascivement, c'est marrant cet air nonchalant...

Si elle ne serrait pas mes doigts à m'en faire éclater phalanges, je jurerai qu'elle se joue de moi.

En moins de deux, je me retrouve à fendre la foule la main vissée à celle de Jahra. J'entends de petits murmures, les femmes de certains membres du conseil gloussent et tentent de le masquer avec leur main. Elles s'y voient, je peux le jurer. Elles en rêvent, quoique l'on fasse ce soir, ces femmes et ces hommes seront forcés de rester écouter ce discours fade sur ce bâtiment qui l'est encore plus. Alors que j'ai encore l'âge et la possibilité de faire ce que veux, avec la sème personne que je veux.

Je les vois à peine, mon attention est focalisée sur la porte de sortie.

Après tout on a joué le jeu, on a été prit en photo, on a réseauté...

Est-ce qu'on doit vraiment assister au coupé du ruban ? J'ai déjà ma petite idée.

J'évite le regard réprobateur de ma tante, tout comme les vibrations de mon téléphone contre ma cuisse.


C'est elle.


Elle devrait arrêter de se prendre pour une mafieuse. Vraiment.


Une fois hors de la salle je sors mon téléphone et contacte notre conducteur. Après un bref appel, je raccroche et le range au fond de ma poche.
C'est bien, en plus de l'événement assez spécial auquel on se trouve, on a droit à une limousine offerte par la fédération. Tout est réuni pour me pousser à bout. Le paysage, la moiteur dans l'air, la chaleur assommante... et puis Jahra...

- Très bon choix de costume, de robe...

Elle abaisse son regard sur cette fameuse robe. Les détails sont sublimes, elle brille presque, j'ai l'impression que cette robe a été faite sur mesure. Mais visiblement Jahra ne partage pas vraiment mon avis, elle secoue légèrement la tête avant de parler.

Jahra- C'est-

Elle est incorrigible a toujours tout minimiser, rationnaliser.

- Juste du noir ? Je sais Jahra, j'ai des yeux.

Elle fronce le nez devant la remarque et croise les bras. Je fais un pas vers elle tandis que l'expression de son visage s'adoucît.

- Ils me servent voir les tiens, parmés de noir comme ça. Tu ressembles à une nymphe.

J'avance alors que sa bouche exprime un grand O. Et je rigole intérieurement parce qu'elle est vite sans voix. Certainement parce que personne n'a tenté de la séduire en bonne et dûe forme avant.

How to get away with loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant