II.

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Une semaine plus tard.


Avec l'université, je n'avais pas eu l'occasion de travailler en tant que baby-sitter chez les Marshall. Je ne m'étais pas attendue à ce qu'ils reprennent contact avec moi, mais voilà que je me trouvais dans leur salon, à garder leur fils pendant qu'ils allaient à leur soirée de charité pour ensuite, le lendemain, faire l'avant-première de leur film.

Je n'arrivais toujours pas à croire que le couple le plus en vogue d'Hollywood ait pu retenir mon nom et mon numéro de téléphone.

J'étais touchée et Ian avait eu l'air plus qu'heureux de me voir, même s'il m'avait passé un sacré savon pour avoir disparu de sa vie aussi longtemps.

Nous étions à présent dans la chambre de Ian. Elle n'avait pas du tout changé, il y avait des manettes partout, toutes plus chères les unes que les autres. J'étais toujours assez surprise de voir qu'il n'avait pas de jouer plus physique, seulement des figurines toujours emballées avec les signatures des acteurs qui trônaient dans sa bibliothèque.

D'après ce que ses parents m'avaient dit, il passait son temps soit à lire soit à jouer. Il avait peu d'amis, ou du moins, tous ses amis avaient prouvé qu'ils n'étaient rien de plus que des pions posés par leur parent pour garder contact avec sa famille.

Visiblement, le monde de la célébrité était impitoyable, mais cela ne m'émouvait pas plus que cela quand je rentrais chez moi et voyais les sdf dans la rue. J'appréciais mes amies, je les aimais de tout mon cœur, mais être entouré d'argent et avoir le luxe de se payer des allers retour en jet privé sans remords par ses temps me semblait très attrayant.

Ne se soucier de rien, vivre sa vie sans penser aux autres, à ce que nos actions engendraient, les garçons auraient tué pour cela, même si eux même n'étaient pas à plaindre. Ils étaient tous de classe moyenne, et ils m'avaient avoué qu'ils faisaient plus cela pour l'adrénaline du crime que pour un besoin primaire. Ce qui m'avait encore plus déçu.

« - Nora. »

J'ai quitté ma contemplation de sa chambre pour m'intéresser au garçon qui était sous la couette et qui m'observait attentivement, je pouvais lire de la hâte dans son regard. Visiblement, les histoires avant de dormir lui avaient particulièrement manqué.

J'ai attrapé sa petite main, émue de voir qu'elle avait grandi pendant ce laps de temps.

Il avait neuf ans à présent mais avait tendance à se conduire comme un enfant plus jeune quand j'étais dans les parages. En même temps, il passait ses journées entouré d'adultes qui n'avaient pas le temps de s' occuper de lui et il n'avait pas d'adelphe avec lesquels s'amuser.

Je lui ai donc raconté une histoire, un conte parmi ceux des mille et une nuit, l'un des plus connu qui a été ajouté à l'œuvre, celle d'Ali Baba et des Quarante Voleurs (j'avais fait de mon mieux pour éviter de raconter les passages trop violents, me contentant de les survoler.)

Ian s'est endormi le sourire aux lèvres, il avait vraiment l'air plus apaisé. On avait passé l'après-midi à jouer dans la piscine, et avec tous les efforts qu'il avait fournis pour me couler, il était tout à fait normal qu'il trouve le sommeil si vite.

J'ai lâché délicatement sa main avant de me lever prudemment. Je me suis rendue en bas, dans le salon, me laissant tomber sur le canapé en soupirant de fatigue.

Moi aussi j'étais épuisée.

Mes yeux se sont fermés petit à petit, et, au bout de quelques secondes, j'ai sombré dans le sommeil.

Je dormais paisiblement jusqu'à ce que je sente que quelque chose s'approchait de moi.

Une main a frôlé ma joue, puis mes cheveux. J'ai sursauté vivement, ouvrant en grand les yeux.

Le Désir Du Cœur | [+16]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant