Chapitre 4 : Maison Abandonnée

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Alors que nous nous approchons de l'entrée de la maison, mon professeur accélère pour prendre tendrement la femme dans ses bras. Iels brisent leur étreinte pour s'embrasser vivement. Puis iels nous invitent à entrer. Avec appréhension, nous nous exécutons. Je ne peux pas m'empêcher de douter de leur bonne fois. Mr Rail et la femme nous suivent en fermant la porte dans un grincement sourd. Le hall d'entrée encombrer d'un meuble renversé qui nous barre presque le passage, dirige vers deux salles de part et d'autre de celui-ci. Il y a aussi  un escalier qui mène à l'étage des combles. Peut confiant, nous avançons lentement observant chaque petit détail du monde qui nous entoure. Le papier pain -supposément-jaune est noircie et décrépi. Du lierre, de la mousse et des taches d'humidité recouvrent les murs fissurés. Le parquet cassant et casser craque sous nos pieds. Des cadres photos sont éparpillés sur le sol. Le verre brisé rythme nos pas.

-« A droite » dit finalement la femme.

Nous nous exécutons et le couloir laisse place à un espace ouvert et étonnement plus ordonné, mais elle n'est pas dans un meilleure état pour autant. La cuisine se trouve à notre gauche. On aperçois une table à manger avec 6 chaises au centre ainsi qu'un espace salon avec une télévision-cathodique, une table et de deux fauteuils en lambeaux qui se trouves de part et d'autre du canapé éventrer. Sur celui-ci se trouve étonnement un.e adolescent.e -surement- de notre âge, enduit de suies et de poussières portant des vêtements déchirés. Iel tremble, la tête entre ses mains se qui nous empêche de voir son visage. Je peux apercevoir des cicatrices de brulures sur son bras gauche mais elle ne me semble pas récentes. Ses cheveux noires ébène et sa peau bronzée mettent en évidence une origine métissée.

-« Allez-vous assoir », dit Mr Rail en pointant le canapé et les fauteuils.

Nous nous exécutons. Mon ami s'assoie sur le canapé à l'opposer de l'inconnu.e , et je me place à coté dans le fauteuil à coté de lui. La jambe de Liam tressaute et je sursaute au moindre bruit, l'insécurité et la peur ne semble pas vouloir quitter nos esprits.

-« Faisons les présentations, dit l'artiste après s'être racler la gorge. Mon nom est Stéphane Rail et mes pronoms sont il et lui.

- Moi c'est Gloria Nzoussi, elle. Dit la femme joyeusement.

- Qu'allez-vous faire de nous ? demandais-je à mon professeur à voix basse.

- Nous irons dans un lieu sécurisé -comme je vous ai dit précédemment-. Et Ra-

- Quelqu'un, l'interrompis Gloria. Aura réponse à toutes vos questions.

- Et vous ne pouvez pas y répondre maintenant ? demande Liam en relevant le regard de ses pieds une pointe de colère dans la voix.

- Pour des raisons de sécurité, dit-elle en le regardant dans les yeux. Que se soit pour la notre ou pour la vôtre.

- Mais Mons-

- Nous allons attendre la nuit pour y aller, le coupe Mr Rail. Et appelez-nous par nos prénoms. »

Sur-ce, iels partirent dans la salle d'en face dont le sol est recouvert de livres et de vielles feuilles pour commencer une conversation animé sur -je suppose- se qu'iels ne veulent pas nous dire. Or ça, la maison est silencieuse et les bruits de la nature qui nous entoure nous parviennent, se qui me calme légèrement. La tension est palpable. Aucun de nous trois n'est à l'aise et encore moins serin. Chaque son se fait de plus en plus fort et le goutte à goutte de l'évier sonne comme un tambour dans le silence de mort qui nous entoure. Je ne peux me retenir de frotter frénétiquement mes mains sur mes cuisses pour essayer de me rassurer, en vain.

-« Moi c'est Max, dis-je pour faire taire les bruits sans pour autant regarder l'inconnu.e dans les yeux. Il, iel et ça.

- Liam, fini par dire mon ami choqué que je sois celui qui initie la conversation. Il.

Run t1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant