Chapitre 11 : Les ennuis

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Le temps est passé, lentement au début. Constamment sur les nerfs, je m'attendais à que l'IN.S.A. débarque à n'importe quel moment. Les nuits étaient longues et j'étais -légèrement- irritable, mais après quelques jours les choses sont revenues à la normal. Ou presque. Seul le comportement effacé et de constante réflexion de Daniel dénotait du paysage.

Les jours sont passés. Puis les semaines. Une routine s'est installée. Le matin nous nous reposions -ce qui consistait principalement à dormir.

L'après-midi était réservé à l'entrainement. Jour après jour, nous sommes devenus plus forts.es et plus aux contrôles -surtout moi-. Tandis que Liam peut désormais rester totalement invisible une dizaine de minutes tout en prenant des objets avec lui. Il a eu un progrès fulgurant. Je suis très fier de lui. Milo, lo peut désormais communiquer, de manière presque fluette avec les animaux qui lui a été doté de rencontrer régulièrement. Cette liste s'élève à un vieux chat, un lapin, un hibou et -plus récemment- une biche. Quant à moi, le travail a été plus long et plus éprouvant. Je suis en contrôle, plus ou moins. Je suis capable de garder mes capacités sous silence sans le port du collier, mais je ne sais pas ce qui se passerais sous une forte émotion. Les plus incontrôlables sont le feu, l'électricité la télékinésie et le poison. J'ai dérapé plusieurs fois, mais -heureusement-, personne n'a été blessé.

A chaque utilisation de mes capacités, mon apparence a évolué. A chaque fois que je les faisais resurgir, le bleu s'étendait et mes caractéristiques grandissaient un peu plus. La queue qui orne désormais le bas de mon dos est -presque- aussi longue que mes jambes, et est désormais affublée de « picots », et d'une pointe noire. Mes -récentes- ailes ont bien grandit mais elles sont tout de même trop faibles et engourdies pour supporter mon poids. Les sclères de mes yeux sont désormais noires, tandis que j'ai remarqué que mes iris et mes pupilles ont fusionné entre elles pour créer cette effet jaune et lumineux.

Et enfin, les soirs sont réservés aux loisirs. Nous regardons des films et séries, ou encore nous lisons des livres. Nous ne pouvons pas regarder les informations, Daniel nous l'interdit. Je n'ai jamais compris pourquoi. Elle a toujours agi comme si elle était en constante réflexion dans la vue de prendre une décision décisive, depuis qu'elle a compris ce que j'étais. Et j'ai la constante impression depuis ce jour, qu'elle en sait bien plus qu'elle daigne nous dire. Ses soupçons se sont confirmés lors de mon escapade dans le grenier, et je ne peux m'empêcher d'analyser chacun de ses gestes depuis.

Un incident d'il y a quelques jours me travail encore. C'était la nuit précédente, et son visage n'aborde désormais plus que le deuil et le regret lorsqu'elle nous regarde. Et, elle fuit nos regards comme-si elle avait quelque chose à se reprocher. Ou comme-si elle s'attendait à ce qu'on lui reproché quelque chose.

Il est 22h10 et je lis un livre dans l'espace détente de l'étage, tandis que Milo, Liam et Daniel regardent un film -particulièrement- ennuyeux. Le silence de la nature est soudainement brisé par une sonnerie stridente que je n'avais -encore- jamais entendue au paravent. La sonnerie du téléphone -que je suppose être celui de Daniel- s'éloigne en même temps que des pas au rez-de-chaussée. La porte d'entrer s'est ouverte et notre hôte est sortie peu après. Elle prit soin de s'éloigner assez pour que mes deux amis ne puissent pas l'entendre à travers les murs, avant de répondre. C'est les mains tremblantes qu'elle décroche.

Trop préoccuper, elle ne me voit pas à travers la fenêtre, je n'ai pas pensé à entrouvrir la fenêtre pour pouvoir l'entendre. J'assiste à une sorte de spectacle de mimes. Sa posture et ses mimiques transpirent le stress. Elle s'agite pendant au moins deux minutes, avant de s'arrêter net. La conversation qui semblait si vivante s'est soudainement tue. Elle se met à trembler et porte une main devant sa bouche. Les larmes coulent silencieusement sur ses joues alors qu'elle reprend sa conversation.

Run t1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant