Chapitre 5

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Déborah

     – Tu n'es qu'une sale tricheuse ! peste un Gryffondor derrière moi.

     Ça recommence...

     Quatre jours se sont écoulés depuis la sélection des champions, je me prends les foudres de toute l'école depuis. Je passe mes journées à recevoir des mots dans mon dortoir ou en cours contenant des insultes ; j'ai l'impression que tout recommence.

     Je n'arrive plus à manger ou encore à dormir. Les seules fois où j'y arrive, je fais des cauchemars et me réveille juste après, sans réussir à me rendormir après. Trop tourmentée par ces horribles souvenirs qui sont les miens. Et comme si c'était pas assez, mes crises d'angoisse reviennent, je sors seulement de mon dortoir pour me rendre en cours.

     Le Gryffondor réitère son insulte.

     Aujourd'hui, c'est Ced qui m'a poussée à sortir. Après avoir passé environ 30 minutes à négocier avec moi pour que je sorte de mon lit dans lequel j'étais cloîtrée, j'ai cédé. Mais, apparemment, je n'aurais pas dû. Je continue d'avancer, tête baissée, tout en ravalant mes larmes du mieux possible, quand des cris résonnent dans mon dos. C'est Cédric.

     – Arrête de traiter ma petite sœur de tricheuse.

     Il maintient le Gryffondor par le cou, contre un arbre, les pieds décollés du sol.

     – O...OK. Mais, lâche-moi, s'il te plaît.

     – Excuse-toi avant. Maintenant ! s'énerve-t-il.

     – J-Je suis... désolé. Lâche-moi, je t'en prie.

     – Cédric, lâche-le ! Il a du mal à respirer.

     Mon frère tourne la tête vers moi, et soupire avant de le laisser repartir. Il rampe à moitié au sol et s'éloigne sous les rires des Serpentard.

     – Je retourne dans ma chambre.

     – Deb, non. (Il m'attrape le bras et me tourne face à lui.) Je t'ai fait la promesse de te protéger, et je la tiendrai. Puis, regarde tes cernes, je sais que le peu de fois où tu arrives à dormir tu fais des cauchemars, Malefoy m'en a parlé, il s'inquiète pour toi. (Il marque une longue pause.) Je m'inquiète pour toi.

     Je ne sais pas quoi faire : l'ignorer ou accepter son aide. J'aurais tellement voulu qu'il soit là, à BeauxBâtons, quand j'étais seule avec moi-même.

     – Il s'inquiète vraiment !? Et il est venu te parler, à toi ?

     Il opine du chef. Drago ne m'a pas reparlée depuis jeudi, je crois qu'il m'en veut pour avoir "participé" au tournoi. Je n'ai rien fait, c'est ça le pire. Je ne comprends pas comment mon nom à pu se retrouver dans la coupe. À part si c'est une des filles de BeauxBâtons. C'est la seule hypothèse plausible.

     Je regarde ma montre. 14h20.

     – Je dois aller en cours, je vais rester dans le dortoir ce soir. Bisous Ced.

     – Tu manges. Ce soir, je veux te voir manger dans la Grande Salle. OK ?

     – OK.

     Il embrasse ma tempe et me laisse partir.

     Sur la route, je croise Fred.

     – Avant que tu me demandes, je n'ai pas mis mon nom dans la coupe. Et non, je ne sais pas comment il s'y est retrouvé.

     – Je sais, tu avais peur pour ton frère, pourquoi tu aurais voulu participer ? Ça aurait été débile.

     – Enfin quelqu'un qui me croit !

Les Ténèbres  Tome 1 · PoursuivieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant