Thᥱ boყ of thᥱ forᥱst ᴺᵉʷᵗᵐᵃˢ

2 - Le retrouver

Dix jours s'étaient écoulés depuis la « rencontre » entre le brun et le blond. Et depuis ce fameux soir, Thomas n'avait cessé ses rondes en forêt. Il essayait constamment de se persuader qu'il le retrouverait bientôt et que ce n'était qu'une question de temps. Seulement, après plus d'une semaine à déambuler hors des sentiers en vain, il commençait à doucement perdre espoir. Ses chevaliers s'inquiétaient aussi de son état préoccupant et inhabituel. Il errait tel une âme vagabonde à qui on avait ôté la raison de vivre.

Ça n'avait aucun sens ! Il n'avait jamais parlé à ce garçon, il ne l'avait perçu qu'un instant, et pourtant il se sentait étrangement lié à lui. Il avait développé une envie irrémédiable de lui venir en aide, lui qui devait être terrorisé par son passé et terriblement seul...

Le onzième soir arriva et le prince scella une nouvelle fois son cheval dans le but de retenter sa chance. Mais alors qu'il commençait à avancer, son meilleur ami l'arrêta.

- Maintenant ça suffit. Avec tout le respect que je te dois Thomas, j'exige savoir ce qui te passe par la tête ! Tu t'échappes seul chaque soir, et cela depuis notre dernière chasse écourtée !

- Minho, tout va bien, je vous ai déjà dis que ça me faisait juste du bien de me promener au crépuscule. Répondit le brun tout en affichant un visage neutre.

- Je ne suis sûr qu'il y a autre chose. Nous nous inquiétons pour toi. Tenta l'asiatique désemparé et agacé.

- Pourtant il n'y a pas de quoi ! Je me sens très bien ! Beaucoup mieux d'ailleurs, depuis que j'ai compris mes objectifs de vie.

- Tu me fais peur. Par hasard aurais-tu rencontré quelqu'un, une femme ? Continua-t-il suspicieux.

- Q-quoi ? Pas du tout ! Je suis très épanouis seul. Vraiment c'est autre chose, ce n'est pas ça. S'exclama le prince en manquant de s'étouffer, subitement mal à l'aise en pensant non pas à une femme mais à un homme.

- Qu'est-ce que c'est alors Thomas ?

- Rentre au château et ne dis rien à mon père s'il-te-plaît. Conclut-il en partant au galop.

Minho resta un moment à le regarder s'éloigner avant de soupirer. Il n'avait rien appris de plus et espérait réellement que son ami finirait par se confier à lui, ou à quelqu'un d'autre.

Pendant ce temps, Thomas avait rejoins rapidement la forêt et la petite grotte devant laquelle il avait croisé le blond. Bientôt deux semaines qu'il n'avait aucune nouvelle de lui, et même en ville il n'en entendait pas parler. Il était désespéré mais ne voulait pas lâcher l'affaire pour autant. Il sentait que c'était important pour lui.

Il commença à emprunter des sentiers aléatoires, n'hésitant pas à s'enfoncer dans la brousse plus sombre. Il faisait nuit noir, et seule la lune éclairait son chemin. Mais plus il avançait, et plus Onix s'agitait curieusement, comme s'il était craintif.

- Qu'est-ce qui t'arrive mon beau ? Aller avance, il n'y a aucun danger. L'incita Thomas d'une voix douce et caressant son encolure.

Mais l'étalon continuait à se débattre et fini par totalement refuser d'avancer. Il commença même à faire des pas à reculons. Le prince se retrouva désemparé, ne comprenant pas tout de suite son comportement. Mais ce fut sans compter lorsqu'il entendit un hurlement de loup, qu'il comprit qu'il s'était beaucoup trop éloigné des sentiers et que la nuit était déjà bien tombée.

Son sang ne fit qu'un tour et il se sentit terriblement coupable de mettre son cheval dans un tel inconfort.

- On rentre Onix, aller !