Chapitre 11 :

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Je n'aurais jamais pensé que dormir dans les bras d'un homme puisse être la chose la plus merveilleuse dans tout l'univers. Dans les films, on s'attend toujours à ce qu'après quelques minutes la fille s'écarte, les muscles de son cou endoloris par l'inconfort du torse de l'homme avec qui elle passe la nuit ou simplement parce qu'elle n'est pas de celles à garder la même position une nuit durant. À croire que, finalement, les films ne mentent pas sur tout et qu'effectivement, il est possible de dormir paisiblement dans les bras de quelqu'un. Je ne saurais dire si ce sont les sentiments qui grandissent en moi depuis de longs jours maintenant qui ont réussi à stimuler assez mon cerveau pour me laisser passer une nuit aussi tranquille, mais le simple fait qu'il s'agisse des bras de Samuel Meyer me comble d'une joie que jamais je n'aurais soupçonné. En septembre dernier, ma raison ne m'aurait jamais laissé dormir dans un lit avec Sam, préférant se focaliser davantage sur le fait qu'il soit membre d'une organisation de la mafia que sur la personne qu'il est réellement. Cependant, aujourd'hui, elle est la première à me pousser à lui venir en aide afin qu'il ne soit plus impliqué dans les horreurs commises par son père dans le passé.

Mes yeux peinent à s'ouvrir lorsque je sens les premiers rayons du soleil de la journée venir caresser avec délicatesse mon visage par la grande fenêtre de la chambre. La lumière vient tout juste de faire son apparition sur le manoir de Claire et Arthur, me laissant à peine la chance de profiter de huit heures de sommeil complètes. Maintenant que je suis réveillée, je sais qu'il me sera difficile de trouver à nouveau le sommeil, quand bien même je sois encore confortablement installée dans les bras de Samuel. Lorsque je parviens à ouvrir les yeux, le ravissant visage du jeune homme me fait face et sans même que je ne puisse m'en rendre compte, les coins de mes lèvres s'étirent en un magnifique sourire. Je ne peux qu'être conquise de cette vision et commence à la désirer pour le commencement de chacune de mes journées. Les yeux du garçon sont clos, laissant ainsi l'impression qu'il s'est évadé dans un endroit merveilleux et bien loin de tous les problèmes qui l'entourent dans la vie réelle. J'aimerais pouvoir le voir apaisé plus souvent, mais cette perspective est pourtant bien lointaine. J'observe sa cage thoracique se soulever à plusieurs reprises sous la main que j'ai déposé au niveau de son torse comme pour m'assurer qu'il respire encore. Appuyée sur mon avant-bras gauche, je pourrais passer des heures à l'observer dormir. Une de mes mains vient avec légèreté ôter les quelques boucles brunes tombant sur son front tandis qu'un semblant de ronronnement s'échappe de ses lèvres.

Je prends conscience qu'un calme imperturbable règne au sein de la grande bâtisse des grands-parents de Samuel lorsque je referme la porte de la chambre dans laquelle nous avons passé la nuit. Une agréable odeur mélangeant le bois et le café me chatouille les narines le long de mon ascension jusqu'à la cuisine. Une cafetière fumante est posée sur la table centrale de la pièce entourée de mets en tout genre pour le petit-déjeuner. Je me surprends moi-même en entendant mon ventre réclamer ce que mes yeux admirent, avant que derrière moi le doux rire de Claire ne me parvienne.

- Je t'en prie, sers-toi, me dit-elle en venant prendre place à mes côtés. Tu as passé une bonne nuit ?

- Très bonne, je lui réponds. Merci encore de m'avoir accepté chez vous.

- Tu n'as pas à me remercier, cela m'a fait très plaisir de te rencontrer. Et puis, c'est grâce à toi que nous avons retrouvé notre petit-fils. Je te sers une tasse de café ?

- Volontiers.

J'observe Claire verser dans deux tasses blanches une partie du contenu de la cafetière qui me fait de l'œil depuis que je suis arrivée dans la cuisine.

- Je te propose d'aller nous installer dehors, le temps est particulièrement doux aujourd'hui.

Ma tasse de café me réchauffant les mains au point de les faire rougir, je suis l'hôtesse de maison jusqu'à une petite table métallique de jardin afin de profiter des premiers rayons de soleil de la journée. Claire a raison, l'air est doux, il ne fait pas froid, ce qui est surprenant à cette période de l'année. Le mois de décembre approche et pourtant le beau temps continu de nous honorer de sa présence. Les rayons du soleil viennent frapper le parterre de fleurs du jardin qui s'étend devant moi faisant ressortir leur couleur d'une agréable manière. On pourrait penser que ce sont des plantes toutes droits sortis d'un autre monde, d'un livre mélangeant réalité et fantastique.

Unchained MelodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant