Chapitre 14 :

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Cela fait déjà 20 bonnes minutes qu'Axelle et moi essayons de faire rentrer dans le coffre de sa Fiat 500 l'ensemble des sacs qu'elle a prévu d'emporter dans sa maison de campagne. Nous devions partir à 8h, car nous avons une heure de route à faire, mais voilà que l'horaire est déjà bien dépassé. Premièrement, Axelle a eu du mal à se lever ce matin, les examens enfin terminés elle espérait pouvoir se reposer et profiter d'une grasse matinée. Et deuxièmement, j'ai dû l'attendre en bas de son immeuble qu'elle daigne regarder son téléphone portable alors qu'elle se préparait dans sa salle de bain. Si on devait décerner un prix de l'organisation, je ne suis pas certaine qu'Axelle le remporterait.

- Attention ! je m'exclame en la voyant appuyer du mieux qu'elle peut pour faire rentrer une dernière boite. Il y a des choses fragiles là-dedans.

Je récupère un grand emballage, qui à côté de ma petite personne me rend presque ridicule, que j'avais rangé dans le coffre un peu avant et me décide à le placer sur la banquette arrière pour ne pas qu'il s'abîme.

- Ah, mais ça, c'est de ta faute Esther, pourquoi tu l'as mis là si tu sais que c'est fragile ? elle me reproche.

Je lui adresse une grimace avant de refermer la portière côté banquette arrière. Je viens porter mes mains à ma bouche pour souffler dessus en espérant les réchauffer un petit peu. Je ne sais pas combien de degrés, il fait, mais je n'ai qu'une hâte, c'est de grimper dans la voiture et d'allumer le chauffage.

- Ça y est, elle dit en venant refermer le coffre, on va pouvoir démarrer.

- J'espère que l'on aura le temps de faire ce que l'on veut. En sachant qu'il faut qu'on aille au marché avant que ça ne ferme.

- Ne t'en fais pas, les commerçants rangent pour 13h, on aura largement le temps d'acheter ce qu'il nous faut. D'ailleurs, il faut que je vérifie que tout le monde a bien envoyé sa participation pour le repas.

Nous grimpons toutes deux dans la petite voiture rouge, prête à exploser des nombreuses décorations qu'elle a dans le coffre, Axelle derrière le volant et moi du côté passager. J'adore cette place, car comme Axelle ne peut pas toucher à son téléphone pendant le trajet, je suis celle qui contrôle les musiques que l'on écoute. À chaque fois, Axelle est ravie, enfin, elle le cache très bien, que je refasse sa culture musicale avec des musiques dans mon style.

- C'est tout bon, j'ai récupéré l'argent de tout le monde. Je te laisse voir avec Samuel pour sa part, elle m'informe.

- Ne t'en fais pas, il me l'a déjà envoyé. Il faut juste que l'on retire l'argent une fois au marché.

Évidemment, ce que j'ai dit à Axelle est faux. Sam ne m'a absolument rien donné pour participer aux frais du repas de Noël, tout simplement parce que je sais qu'il ne le peut pas. C'est de bon cœur que je fais cela pour lui, je ne voudrais pas qu'il soit mal à l'aise ou quoi que ce soit si on venait le lui réclamer directement.

Nous commençons enfin notre périple jusqu'à la maison de campagne des parents d'Axelle qui ont eu la gentillesse de nous la confier pour ce week-end de Noël. Nous serons en petit comité, mais ce week-end sera tout aussi festif que si nous avions été nombreux. De ce qui m'a été dit par Axelle, deux de ses amis de TD seront présents, Camille et Matéo, ainsi que Victor. Je ne connais pas très bien Camille et Matéo, que j'ai tout de même croisé plusieurs fois, mais je suis persuadée que tout se passera bien ce soir. Lorsque je pose mon regard par la vitre de la voiture, j'observe un ciel grisâtre commencé petit à petit à pleurer. Même avec le chauffage de la voiture d'Axelle, j'arrive à me rendre compte de la froideur extérieure. À l'intérieur du véhicule, la voix particulière d'Elvis Presley, chantant If I Can Dream, nous accompagne pour mon plus grand plaisir. J'observe d'ailleurs du coin de l'œil la tête d'Axelle remuer légèrement au rythme de la musique alors qu'elle conduit.

Unchained MelodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant