DEMAIN EXISTE (YunGi)

Chapitre n°24

Yunho sursauta presque quand il entendit son réveil sonner fortement depuis derrière lui. Les yeux encore clos, il eut besoin de quelques secondes pour réussir à émerger un peu plus et se sentir enfin en mesure de bouger. Pourtant, alors qu'il était sur le point d'exécuter un premier mouvement, il prit conscience de la pression toujours présente sur son bras gauche qu'il, au passage, ne sentait plus vraiment. Ne comprenant pas le moins du monde pourquoi c'était le cas et totalement à l'ouest, il ouvrit enfin lentement les paupières, tombant sur une forme étrange.

Un temps de réflexion fut nécessaire pour qu'il percute qu'il s'agissait de Mingi et qu'il se souvienne que celui-ci était en effet arrivé au beau milieu de la nuit, caché dans un sweat et de toute évidence dans un piteux état. Il se rendit alors aussi compte que son cousin n'avait pas changé de position, gardant sa tête dans son cou à lui et même son nez posé contre sa peau. Il fit donc légèrement glisser son bras de sous la tête de son cadet, afin obtenir une plus large capacité de manœuvre pour ensuite le regarder.

Le plus jeune était toujours profondément endormi et il semblait plus loin qu'il ne l'avait jamais été. Son visage était détendu, tout en étant souligné de cernes très marquées ainsi que de rougeurs aux coins de ses yeux. Mingi avait pleuré, il n'avait pas rêvé et il cela avait dû durer peut-être plusieurs heures. Il ne l'avait pas vu depuis plus d'une journée entière – après que celui-ci se soit muré dans un silence et une solitude inquiétante – tout ça pour réapparaitre dans des conditions tout aussi étranges et alarmantes plus tard.

Il remarqua aussi que les lèvres de son cousin étaient marquées de marques de dents, ce qui lui serra encore un peu plus le cœur. On se mordait rarement les lèvres au sang si l'on était autre chose que désespéré ou au bout de quelque chose. Toujours lentement, il continua ensuite de retirer son bras de sous la tête lourde et presque inerte de son cadet quand il aperçut cette fois les mains de celui-ci. Remontées contre son torse, dans une position proche de la fœtale, comme à la recherche de réconfort et de chaleur, elles étaient elles aussi bien abimées. Et ce qui donnait surtout cette impression, c'était les ongles de ses longs doigts, recouverts de rouge, ce que Yunho se permit d'identifier comme étant certainement du sang.

Il finit donc de se dégager de contre Mingi, avec inquiétude et à contre cœur, pour arrêter le réveil qui s'était remis à résonner dans toute la pièce, sans pour autant faire réagir le plus jeune et sans que lui ne s'en rende compte cette fois non plus. Il coupa donc son téléphone définitivement tout en s'asseyant sur le bord du lit. Il lança alors un dernier regard vers la source de ses soucis et après avoir encore vérifié, cette fois consciemment, que son cousin respirait encore, il se leva.

Dans le plus de silence possible, il récupéra toutes les affaires dont il avait besoin pour la journée et toujours en pyjama, il quitta sa chambre sur la pointe des pieds. Puis en faisant attention de ne réveiller personne d'autre dans le reste de la maison, il descendit jusqu'aux toilettes du rez-de-chaussée, dans lesquelles il fit une toilette rapide avant de s'y changer. Il décida ensuite de laisser ses vêtements de nuit dans son panier de linge sale puis avec son sac de cours déjà passé sur l'épaule, il rallia la cuisine, où Hongjoong était apparu entre temps.

Son ainé était presque en train de s'endormir sur la chaise alors qu'il essayait de faire monter une grosse cuillère de céréales à sa bouche.

- Mal dormi ? questionna Yunho tout en passant la porte, en venant de sur la gauche.

- Terriblement mal, soupira le jeune étudiant, qu'est-ce que tu fais déjà là toi et d'où tu viens ? percuta-t-il en se réveillant un peu plus sous la surprise.

- Je suis passé par les toilettes du bas.

- Ok, Mingi est à la salle de bain alors ? comment il va ? s'enquit le plus vieux en se tournant plus nettement vers lui tandis que Yunho jetait son sac dans un coin et qu'il commençait à sortir de quoi petit-déjeuner.