Chapitre 4

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Cela faisait plusieurs jours que je vivais avec Sosuke. Je n'avais toujours pas trouvé de porte de sortie pour accéder à mon époque. J'avais essayé d'ouvrir plusieurs portails comme le Garganta et le Senkaimon mais rien n'avait marché. Je revenais toujours sur mes pas.

Tous les jours, Aizen allait à l'Académie qui formait les shinigamis, pendant que j'arpentais la forêt à la recherche des Hollows. Étonnamment, il y en avait toujours qui apparaissaient. Je devais avoir créé une brèche quelque part qui distordait la réalité de cette époque, mais je n'en étais pas encore sûre.

Au bout du cinquantième purifié de la journée, je m'adossai à un arbre. Ça allait continuer encore longtemps ? Je m'épuisais pour rien. Mais si je n'arrivais pas à les battre sans problème, comment allais-je faire face à Aizen dans le futur ?

Je plongeai dans mes pensées. J'avais toujours eu du mal à me battre en régulant ma pression spirituelle. Plus les combats duraient, plus je m'épuisais.

"Ton plus gros problème est ta pression spirituelle irrégulière, Hitomi. Tu devras toujours réserver une partie de tes forces pour la stabiliser. Dans un combat, tu ne pourras pas la libérer à la légère, tu risques de perdre le contrôle, disait mon maître. Tu devras toujours la garder enfouie au maximum pour éviter tout ennui. Pour que tu ne tues personne par mégarde."

Je n'avais pas réussi l'examen d'entrée à l'Académie à cause de ça. J'avais concentré mon pouvoir et mon esprit sur son contrôle alors mes résultats furent insatisfaisants. C'était à ce moment que j'avais abandonné mon rêve. Ridicule, n'est-ce pas ? Abandonner si facilement... Je savais que j'aurais à faire plus d'efforts que quiconque pour parvenir à ce rêve éphémère. Mais à cette époque, je ne m'en sentais pas capable.

Et lorsque j'avais enfin réussi à maîtriser ma pression spirituelle et mon zanpakuto ainsi que sa forme finale libérée, le Bankai, je ne me sentais pas prête à passer six années à m'entraîner pour devenir shinigami. Mon maître m'avait aussi incitée à chercher une autre vocation. Il disait toujours que je ferais mieux d'éviter de "titiller" ma pression spirituelle inutilement.

Et pourtant. J'aurais aimé devenir capitaine de division. Pouvoir diriger et veiller sur mes subalternes, tout en représentant l'ordre et me battre pour conserver la paix... Ces idéaux résonnaient avec les miens. C'était la voie que j'avais toujours cherchée, celle qui aurait donné un sens à ma vie. Se battre pour ses idéaux. C'était courageux. Être entourée de mes camarades d'armes, pleurer et rire avec eux. Pour moi, il n'y avait rien de plus noble et de plus enviable.

Alors j'avais abandonné l'idée. J'aurais certainement dû persévérer, même si mon rêve aurait été trop ambitieux.

Si j'avais bien appris quelque chose de tout ça, c'était comment canaliser ma pression spirituelle. Je ne me souvenais pas de la dernière fois où je l'avais complètement libérée. Toute ma vie, je l'avais limitée au maximum pour ne pas perdre le contrôle. J'avais eu l'impression d'avoir un étau qui m'oppressait au début, mais je m'y étais fait rapidement. Comment est-ce que c'était avant ? Je m'étais posé la question souvent mais je n'osais pas relâcher la bride. Et si je ne pouvais pas reprendre les reines après ? C'était encore plus effrayant que de me battre contre Aizen.

Je dus m'assoupir contre l'arbre, puisque je sentis quelque chose se poser sur mon épaule et me secouer gentiment. Lorsque j'ouvris les yeux, Sosuke se trouvait devant moi, souriant.

- Tu ne vas quand même pas me dire que tu t'es endormie ici pour de vrai ?

- Euh... Si ?

- Viens, on rentre.

Il me tendit la main pour que je me relève et me précéda jusqu'à la maison. Je me dis qu'on se rapprochait et qu'il pourrait peut-être s'ouvrir de lui-même et me parler de lui. Je l'espérais. Il me fascinait, même à douze ans. Sosuke Aizen était vraiment une énigme pour moi.

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