Chapitre 9

131 5 2
                                    

Je courais toujours mais je ne sentais plus la pression spirituelle de Genryusai. Une autre l'avait remplacée. 

Je n'entendais pas non plus son pas ; au lieu de ça, j'étais en train de crier. 

Je rouvris les yeux. 

Je courais vers Aizen, le katana dans l'air pour le frapper. 

J'avais réussi à revenir ! 

Puis je réalisai : j'allais blesser Aizen. Même si c'était mon but précédemment, je ne pouvais pas me défaire de l'image du jeune Sosuke avec qui j'avais passé du temps. 

Au dernier moment, je déviai la trajectoire de mon coup pour éviter qu'il ne le touche gravement. Il l'évita aisément et me regarda amusé. 

- Eh bien, eh bien. Ce n'est pas comme ça que tu vas m'arrêter. 

- Aizen... 

Je ne savais plus quoi faire. Est-ce que je devais me battre contre lui ? Est-ce que je devais faire confiance à Sosuke ? 

J'aurais dû réfléchir à ce que j'allais faire avant. Quelle était la solution ? Qu'est-ce qui était juste à faire ? Je restai immobile, incapable de prendre une décision. 

Son sempiternel rictus me confusait d'autant plus. 

Genryusai était toujours à terre, le bras brûlé par son propre sort. Il avait sacrifié son bras pour attaquer Aizen, mais son attaque avait été un échec. Et dire qu'il allait m'arrêter ou me tuer quelques minutes auparavant. Là, il était vraiment dans un état misérable. 

Il s'adressa à moi. 

- Qu'est-ce que tu attends, gamine ?! Ton opposant se trouve en face de toi ! Bats-toi ! Ce n'est pas le moment de tergiverser ni de fuir ! 

J'étais complètement perdue. Que faire ?

- Tu te bats au nom du Gotei 13 ! Rappelle-t-en ! cria-t-il. 

J'étais le dernier espoir du Gotei 13. C'était ridicule. Moi, le dernier espoir de quelqu'un ? Alors que je n'étais pas capable de me contrôler correctement ? Alors que je n'avais jamais fait partie des shinigamis ? Faire reposer toutes ces responsabilités sur mes épaules ? Alors que je ne savais même plus qui avait tort ou raison ? 

Je restai immobile. 

Aizen me fixait, amusé. 

- On dirait qu'elle ne sait plus quoi faire, Yamamoto Genryusai, lui dit-il. Regardez-la, elle avait l'air si déterminée il y quelques secondes à peine... C'est décevant. Je ne savais pas que vos recrues étaient si peu motivées... Surtout pour les intérêts du Seireitei. 

Je relevai les yeux vers Aizen. La situation l'amusait clairement. 

Est-ce que j'avais vraiment discuté avec Sosuke ? Est-ce qu'il avait oublié ? Est-ce que c'était un piège ? Ou est-ce que je n'étais plus personne pour lui ? Ça faisait déjà plus d'une centaine d'années qu'on ne s'était pas vu pour lui. Il aurait bien pu m'oublier. J'avais tellement de questions sans réponses. 

- Aizen. J'aimerais discuter. On peut aller ailleurs ? 

Il se retourna vers moi, ne quittant pas son sourire narquois. 

- Bien sûr. 

Il posa sa main sur mon bras, et en un millième de seconde, nous étions à un endroit complètement différent. 

Nous étions vraisemblablement dans une clairière dégagée et rocailleuse où il n'y avait aucune trace de vie autour de nous. Un endroit propice pour discuter seul à seule. Ou pour me tuer sans que personne ne le sache. Après, il n'aurait plus qu'à utiliser Kyouka Suigetsu pour faire croire aux autres que j'étais encore en vie.

Vers un Monde MeilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant