_ Tu es sur que ça ne te dérange pas ? Demandai-je pour la millième fois de la soirée, mal à l'aise.
_ Si ça me dérangeait, je ne te l'aurais pas proposé bella mia, alors tais toi et pose tes fesses sur ce lit s'exclame Vincenzo qui a fini de préparer les draps du lit.
Je lui obéis et souffle de fatigue. Lorsque je l'ai appelé il était encore au restaurant mais quand je lui ai expliqué ma situation, il n'a pas rechigné à m'aidé et m'a directement proposé de dormir chez lui. Je pensais dormir sur le canapé mais il a insisté pour me laisser sa chambre, honneur aux dames parait-il et pourtant je m'en veux de m'imposer ainsi chez lui.
_ Arrête de cogiter bella, tu vas te faire des rides me dit-il en me faisant une pichnette sur le front et en s'asseyant à mes côtés.
Je ris de bonne foi et malgré ma gêne, je suis heureuse qu'il soit là. Il n'a pas cherché à me poser un million de question, il ne m'a pas poussé à me confier et a enchainé les blagues vaseuses dans l'espoir de me faire sourire. Et je dois dire que sa bonne humeur est contagieuse puisque le nuage de tristesse qui m'a accompagné tout le long du trajet a disparu.
_ Merci de m'avoir accueillie Vin's, tu me sauves la vie.
_ Je ne serai pas le parfait prince charmant si je ne venais pas au secours d'une charmante demoiselle en détresse me répond-il avec un clin d'œil.
Je lui lance une tape sur l'épaule, faussement outrée, mais nos rires qui se mélangent ne trompent personne.
_ Il se fait tard et contrairement à d'autres, y en a qui bossent demain hein alors je vais te laisser te coucher. Si il te faut quoi que ce soit tu sais où me trouver ajoute-t-il avant de me laisser tranquille et quitter la pièce.
Je m'affale sur le lit, épuisée aussi bien physiquement que mentalement, et cogite en fixant le plafond. J'ai un pincement au cœur lorsque je pense à la fracture qui vient de se faire entre ma famille et moi mais d'un autre côté, je suis heureuse de pouvoir retrouver ma liberté. Il faut avouer que le cocon familial devenait étouffant et qu'il est temps que je vole de mes propres ailes. Je ne sais pas ce que me réserve l'avenir mais je suis prête à avancer et le découvrir.
Lorsque je me réveille le lendemain il est déjà 11h et Vincenzo est déjà parti travailler. Il m'a laissé un petit mot sur le plan de travail de la cuisine et je souris sans le vouloir. J'attrape dans les placards de la confiture et des tartines et m'installe à la table de la cuisine pour avaler mon petit déjeuner. La cuisine est ouverte sur le salon et je détaille un peu plus l'appartement. J'ai été assez surprise hier soir de découvrir cet espace spacieux, voire même un peu luxueux alors que je m'attendais à quelque chose d'assez basique. Je ne pensais pas que son restaurant lui rapportait autant d'argent mais cela prouve bien qu'il ne faut pas se fier aux apparences. On trouve en tout trois chambres et une salle de bain lorsque l'on avance dans le couloir et je suis sure que chaque pièce fait la taille de mon ancien salon. Tout a été décoré avec gout sans en faire trop, nous sommes surtout dans des tons noirs, gris et blanc mais l'espace reste chaleureux. Je reconnais tout de même la touche personnelle de Vincenzo et je suis surprise de retrouver un violon dans un coin du salon. Je ne savais pas qu'il jouait d'un instrument et je dois dire que ce n'est pas sur le violon que j'aurais parié.
Mon petit déjeuner enfin avalé, je récupère mon ordinateur dans mon sac et m'installe sur le canapé. Bien que je me sente à l'aise dans cet appartement, il va bien falloir que je me trouve mon propre logement. Mais surtout il va falloir que je me trouve un emploi. Je passe des heures à m'arracher les cheveux sur tous les sites de recherche d'emploi de la terre et du ciel et j'hésite à faire passer mon ordinateur par la fenêtre. Une chute depuis le troisième étage devrait lui remettre les idées en place je suis sure. Qui a trouvé ça drôle de rendre la recherche d'emploi aussi difficile ? Néanmoins je ronge mon frein et prends sur moi car j'ai encore besoin de lui. Les annonces sont toutes les mêmes, on recherche des personnes ayant une expérience de plusieurs années pour un CDI de 35h. Le peu de temps partiels que j'ai pu trouvé m'ont envoyée balader ou ne m'ont jamais répondu. J'en suis à mon énième coup de fil lorsque la porte d'entrée s'ouvre et que Vincenzo me rejoint dans le salon.
_ Buongiorno bella ! Comment vas-tu me demande-t-il en venant s'installer dans le canapé à côté de moi.
_ Tu savais que c'était aussi compliqué de devenir un adulte ? Soufflai-je en refermant mon ordinateur, désespérée.
_ Aucune idée, je n'en suis jamais devenu un me répond-il en rigolant.
Je ris avec lui et il faut bien avouer que je n'ai jamais vu Vincenzo se prendre la tête. Même dans son travail il est toujours d'un calme olympien, il entretient d'excellentes relations avec ses employés et ses clients l'adorent avec son sourire digne d'une pub colgate. J'aimerais bien réussir à être aussi solaire et insouciante que lui.
_ Tu sais que mon offre tient toujours ajoute-t-il en reprenant son sérieux. Je trouverai toujours une place pour toi au restaurant et tu es la bienvenue chez moi.
_ Je sais bien... mais je squatte déjà chez toi, je ne vais pas non plus m'imposer dans ton taff.
_ Attends de m'avoir sur le dos comme patron et tu verras que tu changeras de discours ! Sérieusement Eli, viens travailler au restaurant, on adaptera tes horaires en fonction de tes cours.
Je le regarde un instant, hésitante, mais face à son sourire qui lui arrive jusqu'aux oreilles je me dis que ça devrait bien se passer et que je n'ai pas vraiment d'autres options.
_ C'est d'accord finis-je par déclarer en souriant.
Il s'exclame de joie et décide de cuisiner un bon petit plat pour fêter cela. Je le regarde depuis le canapé s'affairer en cuisine et chantonner. Il a retiré sa veste et remonté les manches de sa chemise et mon regard est attiré par le tatouage sur son bras droit. Je distingue une sorte de dague mais ne voit pas bien les autres tatouages qui l'entourent. Sa chemise le moule parfaitement, faisant ressortir les contours de son corps taillé à même la pierre et je me demande comment il fait pour porter des vêtements si serrés. Je porte un pauvre jogging et un sweat ample et je ne voudrais les échanger pour rien au monde, ce sont les vêtements les plus confortables qui existent. Tandis que je continue mon observation, je suis prise en plein délit et un petit sourire en coin orne ses lèvres.
_ Et si tu venais me donner un coup de main au lieu de rêvasser bella mia ? S'exclame-t-il en se tournant vers moi.
J'acquiesce et le rejoins près du plan de travail. Il me donne des taches à exécuter et allume la radio posée dans un coin. C'est dans cette bonne ambiance que nous cuisinons sans voir le temps passé et je me dis que finalement, ça ne sera peut-être pas si difficile que ça de trouver ma place dans cette nouvelle vie.
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Hello tout le monde ! Deux chapitres pour vous aujourd'hui car je trouvais que ça manquait un peu d'action mais bon c'est le temps que tout se mette en place !
Petite question : Que pensez vous de la taille de mes chapitres ? Le 1er faisait 3000 mots environ ça fait un peu beaucoup pour moi, le second est à 1800 mots et le troisième à 1300 mots ce qui fait peut être peu pour vous. N'hésitez pas à me dire ce qui vous met le plus à l'aise comme taille que je puisse m'adapter sur les prochains !
Bisous, Callie.
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Mexico T.2
RomanceSuite du tome 1 Mexico Elina est finalement rentrée en France mais son retour ne se passe pas comme elle l'avait rêvé. Si au début ses proches sont heureux de la revoir saine et sauve, la cohabitation est finalement difficile, elle a du mal à trouve...