Mexico T.2

Prologue

Mon regard est vague, perdu devant ces notes ambres qui flottent devant mes yeux et je me dis que j'aurais plus vite fait de me noyer dedans. Je lâche mon verre du regard et avale une nouvelle gorgée de whisky. Le liquide me brule la gorge mais c'est une douleur éphémère par rapport à ce que je ressens depuis plusieurs mois.

J'ai d'abord pensé que j'étais malade, un virus inconnu dont on aurait pas encore entendu parler. Mais il s'est révélé que mon virus n'avait rien d'inconnue et qu'il sévissait depuis la nuit des temps : l'amour. La plus terrible des maladies et pour laquelle nous n'avons trouvé aucun remède jusqu'ici. Quelle bonne blague... J'ai terrassé les plus grands mafieux de ce putain de continent, j'ai su faire mes preuves par la force comme par l'intelligence et pourtant c'est une gamine qui fait deux têtes de moins que moi qui a su me mettre à terre. Elle m'a mis à genou, a brisé chacune de mes barrières mentales et m'a mis à nu sans le moindre remord. Et aujourd'hui qu'est ce qu'il me reste ? Absolument rien ! Rien d'autres que des putains de souvenirs. Les souvenirs de ses lèvres sur les miennes, de sa peau contre ma peau ou encore de son corps au dessus du mien. Elle ne m'aura pas laissé une once de paix intérieure...

Mais au fond je ne peux que m'en prendre à moi-même parce que je suis un con non ? c'est moi qui l'ai mise dans ce putain d'avion, c'est moi qui lui ai tourné le dos alors qu'elle s'aggripait à moi pour rester à mes côtés, c'est moi qui lui ai dit adieu. Pourtant je n'étais pas prêt à le faire, à ça non. 2 mois à ses côtés ce n'était pas suffisant, j'aurais voulu tellement plus. Mais ça aurait été égoïste de la garder ici, dans ce monde de merde où l'on ne sait pas si nous serons encore en vie le lendemain. Elle mérite mieux que ça, elle mérite tout le bonheur du monde. A l'heure qu'il est, elle doit avoir retrouvé sa famille, surement s'est-elle remise avec cet abruti de blondinet qui bavait devant elle comme un chien et puis elle a reprit sa vie. A l'heure qu'il est, elle m'a surement oublié, elle a du ouvrir les yeux sur ma monstruosité et son amour a du se transformer en haine. De toutes manières comment aurait-elle pu m'aimer ? Je ne suis que son bourreau, un assassin sans pitié qui a traumatisé ses jours et ses nuits...

Face à cette réalité mon sang ne fait qu'un tour et j'envoie mon serre se fracasser contre le mur. La haine boue dans mes veines et je me retiens de ne pas hurler. Emilio dort à côté et c'est bien la première fois que je ne l'entends pas se réveiller en sursaut à cause de ses cauchemars. J'ai bien vu sa joie de vivre diminuer au fil des mois et je sais qu'Elina lui manque. Il ne m'a pas cru lorsque je lui ai dit qu'elle était rentrée chez elle, il est persuadé que je lui mens pour ne pas lui avouer qu'elle est morte et je n'ai malheureusement trouvé aucune preuve pour lui prouver que je disais vrai. Alors j'ai du convaincre James de retrouver sa trace en France, avoir de ses nouvelles et nous ramener une preuve qu'elle allait bien. Peut-être que cela aidera Emilio à aller mieux. Je me convaincs que c'est la seule raison pour laquelle j'ai fait cela et que ce n'est pas parce qu'au fond je donnerai mon âme ne serait ce que pour l'apercevoir une dernière fois.

Perdu dans mes pensées, quelqu'un toque la porte et je le laisse entrer. Samuel me salue vaguement de la tête et ne perd pas de temps avec des banalités avant de me tendre la lettre qu'il a dans la main. Je reconnais sans problème l'écriture distingué de James et l'ouvre sans tarder. Mes yeux défilent le long des lignes et plus j'avance plus mon cœur ne cesse de battre. Lorsque j'atteins le dernier point, mon cœur s'arrête, ma respiration se bloque et je lance un regard à Samuel qui veut tout dire.

_ Tu es en charge durant mon absence, j'ai un billet d'avion à prendre. 

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Je suis désolée de devoir reposter le Prologue, je me suis aperçue seulement après que je l'avais confondu avec l'épilogue du tome 1. 

ça aurait été dommage de louper ce petit passage de notre Rodriguez chéri 

Bisous, Callie.