Chapitre 2

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Après une rapide recherche sur internet, elle avait trouvé un logement. L'espace était très bien aménagé. De l'extérieur, ce n'était pas très luxueux, mais lorsqu'on pénétrait à l'intérieur, c'était un voyage dans un autre monde. La pièce était meublée, elle avait une cuisine, une très grande salle de bain, une vaste chambre et un salon très chaleureux.Et surtout, elle avait un grand balcon. Dans cette partie de la ville, elle serait introuvable, pensa la jeune fille.

La maison appartenait à une dame qui l'avait laissé en guise d'héritage pour sa petite fille. Elle ne pouvait que dire merci à cette jeune fille d'avoir gardé la maison intacte.

- Elle vous plaît?

- Comment ne pourrait-elle pas me plaire? Elle est somptueuse, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi vaste. Je m'attendais à ce que ce soit la taille d'un studio d'étudiant.Mais, vous avez surpassé mes attentes.

- J'en suis plus que ravis alors. Je vous laisse vous installer dans ce cas, si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'appeler.Ce sera un plaisir de vous aider, rajoute-t-elle en s'engouffrant dans l'ascenseur.

Se retrouvant seule avec son fils, elle décida de ranger ses affaires. Après une heure et demie de rangement, elle pouvait se permettre de dormir après ce long voyage. Elle s'installa auprès de son fils qui avait déjà sombré dans un profond sommeil.

Elle avait peur, terriblement peur que son père décide de la chercher. Avait-il déjà réalisé qu'elle avait pris la fuite? Devinerait-il sa localisation?

Heureusement qu'elle avait plusieurs téléphones. Elle avait toujours été celle qui causait des problèmes dans sa famille, elle ne respectait jamais les règles, ni le protocole auquel la famille royale devait se soumettre. Elle avait même eu le surnom de la princesse rebelle. En réalité, elle ne s'était jamais sentie à l'aise dans ce monde de superficialités.

Tout n'était qu'apparences, oui, ils ne se focalisaient que sur le paraître. Mais, elle ne voulait pas montrer des facettes d'elle qui n'étaient qu'une pure comédie afin de bien paraître devant le peuple.

Ces raisons l'avaient conduite à mener une double vie devant sa famille.Elle investissait dans de nombreux projets à l'étranger.Elle ne voulait pas dépendre de son père financièrement, sachant qu'il n'hésiterait pas à lui couper les vivres au moindre faux pas. Elle avait donc des comptes bancaires à l'étranger, de peur qu'un évènement comme celui-ci ne survienne.Il s'avère qu'elle avait eu raison de se détacher financièrement de sa famille.

Après cinq heures de sommeil, elle se réveilla en fin d'après-midi. Elle alla s'installer dans le salon pour pouvoir se commander un plat, trop épuisée pour aller faire des courses.

Elle en profita pour vérifier la presse Sylirienne, si elle ne mentionnait pas la fuite de la princesse héritière le jour de son mariage.Elle éclata de rire en pensant à cela. Les sorties en boîte de nuit en secret l'avaient sûrement aider à être davantage discrète.

Elle fut interrompue dans ses recherches par l'arrivée du livreur. Elle aimait ce pays également parce que les livreurs étaient très rapides, pas comme en Syliria où il fallait qu'elle attende une éternité pour recevoir son plat, de plus des plats qu'elle commandait en secret de peur que sa mère ne surveille son alimentation. Car, selon cette dernière, une princesse devait être très mince, mais elle ne voulait pas ressembler à ses standards de beauté qu'on lui imposait.

Elle prit place sur une chaise , puis huma l'odeur de son plat en poussant un léger cri de joie.Elle se sentait libre et ne regrettait pas d'avoir choisi la fuite au lieu d'essayer de faire sa famille changer d'avis concernant ce fichu mariage arrangé. Elle enleva sa perruque pour enfin révéler sa longue chevelure rousse.

Personne ne connaissait la véritable couleur de ses cheveux, car pour une raison qui lui était inconnue, sa mère interdisait formellement qu'elle sorte de sa chambre et indubitablement hors du palais sans une perruque . Elle avait toujours obéi sans savoir exactement pour quelle raison. Elle avait alors pris l'habitude de porter toutes sortes de perruques, c'est ainsi qu'elle avait même lancé sans le vouloir une mode dans son pays.

- Viens Glenn, dit-elle à son fils en ouvrant les bras. Maman t'a commandé tout ce que tu aimes!

Il souriait furtivement, car il semblait encore entre le sommeil et l'éveil. Elle le fit asseoir sur ses genoux et entreprit de le nourrir.Lorsqu'il se rendit compte de quel plat il s'agissait, il prit la cuillère pour manger seul.

Tseruja le laissa faire tout en le regardant tendrement. Son amie avait perdu la vie quelque temps après son accouchement.Elle s'était sentie terriblement impuissante ce jour-là. Elle n'avait rien pu faire pour elle, à l'exception de la promesse d'élever son enfant jusqu'à son dernier souffle.

Le père de ce dernier avait perdu la vie lors de son service militaire. Le service militaire est au obligatoire en Syliria pour tous les hommes. En ce qui concerne les femmes, elles peuvent faire le service militaire, mais ce n'est pas obligatoire.  Le mari de sa servante avait malheureusement perdu la vie, lors d'un exercice, avant même la naissance de son fils. Elle s'était même demandée si elle n'était pas morte de chagrin.

-Waouh! s'exclama-t-elle en constatant que Glenn avait mangé tout son plat.

Il offrit un large sourire à sa mère, puis se blottit contre elle, l'invita ainsi dans une douce étreinte.

Elle l'installe devant la télévision afin de pouvoir se concentrer sur son travail.Elle avait voulu faire plaisir à ses parents en faisant des études de médecine, mais elle n'avait jamais aimé ce domaine. Elle était chirurgienne, mais elle ne voulait pas travailler dans ce domaine, elle avait travaillé dans l'hôpital royal de Syliria, mais elle sentait qu'elle était traitée différemment des autres chirurgiens.

Elle avait par ailleurs une autre passion, elle chérissait particulièrement le thé et les pâtisseries. C'est la raison pour laquelle, elle travaillait en secret sur sa propre marque de thé.Elle avait un succès inespéré et elle était la cheffe d'une entreprise florissante. Son fidèle collaborateur et meilleur ami l'aidait à gérer cette entreprise dont elle avait toujours rêvé.

- Neil, comment vas-tu? Je suis si contente de te voir, dit-elle alors qu'il avait enfin tourné la caméra sur lui.

- Je vais super bien, répondit-il en esquissant un léger sourire.J'ai appris que tu as fuis, mademoiselle.Je veux des détails.

- Tu es une vraie commère Neil. 

- Ta mère m'a demandé si j'étais avec toi, donc j'ai su que ma princesse avait fuguée. Dis-moi ce qu'il s'est passé.

- Mon père a voulu me marier avec André. Je ne sais pas ce qu'il a fumé, mais ces neurones ne doivent pas fonctionner correctement.

- André, cet insensé? 

- Tu as bien entendu Neil, celui que tu hais. Je ne suis pas prête à m'engager dans une quelconque relation. Pas maintenant, peut-être jamais aussi.

- Ne dis pas ça, je suis certain qu'avec le temps, tu apprendras à oublier ce qu'il s'est passé.

- Si tu le dis, lance-t-elle en se passant une main dans les cheveux. Ils discutèrent de longues minutes jusqu'à ce que Neil retourne travailler. Et elle aussi décida de terminer un projet sur lequel elle s'éternisait assez.

𝙻𝙰 𝚁𝙾𝚂𝙴 𝙳𝙴 𝚂𝙰𝚁𝙾𝙽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant