Chapitre 31

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- Sérieusement ? Questionna-t-elle en écarquillant les yeux, foudroyée par la surprise.

- Oui Jalia, pourquoi t'induirais-je en erreur ?

- En toute franchise, je ne m'attendais absolument pas à ce que tu m'annonces une telle nouvelle, confie Jalia en se retenant de verser des larmes de joies.

- Tu as pleinement raison d'être surprise. Je ne m'y attendais pas également.

Elle acquiesça avant de reprendre la parole.

-Maintenant, tu peux me donner tous les détails, formule-t-elle en se redressant convenablement.

- Tu es bien trop curieuse, Jalia.

- Comment pourrais-je ne pas l'être ? Te rends-tu compte du miracle qui s'est produit en toi ? Je me demandais pourquoi tant de changements chez toi, ces derniers jours, mais je n'arrivais pas à saisir pourquoi ou comment. Désormais , je sais, confie-t-elle en séchant ses larmes qui ruisselaient sur ses joues.

Tseruja raconta tout ce qu'il s'était passé à Jalia qui ne manquait absolument pas une miette de ses paroles. Elle se réjouissait de savoir qu'elle était soutenue dans cette nouvelle vie.

- Par ailleurs, je te demande pardon de t'avoir méprisé ainsi que tes paroles lorsque tu voulais m'aider et me faire saisir que ce monde n'avait rien de bon à m'offrir.

- Tu étais aveugle spirituellement, tu ne pouvais pas saisir avec ton intellect ce que je te disais autrefois. Dorénavant, tu vois ! C'est la raison pour laquelle tu comprends le sens de mes paroles. C'est le passé tout cela, maintenant laisse-moi me réjouir du fait que tu sois une enfant de Dieu. Laissons le passé là où il est.

- Merci Jalia, merci d'avoir constamment été là pour moi, tu m'es très précieuse.

-Je me réjouis d'avoir persévéré. Je suis tellement heureuse de savoir que je peux parler de Dieu avec toi, dit-elle en se levant pour enlacer la jeune fille.

Elles restèrent un long moment à parler. Jalia répondait surtout aux multiples questions de la jeune fille qui n'avait point cessé d'exprimer son désir de connaître Dieu, elle aspirait à cette passion qu'elle pouvait discerner en Jalia. Elle se promit alors de chercher Dieu et de le mettre à la première place dans son cœur.

Après de longues heures, Jalia était rentrée chez elle, les mains remplies de sacs que Tseruja l'avait forcé à prendre. Tseruja avait fini par prendre sommeil sur le canapé de son salon.

Elle fut cependant réveillée par des coups à sa porte. Pensant que c'était Jalia qui avait oublié quelque chose, elle ne prit même pas la peine de regarder par le judas et ouvrit la porte.

Alors, grande fut sa surprise de trouver Alonzo devant sa porte. Elle était tellement surprise qu'elle ne put prononcer un mot. Elle se contait de planter son regard dans le sien, tandis qu'il faisait de même. Le roi décida de briser la glace en saluant la jeune fille.

- Bonsoir, Tseruja.

- Que faites-vous ici ? Questionna-t-elle sur ton qui ne masquait point son mécontentement.

- Puis-je rentrer  ?

- Je n'ai rien à vous dire, je ne comprends pas la raison de votre présence chez moi.

Tandis qu'il s'apprêtait à répondre à la jeune fille, il s'écroula sur ses genoux devant elle. Elle retint un cri de frayeur, ne comprenant pas ce qu'il se produisait.

  Elle se baissa pour être à sa hauteur et lui demanda :

- Que t'arrive-t-il ? Tu es malade ?

Il se contenta de hocher négativement la tête, ne pouvant prononcer aucune parole tant que le poids de la gloire de Dieu était intense sur lui. Il fuyait Dieu, pensant qu'il ne méritait point de lui appartenir à cause de ses massacres . Mais Dieu n'en avait pas fini avec lui.

- Parle-moi, murmura la jeune fille. Je ne peux vous venir en aide si vous persistez à vous taire.

- Il me poursuit, répondit-il dans un murmure presque inaudible.

- Qui donc vous poursuit pour que vous soyez dans ce piteux état ?

Il ne répondit pas, mais tendit une main à la jeune fille qui l'aida à se remettre debout et l'invita enfin à rentrer dans sa maison.

- Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il vient de se produire ? Cela n'a rien de normal, de plus à cette heure tardive.

En réalité, il ne savait pas ce qui l'avait poussé à se rendre chez la jeune fille à une heure pareille. Il aurait pu attendre le lendemain, mais quelque chose l'avait poussé à s'y rendre. Il n'avait concrètement aucune explication à fournir à Tseruja qui n'avait point cesser de le dévisager, à la recherche d'une réponse convenable.

Pour lui, il venait de faire une grande erreur. Parce qu'il faisait en sorte de ne pas être dans un lieu où il serait susceptible de ressentir la présence de Dieu tangiblement. Néanmoins, il venait de fouler le seuil de la maison de la jeune fille qui était visiblement saturée par sa présence. Visiblement, il ne pouvait pas fuir. Sa présence courait après lui chaque jour, prouvant que son amour surplombait ses erreurs. Son amour ne dépendait pas de ce qu'il avait fait, il avait tué des dizaines d'hommes pour sauver l'honneur de sa sœur.

Il n'avait pas pu les laisser vivre alors que sa sœur n'était plus qu'un souvenir. Ils l'avaient torturé et violé à tour de rôle sous ses yeux. Ainsi, il avait jugé bon de les soumettre à des tortures jamais expérimentées sur d'autres humains. Il les avait offerts une mort lente pour venger son unique sœur qu'il n'avait pas pu protéger parce qu'il avait été enchaîné.

- Alonzo, Que vous arrive-t-il enfin ? Pourquoi restez-vous silencieux ? Qui est donc celui qui vous poursuit ?

- Jésus, c'est lui qui me poursuit, arriva-t-il à prononcer avant que des larmes ne se mettent à couler sur ses joues.

-Pourquoi vous mettre dans un tel état si c'est Dieu qui vous poursuit ? Il cherche à vous sauver, n'est-ce pas une raison de se réjouir que Dieu veuille sauver votre âme ?

- Je ne mérite pas cela. . .

- Personne ne mérite quoi que ce soit de Dieu, même pas la vie sur cette terre. De ce que j'ai compris ces derniers jours, ce n'est que par amour. Il ne peut agir autrement parce qu'il est l'amour en personne , c'est sa nature. Vous ne pouvez pas le fuir et si toutefois vous décidez de mépriser son amour, il n'y aura point de rédemption pour vous.

- Je n'y arrive pas, je ne suis point digne de cet amour, je suis une ordure, mademoiselle Fall.

- C'est ainsi que vous vous voyez, mais si vous osez regarder à travers les yeux de l'amour de Dieu pour vous, vous vous verriez autrement. Cessez de résister !

Il ne répondit rien et baissa la tête pour échapper au regard de la jeune fille. Il ignorait comment elle pouvait s'exprimer de cette manière. Elle qui s'enivrait nuit et jour. Comment cela était-ce possible ?

𝙻𝙰 𝚁𝙾𝚂𝙴 𝙳𝙴 𝚂𝙰𝚁𝙾𝙽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant