Chapitre 17

129 55 5
                                    

-C'est ta réunion qui a durée si longtemps ? La questionna Jalia qui semblait l'attendre depuis un moment.

- Non, répondit-elle avec désinvolture.

-Tu fuis un mariage, mais tu te laisses ouvertement séduire par cet homme ? Tu vas lui créer de vains problèmes, Tseruja.

-Tu ne sais même pas qui est cet homme dont tu parles Jalia. Et je suis une adulte qui a le droit de faire ce qu'elle veut. Et pourquoi dis-tu qu'il me séduit ?

-Certes, tu es une adulte, mais pas n'importe laquelle. Et il faut être aveugle pour ne pas remarquer comment cet homme te dévore du regard.

- Tu ne comprends pas que je ne veux pas être une princesse. J'aimerais juste pour une fois oublier que je suis une princesse. Je n'ai pas le droit ?

-Je n'ai pas dit que tu n'avais pas le droit de vivre comme tu l'entends. Ce que je veux que tu saisisses, c'est qu'il faudra assumer les conséquences. Je ne serais pas surprise d'apprendre que cet homme ne sait pas qui tu es en réalité.

-Chaque chose en son temps Jalia, pourquoi essaies-tu de me faire avoir peur ?

-Loin de là, je ne cherche pas à t'effrayer. Je te mets en garde parce que si jamais on te prend en photo avec lui, tes plans seront ruinés.

-Ne t'inquiète pas pour moi Jalia, personne n'a le droit de le photographier sans son autorisation. Et même si on me prenait en photo, j'ai décidé de vivre pour moi et non pour cette institution qui m'a volé des années de ma vie. Bref, Glenn dort ?

- Oui, il s'est endormie depuis quelques minutes.

- D'accord, je vais me préparer, j'ai un dîner ce soir.

- Avec lui, je suppose ?

- En effet, ce sera avec lui.

- Je te prie de faire attention, jeune fille, tu ne le connais pas.

-J'apprendrai à le connaître. Qui sait ? Je pourrai peut-être me faire un ami en Alvana, dit-elle avant de disparaître du salon pour se préparer.

Elle décida de porter la robe noire que le roi lui avait offerte en ajoutant une veste de couleur pourpre pardessus, ainsi que des chaussures de la même couleur.

Elle releva sa chevelure dans un magnifique chignon qui laissait voir plus facilement les traits réguliers de son visage. Elle décida d'appliquer une simple couche de brillant à lèvres en guise de maquillage, n'aimant pas mettre trop de produits chimiques sur sa peau.

-Es-tu certaine qu'il s'agit simplement d'un dîner ? Questionne Jalia, appuyée contre la porte.

- J'en suis certaine, affirme-t-elle en passant près d'elle pour se diriger vers la sortie.

-Sais-tu à quelle heure tu rentreras ?

-Je ne rentrerai pas trop tard, enfin, je vais essayer. Si tu veux bien sortir, je pourrai te faire visiter les endroits que je connais ici dans la semaine.

- J'y réfléchirai, dit-elle alors que la jeune fille s'engouffrait dans l'ascenseur.

- Je suis honoré de vous voir dans cette tenue, vous êtes splendide mademoiselle Fall.

-Je vous remercie, répondit-elle dans un murmure, alors que le roi s'empressa de lui ouvrir la portière.

- Où m'emmenez-vous ce soir ?

- Je doute que vous puissiez connaître ce lieu. Nous allons dans une ville, proche de la capitale.

Elle acquiesça avant de diriger son regard vers la vitre pour admirer la beauté de la ville qui scintillait de centaines de lumières. Même si elle se promenait tard dans la nuit, elle se sentait en sécurité ici. C'était ce qu'elle cherchait en partie, la sécurité qu'elle n'avait pas reçue de sa famille sous prétexte qu'elle était trop rebelle.Au départ, elle n'était qu'une roue de secours.

Si son frère n'était pas condamné, elle n'allait jamais recevoir tant d'attentions de la part de ses parents. Oui, elle n'était qu'une roue de secours en cas d'un éventuel accident de ce dernier.

- Vous êtes très silencieuse, que vous arrive-t-il ?

- J'admirais simplement la beauté de la ville. Rien de grave, dit-elle en esquissant un faible sourire pour qu'il n'insiste pas.

- Vous vous plaisez en Alvana?

- Comment ne pas me plaire dans un tel pays ? J'ai l'impression d'avoir fait un voyage dans le futur tant qu'il y a de technologies partout.

- Ravi de l'entendre, déclare-t-il en souriant furtivement. Alors, j'espère que cette ville vous plaira, dit-il alors qu'ils arrivèrent dans une ville tout à fait futuriste.

- En combien de temps avez-vous pu transformer cette ville ?

- En deux ans, avec la participation d'une multitude, cela se fait rapidement.

- C'est vraiment extraordinaire, vous avez révolutionné tant de choses dans votre pays. Comment avez-vous réussi à penser à de telles technologies ?

-Je n'ai pas réussi tout seul, je travaille avec des amis ainsi qu'un très grand nombre de personnes.

- Je pense que vous ne devriez pas révéler ces parties de votre pays au monde. Cela risquerait d'attiser la convoitise de ces dirigeants corrompus.

- C'est la raison pour laquelle il est interdit d'utiliser les applications et les réseaux sociaux occidentaux. Nous avons nos propres applications et elles ne sont pas disponibles ailleurs dans le monde.

- J'ai remarqué cela, mais ce n'est pas se couper du monde totalement ?

- Après cette guerre que nous avons menée, ce fut d'un commun accord avec tous les citoyens adultes du pays que nous avons décidé de fermer nos portes aux autres nations. Et à en juger par les exploits que vous pouvez constater de vos propres yeux, ce fut la meilleure décision. Nous n'avons plus à dépendre en aucune manière des puissances étrangères. Ils aimeraient faire des alliances avec Alvana, mais je ne veux plus me mélanger à ces vipères.

- Je ne peux pas dire que je vous comprends, néanmoins, je pense que si vous et votre peuple, vous êtes pleinement d'accord. Alors, je ne peux que vous encourager dans la voie que vous voulez emprunter.

- Je vous remercie mademoiselle Fall. Réplique-t-il en allant ouvrir la portière pour la jeune fille.

-Merci, déclare-t-elle en prenant sa main.

Il la conduisit à l'intérieur d'un splendide bâtiment.  Elle avait l'impression d'être terriblement petite auprès du roi, alors même qu'elle portait des talons.

-Où me conduisez-vous ? Cela ne ressemble guère à un restaurant.

-Je vais vous faire visiter mon laboratoire, répondit-il en l'entraînant dans un ascenseur assez particulier. Ensuite, je vous ferai goûter aux spécialités d'Alvana.

Elle acquiesça alors que les portes s'ouvrirent sur un lieu complètement novateur. Il n'y avait personne dans le laboratoire.

-Bonsoir votre majesté.

- Qui a parlé ? S'enquit-elle en s'accrochant au roi.

- C'est mon intelligence artificielle, s'empressa-t-il de répondre pour la rassurer.

- Bonsoir princesse Tseruja, entendit-elle.

Elle s'ankylosa sur place, cette satanée intelligence artificielle venait de révéler son identité.

𝙻𝙰 𝚁𝙾𝚂𝙴 𝙳𝙴 𝚂𝙰𝚁𝙾𝙽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant