L'humain peut être merveilleux tout comme il peut être cruel. Voici ce qui décrit le monde d'aujourd'hui. Voici la réalité. Même si certains ne s'en rendent peut-être pas compte, c'est comme ça de nos jours. Vous pouvez facilement vous faire suivre dans la rue par un parfait inconnu parce que vous êtes une femme. Ou à l'inverse vous pouvez avoir quelqu'un d'incroyable à vos côtés. Je m'appelle Juliette et je vais vous raconter mon histoire. Elle est longue, pas forcément très agréable à lire mais j'ai envie qu'elle passe sous les yeux de quelqu'un dans ses détails. Parce que j'ai envie de partager qui je suis.
Tout a commencé le 20 août 2006, à 5h18, à Lille. Je suis née en parfaite santé. (Je ne le suis pas restée.) J'ai passé mon enfance dans une petite maison à Wattignies, entourée de mes deux parents. J'étais une petite fille timide mais qui faisait pas mal de bêtises. 2 ans après ma naissance, c'est au tour de mon petit frère de venir au monde, le 31 août 2008. J'étais contente d'avoir un frère. Certes quand on était gosses, on ne faisait que se battre. Aujourd'hui nous nous entendons bien et sommes très proches. Ils nous arrivent encore d'avoir de rares disputes. 3 ans plus tard, ma mère tombe enceinte une troisième fois. La maison étant trop petite nous déménageons dans le Valenciennois. À Fresnes sur Escaut, près de la Belgique. Une ville dans laquelle on trouve des quartiers pauvres et des quartiers riches, où la population est mixte. Nous y habitons encore actuellement. Le déménagement était à peine finit que ma mère accoucha du dernier à Condé sur Escaut, le 31 octobre 2011. C'était le petit bébé mignon, la star de la famille, le privilégié et ça le restera.
Nous avons grandit avec une mère violente et un père discret. La vie, c'est comme une étoile. Elle peut briller, ne pas bouger, se faire. Tout comme elle peut filer dans seul coup, sans qu'on ne s'y attende. Elle peut dérailler, prendre une autre tournure n'importe quand. Ma mère c'est exactement pareil. Je ne sais pas à quels moments elle va être être gentille ou à quels moments elle va partir en vrille. Elle est totalement imprévisible et elle a toujours été comme ça. Nous avons tous dû vivre sous ses ordres. Nous avons tous dû supporter ses crises de colère et ses coups. J'étais terrorisée et je le suis encore. Nous avons tous dû nous y soumettre. Nous n'avions pas le choix. C'était ça ou nous étions mis dehors. Pour ma mère un enfant n'est pas fait pour s'amuser mais pour travailler et être à ses services. Nous avons étés élevés comme ça ; comme de petites fourmies ouvrières au service de leur reine. Chez nous, il n'y a jamais eu de politesse, d'hygiène, de règles de base... Il n'y a jamais eu de « dit merci à la dame. », « Et le mot magique ? », « Vas te laver les dents. » Ça, ça n'a jamais existé. Et j'ai dû y remédier seule. Nous n'avions pas reçu une bonne éducation. Je m'en suis rendu compte à l'âge de 11 ans. J'ai donc commencer à ne plus du tout suivre ma mère. Quand elle nous disait de faire quelque chose comme ci ou comme ça, je le faisait mais à ma manière, dans mon coin. J'ai commencé en quelque sorte à m'élever moi même et à changer mon éducation parce que je savais qu'elle était mauvaise. J'ai donc commencé à me laver tout les jours au lieux de deux fois par semaine, à me brosser les dents et à dire « s'il te plaît » et « merci ». Avant cet âge je ne savais en aucun cas que tout ça était indispensable à la vie. Et c'est normal parce que ma mère ne me l'avait pas apprit. Et mon père alors ? Quand est t-il de mon père ? Et bien il était totalement absent. L'éducation ne le concernait pas. Il était en retrait. Bien sûr, mon père est un homme très gentil mais il y a des fois où je me suis sérieusement posé la question n'aurait-il pas fait des enfant juste pour dire d'en avoir. Ou ai-je vraiment été désirée ? Parce que à certains passages de ma vie j'ai réellement eu l'impression que non.
J'ai bien évidemment beaucoup hérité de mes parents. De la part de ma mère j'ai reçu les malformations au niveau du bassin, de la mâchoire, des genoux, des pieds et la constipation chronique (oui c'est un vrai problème de santé qui n'est pas à prendre à la légère.) De la part de mon père, la myopie et le stress. Enfin, pour couronner le tout, je suis HPE (haut potentiel émotionnel) ça je pense que ça vient des deux. Un mixage de mon père et ma mère. Comme je l'ai dis avant mon papa n'est pas du tout comme ma maman. Il est assez émotif mais en profondeur. Alors que ma mère l'est en surface. Et moi je suis les deux. Ces deux termes ne sont en aucuns cas scientifiquement prouvés, ils sortent juste de ma tête. J'utilise mes mots pour expliquer la situation. Ma mère montre ses émotions. Elle se défoule, se lâche, elle sort tout ce qu'elle a à sortir. Tandis que mon père garde ses limites. Il peut s'exprimer mais tout en se contenant. Il sait rester raisonnable. Mes parents ne sont ni hypersensible, ni HPE comme moi.
Mais ça veut dire quoi être HPE au fait ? Oui Parce que contrairement à ce qu'on pourrait croire j'ai remarqué que beaucoup de gens n'en avait jamais entendu parler. C'est très compliqué d'expliquer ce que c'est que avec des mots parce que moi même je n'arrive pas très bien à visualiser. Je ressens mais je ne vois pas. Si vous ne l'êtes pas vous allez sûrement trouver tout ça flou et c'est normal. Être HPE c'est être instable psychologiquement ; ne pas avoir le moindre contrôle sur ses émotions. Vous ressentez tout en ×1000. Vous êtes heureux à en avoir les larmes aux yeux pour quelque chose de banal pour les autres. Vous êtes contrarié au point d'être stressé, d'être malade, de vomir, de ne pas pouvoir penser à autre chose qu'à ce que vous êtes en train de penser. Vous êtes triste au point de vous sentir mourrir, de vous faire du mal involontairement, d'avoir des pensées suicidaires. Et parfois même d'aller jusqu'aux scarifications. Vous êtes tellement énervé que vous serez capable de tuer quelqu'un. La colère est la seule émotion que je sais plus ou moins contrôler. J'ai toujours été obligée de l'enfuir et de la contenir au plus profond de moi à cause de ma mère. Je n'ai jamais pu la libérer ou l'exprimer car c'était interdit. Quand on est HPE, on sent que nos émotions se mélangent, qu'elles s'intensifient et qu'au bout d'un moment elle explosent. C'est comme ci vous aviez des gribouillis dans la tête. Au début ils se rassemblent pour former quelque chose qui ne ressemble à rien ; ensuite ils deviennent rouges vifs et finissent par sortir de votre corps. Souvent sous forme de larmes. Donc quand on me demande de ne pas pleurer pour quelque chose, c'est impossible. Les crises émotionnelles se manifestent à n'importe quel moment, d'un seul coup. Être HPE, c'est aussi ressentir automatiquement toutes les émotions des autres mais également d'avoir une façon de réfléchir différente de celle des autres. Quand je dois réfléchir à quelque chose je me concentre sur cette chose et l'analyse en profondeur. J'ai appris que je l'étais il y a un peu plus de deux ans mais je le suis depuis toujours. Sauf que je n'étais pas au courant avant. Je me suis toujours sentie différente des autres à l'école ; j'étais mise à l'écart. Je savais que je n'étais pas comme tout les enfants mais pas que j'étais HPE. Quand on l'apprend, on fait le rapprochement avec l'enfance et on se rend compte que le haut potentiel émotionnel était là, en nous depuis le début.
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Je suis désolée
Teen Fiction« Je ne veux pas mourrir mais avoir l'impression de l'être. Je dis tout le temps avoir besoin de quelqu'un pour vivre et avancer ; c'est vrai mais la personne dont j'ai aussi besoin le plus c'est moi. » En cours d'écriture.