Il y a certaines phobies qui peuvent être plus ou moins handicapantes au quotidien. Il y en a certaines avec lesquelles on arrive à vivre. Mais il y en a d'autres avec lesquelles la vie se transforme en enfer. Celle dont je vais vous parler s'appelle la mysophobie. Vous n'avez peut être jamais entendu parler d'elle parce qu'elle est peu commune. Elle est pourtant bien réelle.
J'en est était atteinte pendant environ 4 ans. Je n'ai jamais vraiment su quand est-ce qu'elle est apparue chez moi mais ça s'est fait progressivement. Plus le temps est passé, plus ça empirait. Pour moi ce n'est plus une phobie mais une maladie mentale tellement c'est fort. De quoi s'agit-il ? Être mysophobe c'est avoir peur de la saleté, de la poussière, des microbes qu'on ne voit pas mais on pense qu'ils sont à certains endroits dû à des contaminations qu'on a imaginées. Alors que des microbes il y en a partout autour de nous. Il n'y a pas de contamination si on ne voit pas. Mais j'étais persuadée que cela fonctionnait comme ça. J'imaginais la saleté à chaque endroit où je mettais les pieds alors qu'il n'y en avait pas. C'était une obsession. Je ne vivais plus, je survivrais. Étant HPE, j'analyse, je suis tout le temps concentrée et je réfléchis à tout en permanence. Avec la mysophobie, vous pouvez imaginer ce que ça donnait. Étant donné que j'avais l'impression que tout était sale, je faisais attention à tout ce que je touchais directement avec les mains ou tout ce qu'avec quoi mon corps pouvait être en contact. Je ne touchais personne et personne ne me touchais. Les relations humaines était donc dure, surtout celles amoureuses. Je sortais peu par peur d'être sale. Je prenais les transports en commun le moins souvent possible. Je pouvais me laver les cheveux 2 à 3 fois par jour. J'effectuais des lavages de mains cinquante fois par jour. Je désinfectais tout, partout, tout le temps. Je nettoyais ma chambre deux fois par semaine. Ma mère était constamment en train de laver mes vêtements.
Cette situation était devenue invivable, je ne la supportais plus. Je voulais guérir. Je croyais que cela m'allais être impossible mais non. Je n'ai pas pu me faire aider mais quelque chose l'a fait. Un peu après avoir fait ma rentrée en STL BIO, la phobie a disparue petit à petit. Je manipulais les micro-organismes 7 heures par semaines, donc une proximité s'est créée à ma grande surprise. J'ai appris que les microbes, ce n'est pas sale et les étudier me passionais. A force d'être en contact avec ceci, la mysophobie a complètement disparue. Je ne me lave plus autant les mains qu'avant, je lave mes cheveux une seule fois par semaine, je ne désinfecte plus rien à part mon téléphone. J'ai encore un petit peu de mal à avoir des contacts avec les gens mais je m'améliore au fur et à mesure des jours qui passent. Je continue à éviter de toucher les poignées de portes, les interrupteurs et les barres dans le tramway ou le bus. Car c'est là que le plus de micro-organismes sont déposés par beaucoup de personnes. Il peut y en avoir des pathogènes et on pourrait tomber malade en les attrapant. Donc ne pas trop mettre nos mains en contact avec ses surfaces est une bonne chose. C'est la seule chose que je continue à faire. J'ai réussis à me séparer des autres actions inutiles que je faisais. Depuis, je revie et j'arrive à mieux me concentrer sur ce qui en vaut la peine. Comme vous l'avez compris c'est donc la filière dans laquelle j'ai choisis de me former qui m'a sauvé la vie. Je suis vraiment heureuse d'avoir fait ce choix et d'être mieux dans ma peau actuellement. De plus, je suis sûre que ce trouble mental ne reviendra jamais en moi.
Il n'y avait pas que moi que ça impliquait. Je mettais les autres dans cette phobie sans le vouloir. Je ne voulais prêter mon téléphone à personne, j'avais du mal à enlacer quelqu'un. Quand on voulait me toucher, je demandais à ce qu'on se lave les mains avant. Prêter mes affaires scolaires aux autres était compliqué également. Je me suis rendu compte que je renvoyais une mauvaise image de moi involontairement. Ce n'est pas ce que je souhaitais pour les autres. Je préférais que ce soit plus facile d'être avec moi. J'ai essayé de me reprendre en mains plusieurs fois mais à chaque fois cette foutue mysophobie reprenait le dessus et je n'arrivais plus à faire comme-ci elle n'était pas là. C'était impossible à cacher. C'était, sans mentir, la pire période de mon existence. J'ai fais de nombreux efforts, en vain. Mais tout ça est à présent derrière moi. C'est de l'histoire ancienne et j'en suis fière.
Ce que je veux faire retenir c'est que rien n'est impossible et que les meilleures choses arrivent au moment où on s'y attend le moins. Avec un peu de confiance en soi, on peut tout réaliser.
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Je suis désolée
Teen Fiction« Je ne veux pas mourrir mais avoir l'impression de l'être. Je dis tout le temps avoir besoin de quelqu'un pour vivre et avancer ; c'est vrai mais la personne dont j'ai aussi besoin le plus c'est moi. » En cours d'écriture.