L LawLiet

Petit génie

Quand Watari l'accompagna à sa première salle de classe, et inversement qu'à son ancien orphelinat, les élèves se turent pour l'écouter présenter le nouveau venu. Ainsi une quinzaine de paire d'yeux attentifs étaient tous rivés sur le petit L qui se sentait rougir sous sa masse de cheveux. Gêné, le garçon se courba encore un peu plus sur lui-même et se dirigea vers une table vide. Il s'assit sur sa chaise, ses deux genoux ramenés en face de ses épaules, et s'abandonna à la contemplation de ses camarades de classe. Ici les enfants avaient de 5 ans à 11 ans, tous mélangés dans le même cours. Ils n'étaient pas très nombreux, pas plus de 15, et Lawliet se sentait bien dans cette classe de petits génies. Peut-être même qu'ils seraient à son niveau ?

Le professeur reprit son cours, et Lawliet se plongea dans ses équations et ses énigmes, son pouce contre ses lèvres, passionné par ces nouvelles découvertes. Il s'y sentait comme un poisson dans l'eau. A l'école il apprenait à masquer son identité, à résoudre des petites enquêtes et à apprendre des théorèmes mathématiques. Le petit garçon était assidu et avait la soif d'apprendre, ce que les professeurs et Watari ne manquèrent pas de remarquer.

Peu sociable, à l'âge de onze ans Lawliet n'avait aucun ami. Ce n'était pas par mauvaise volonté, mais le garçon trouvait les humains vraiment étranges et sournois, de cette manière il n'arrivait tout simplement pas à se lier d'amitié avec qui que ce soit. Mais il avait remarqué quelque chose. Tous les jours, quand il s'asseyait sur un siège à une table vide de la cantine, les jambes repliées sur son buste, il pouvait avoir l'occasion d'observer un tout petit garçon de 4 ans à peine, assis par terre et jouant aux legos.

Au début ses constructions étaient minimes et limite ridicules, mais plus les semaines passaient, plus ses assemblements gagnaient de l'ampleur. Alors que l'enfant aux cheveux blancs eut fini un château colossal entièrement constitué de lego, il se leva, regarda vaguement autour de lui et se dirigea vers L qui se demanda ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Alors, le tout petit garçon aux cheveux blancs se présenta :

- Bonjour. Je m'appelle Near. Et toi ?

- Salut, Near. Moi c'est L.

Near le contempla quelques instants, puis se retira de la pièce comme un fantôme, ses jambes trop fines nageant dans son pantalon blanc ample et son torse recroquevillé dans son pull également d'un blanc immaculé.