Chapitre 1

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"Surtout Lauren ne bouge pas, relax, zen ma vieille" me dit ma petite voix intérieure. Depuis que je suis dans ce fichu avion, je cherche désespérément le sommeil afin de récupérer un maximum mais c'est peine perdue. Les ondes négatives me suivent depuis mon départ de Tokyo. Je m'étais réveillée très tôt pour être à l'heure à l'aéroport mais un accident monumental impliquant une dizaines de véhicules a ralenti le trafic. Le chauffeur s'excusait toutes les minutes et j'ai vu défiler le peu de temps qui me restait pour faire mes enregistrements en toute tranquillité. J'ai piqué un sprint monumental pour faire mon check-in et envoyer mes valises à temps et passer les contrôles avant d'embarquer dans un avion archi bondé en direction de Londres. Je crois bien que j'étais la dernière à monter dedans.

Je me suis retrouvée assise dans la rangée du milieu, oui celle avec 4 sièges. Faut dire que j'avais préréservé ma place en validant mon billet retour mais vu les imprévus, j'ai plus eu mon mot à dire. Donc à ma droite, une petite grand-maman qui avait une peur bleue de l'avion et qui voulait parler non-stop avec moi. Je suis polie et compréhensive donc c'était avec plaisir le temps de décoller et que tout soit OK dans cet avion. Mais non ! une vraie pipelette. En l'espace de 2 heures, j'ai tout appris de sa vie, sa famille, ses habitudes et ses petits soucis de santé. Et à ma gauche, une jeune maman avec un petit garçon de 3 ans. Pauvre mère complétement déboussolée de devoir voyager sans son mari resté au Japon pour les affaires. Je compatis car il est évident qu'il est difficile de gérer un fiston super turbulant. Que ce voyage est long!

J'ai pour habitude de tenir un journal. Je sais "c'est cliché" mais j'y tiens. C'est pour mettre par écrit des souvenirs, des idées, des anecdotes et depuis que je voyage, j'y inscrits les trajets avec les kilomètres et la durée. Il faudra vraiment que je fasse mon décompte mais seulement quand j'arrêterai de voyager. N'empêche que là c'est 12h27 de temps de vol et 9614 km. Et je compte pas la correspondance Londres-Glasgow pour le "home sweet home". Un plateau repas est servi mais c'est sans saveur, cela me dit rien. Je mange du bout des lèvres. Par contre le dessert est délicieux. Il faut avouer que je suis une grande gourmande. Un peu plus tard, le personnel de cabine distribue des boissons chaudes et des biscuits. Je donne à ma voisine de gauche le petit paquet de biscuits pour son fils. Elle me remercie avec un timide sourire. Je vois bien dans ces yeux qu'elle est fatiguée et qu'elle résiste afin d'avoir la certitude que son fiston ne fasse pas de bêtise et qu'il ne m'embête pas plus que ça. Ma super mamie papote avec une hôtesse puis le passager de l'autre côté du couloir et va certainement trouver encore d'autres victimes à n'en pas douter en allant aux toilettes. Quand à "little boy" de gauche, il se goinfre de biscuits et regarde un dessin animé avec une petite voiture course rouge possédant de grands yeux. A oui, c'est Flash MacQueen, Cars. C'est un moment de répit pour la maman et pour moi aussi, Yes! J'en profite pour prendre mon ordinateur portable et vérifier mon agenda pour la semaine à venir qui va être super chargée. Je mets mon casque audio sur les oreilles et je lance l'application Netflix ou j'ai pour habitude de télécharger des séries pour faire passer le temps lors de mes déplacements.

Ma cousine Alicia a toujours une longueur d'avance dans les films et séries et m'avait parlé de cette adaptation des livres "Outlander" qui se passe justement en Ecosse. D'ailleurs je me souviens avoir lu le premier tome et d'avoir apprécié l'histoire. De mémoire, je me rappelle que l'héroïne s'appelle Claire et qu'elle est infirmière de guerre pendant la 2ème guerre mondiale. Elle touche une pierre et traverse le temps par magie. Elle se retrouve en 1740 environ dans les landes écossaises avec plein d'écossais highlanders, qui veulent retrouver leur liberté sur les anglais dominateurs et opprimants. Dans l'histoire, il y a un beau et jeune écossais qui va l'aider et la protéger. Je lance le premier épisode et rien que la chanson du générique me fait des frissons.

- "Sing me a song of a lass that is gone. Say, could that lass be I?" (Chante-moi une chanson sur une fille qui est partie. Dis, est-ce qu'elle pourrait être moi?) les premières paroles de cette chanson me touche car c'est un peu moi.

Je suis toute absorbée par mon écran et fait abstraction de mes voisins de siège. J'ai envie de mettre un panneau "don't disturb" sur mon front. Allez voyons-voir ça!

------------------------ Outlander S01-E01 -------------------------------

Voilà épisode visionné et j'avoue que j'ai envie d'enchainer directement avec l'épisode suivant. La production a vraiment bien choisi les comédiens et celui qui joue Jamie Fraser hmm! oui à 100%. Je regarde le générique afin de connaître le nom de l'acteur : Sam Heughan. Je ne le connaît pas. Mais à coup sûr, il doit être écossais vu l'accent qu'il prend. C'est pas possible autrement. Bon Lauren, arrête de baver!

Ma victoire en EcosseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant