Ma victoire en Ecosse

Chapitre 12

- Allo la lune, ici Huston ! me lance Josh à côté de moi.

- Excuse moi. J'ai plein de trucs dans la tête. J'avoue que je suis un peu discipée.

Pour être à côté de la plaque, c'est sûr. Je n'arrête pas de me refaire le scénario de ce matin. Qu'est-ce-qui m'a pris d'accepter cette soirée caritative avec Sam ? franchement c'est du n'importe quoi ma vieille, tu vas le regretter! me lance ma petite voix.

La séance de coaching avec Josh se passe bien et j'arrive à la maison en fin d'après-midi.

Grand-mère Helen m'attend et me tend cette fameuse enveloppe contenant les documents juridiques de la succession de Robert Benoit. On s'assoit au salon toutes les deux et prenons connaissance des papiers. Helen me regarde attentivement pendant ma lecture. Je lis attentivement et après 3 paragraphes, je m'exclame :

- Bordel de m...., il est complément fou !

- Lauren ! ça va pas ? je t'interdis de jurer comme ça. Grand-mère Helen me gronde et attend mes explications.

- Excuse moi mais c'est pas possible. Robert me lègue 5 millions de dollars. Cinq millions !!!!

J'hurle presque, les yeux exorbités. Mon sang n'arrive plus à mon cerveau et je suis à deux doigts de m'évanouir. A voir la tête de grand-mère, elle doit également combattre contre un malaise.

Je reprends la lecture et continue de marmonner des jurons car les surprises ne sont pas finies.

- Tu y crois ça ? il a également racheté une ancienne usine qui peut être modifiée à ma guise pour créer un centre d'entrainement. Il l'a fait sous le nom d'une fondation dont je serais la responsable principale avec le libre choix des trois autres postes vacants au sein du conseil d'administration. Mais c'est pas possible !

Comment a-t'il pu faire tout cela ? je me souviens avoir parlé de cette usine et de mon rêve de proposer mon coaching en tant qu'entraineur mais c'est un projet d'avenir. Quelque chose que je veux faire mais d'ici plusieurs années. Robert m'avait questionné lors de notre dernier repas à New York. Il m'avait donc écoutée attentivement. Mais de la à faire cela ....

Je regarde attentivement les papiers d'achat de l'usine et je vois que les transactions ont été faites en décembre dernier. On est en avril. Pourquoi Robert a-t-il fait ceci aussi rapidement ? je tends les papiers à Helen sans rien dire et lui laisse du temps pour parcourir ces derniers. Je la regarde attentivement et attends sa réaction.

- Grand Dieu Lauren. Tu t'imagines ? mais ... c'est fou cette histoire de centre. Vas-tu accepter ?

Accepter ? ai-je le choix de refuser tout cela ? c'est inespéré pour moi mais je ne le mérite absolument pas. Pourquoi ? des listes de questions s'affichent dans ma tête. Je soupire et m'enfonce dans le canapé.

- Je crois qu'il faut que je digère tout ceci. La nuit porte conseille dit-on. Qu'en penses-tu grand-mère ? tu es toujours de bons conseils. Que ferais-tu à ma place ?

- Mais ma chérie, je ne suis pas à ta place. Je te connais assez pour savoir que tu prends toujours les bonnes décisions. Alors pèses le pour et le contre et décide-toi demain matin. Personnellement, je pense que c'est un magnifique cadeau de Robert mais je ne veux pas t'influencer.

Helen me tape l'épaule en passant à côté de moi et se dirige à la cuisine pour préparer le repas. Gustave vient se coucher sur le canapé et me regarde de ses yeux jaunes.

- Et toi ? tu en penses quoi ? lui demandais-je en lui caressant le dos. J'ai eu pour toute réponse que des ronrons de satisfaction.

J'attrape mon téléphone et appuie machinalement sur la touche de rappel sans vérifier ce que je fais. Un peu de papotage avec Alicia me changera les idées. Après quelques sonneries, on décroche et j'entends une voix virile et envoutante.

- Allo ? Lauren ?

- Heu salut Sam. Je suis navrée mais j'ai fais une fausse manipulation avec mon téléphone. Sorry.

J'entends un éclat de rire et il reprend :

- C'est pas une bonne excuse. Tu peux mieux faire. Cela c'est bien passé ton entrainement ?

- oui, oui tout bien, merci de demander. Lui répondis-je toute penaud. Que puis-je lui dire ? SOS mon cerveau fonctionne à toute vitesse et quand enfin j'ai une idée, on se coupe la parole mutuellement.

- Tu veux ...

- Tu penses ...

Rhoo lala. Finalement, tout galant, il me laisse parler en premier. Je prends mon courage à deux mains et reviens sur le sujet de samedi.

- Pourrais-tu stp m'envoyer par mail les détails de la soirée, lieu et horaire. On se retrouve avant ou directement là-bas ? je dois m'organiser un minimum.

- Bien sûr. Je t'envoie un mail avec tous les détails et si tu veux, je viens te chercher. Donne-moi ton adresse et je serais le chauffeur de Miss Lauren. C'est beaucoup mieux que Miss Daisy.

Je beuge. Qu'est-ce-qu'il me raconte ? Miss Daisy ? je réfléchis et je l'entends pouffer à l'autre bout de la ligne.

- C'est le titre d'un film si jamais. Faut réviser tes classiques du cinéma !

Ha ça, il a pas tord. Je confirme que j'ai quelques lacunes à ce sujet. Je plaisante avec lui quelques minutes quand je vois ma grand-mère me faire signer pour venir manger.

- Je dois te laisser, merci pour la discussion Sam. Bonne soirée et à samedi.

- Avec plaisir, bonne soirée Lauren.

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Après avoir mangé, j'appelle cette fois mon Alicia et lui raconte mes aventures. On passe 2 heures au téléphone. Après des cris hystériques par rapport à mon "afterwork" avec Sam et à son invitation à la soirée de samedi, elle me dit :

- et tu mets quoi comme robe ? tu as une tenue de soirée ?

Grimaçant, je regarde mon dressing. Activant le haut-parleur du téléphone, je commence à regarder mes armoires et constate que j'ai bien une robe longue noire. Je lui envoie la photo et elle me réponds par un pouce en bas. Mais pourquoi ? Ma robe est classique, de coupe droite, fendue sur le côté avec un joli décolleté.

J'allais répondre et argumenter sur les points positifs de cette tenue mais Alicia me coupe la parole.

- Ha non, je t'interdis de porter cette robe d'enterrement. Tu es à la patinoire demain matin ? Alors je passe te chercher et on va trouver quelque chose de glamour et d'un peu plus sexy. Faut oser dans la vie et puis tu peux faire ta première folie vestimentaire avec ton héritage.

- Hé ho, on se calme. Je n'ai pas encore pris ma décision. C'est beaucoup trop d'un coup tout cela. Si j'accepte, je ne peux plus revenir en arrière. C'est foncer dans une nouvelle vie avec de nouveaux projets.

Ma petite voix résonne et me lance "de toute façon tu te cherches des excuses car tu as la trouille". Chut....

Alicia n'est pas dupe et c'est exactement la phrase qu'elle me balance :

- Arrête ton char, tu flippes un max. Fonce pour une fois et défie le destin. C'est une chance inespérée. Tu images ? tu as tout pour bien faire. Allez bichette, essaye de dormir un peu et on se voit demain. Bonne nuit quand même.

La nuit porte conseille, on verra bien. En attendant, je vais regarder un film car je n'arriverai pas à m'endormir. Trop d'émotions aujourd'hui. Installée dans mon lit avec mon ordi sur les genoux, Gustave arrive et se couche de tout son long à côté de moi, prêt lui aussi pour une séance cinéma.

. Et toi ? tu veux voir quoi ? Cendrillon ou les dents de la nuit ?

Gustave me regarde et me répond par un bâillement ou je vois la série de dents bien alignées et pointues du chat. J'éclate de rire et regarde la liste de film d'épouvante proposée sur mon profil Netflix.