Ma victoire en Ecosse

Chapitre 3

Mon vol a atterri à Londres avec plus de 2 heures de retard et j'ai pu dire au revoir à ma correspondance. Après un passage au guichet de la compagnie, une collaboratrice m'a trouvé un billet sur un vol dans l'après-midi. Il n'y a plus qu'à patienter à Heathrow. J'en profite pour passer quelques coups de téléphone notamment à ma grand-mère et à ma cousine Alicia. Il vaut mieux prévenir la "Family team".  Et vous savez quoi ? mon karma est revenu à la normale puisque j'ai pu récupéré mes 2 valises.
Après un temps d'attente avec comme seul compagnie mon téléphone et un gros cappuccino, je renvoie mes valises pour le vol Londres-Glasgow et repasse les contrôles. Je suis bien contente de pouvoir marcher dans l'aéroport car je suis une boule de nerf. J'aime de moins-en-moins les avions et surtout les longs trajets.

Dans le couloir menant au terminal B et la zone d'embarquement, je regarde défiler les affiches publicitaires lumineuses et paf « Outlander ». Décidément ça me court après! En tout cas il y a un sacré battage médiatique pour cette série. Je tourne la tête en passant devant pour regarder en détails l'affiche. J'avoue que la photo est belle. Les deux comédiens posent en costumes d'époque du 18ème siècle. Très beaux ! La production doit avoir de sacrés moyens pour avoir des costumes pareils. L'actrice porte une belle robe rouge de style « Madame Du Barry » avec un décolleté... on peut voir son nombrils si elle se penche. Elle doit être mannequin donc elle peut tout oser niveau mode. Je l'envie car même si je suis de morphologie mince avec une poitrine de taille acceptable selon mes ex  mais qui pourrait être un peu plus ronde à mon goût, j'ai du muscle. Mes cuisses et mes mollets sont vraiment développés et je n'aime pas me mettre en jupe courte. Intérieurement ma petite voix me dit que j'assume pas. Oui c'est vrai. Faudra que je fasse un travail de relooking. Je souris bêtement en marchant en me répétant que Alicia ne sera pas ma personnel shoppeuse. Elle a un style vestimentaire très coloré et parfois osé. Tout le contraire de moi dans ma vie privée.
C'est quand même le comble car je patine devant un public, passe à l'écran avec des costumes qui brillent sous les spotlights et je veux être transparente dans ma vie quotidienne. Pff pathétique Lauren ! me souffle ma petite voix.

Toujours dans mes pensées, je suis assise devant la porte d'embarquement et j'attends avec les autres passagers du vol. J'ai mes écouteurs avec une play liste de chansons pop. Je lève de temps-en-temps les yeux et regarde les gens autour de moi. Des hommes d'affaires, des touristes, des familles. Une zone d'embarquement normale avec un mélange de voyageurs comme vous et moi. Je regarde dans le vide et mes yeux se pose sur une ado qui s'approche de moi en me fixant. Je vois bien qu'elle parle car ses lèvres bougent. Elle se plante devant moi et continue à me regarder. What ? A oui, mon casque, ma musique. Je soulève ce dernier.

- Oui ? Tu me parles ?

- Bonjour, désolée de vous déranger mais je suis fan de patinage et je vous ai reconnue me balance t'elle avec un accent américain. Elle est toute excitée par cette rencontre inattendue . Et me demande : Je peux faire un selfie avec vous ?

- Heu ... ok si tu veux, lui répondis-je en me levant.

- Super. On peut se mettre devant la baie vitrée pour la lumière?

Après avoir passé dans la rangée de sièges et enjambé des sacs et cogné un bout de pieds d'un homme, on prend la pose, un sourire #dentsblanches avec en arrière plan notre avion British Airways bientôt prêt à nous accueillir. Vite fait, bien fait.

- Merci Lauren et Merde pour le championnat! me balance l'ado en rejoignant certainement sa famille et en me faisant un signe de la main.

- Je t'en prie, bon voyage. Bye.

Je retourne m'asseoir à ma place quand je vois arriver les employés de la porte d'embarquement. En voulant prendre mon sac à dos contenant mon ordi, je lève les yeux et je plonge dans le regarde bleu gris d'un homme tout droit sorti d'une affiche publicitaire regardée quelques minutes auparavant. Merde alors ! Le comédien ... le highlander d'Outlander, le Jamie Fraser ... Sam quelque chose.
Je beuge sur le coup, cligne des paupières pour vérifier si mon imagination ne me joue pas des tours. Mais non. Il est toujours là. Pourquoi il me regarde comme ça ? Je baisse les yeux, empoigne mon sac, mon billet et tourne les talons direction l'avion.
Je suis troublée, le feu aux joues. Punaise Lauren ! Ressaisis-toi.
Je me retrouve à l'arrière dernière rangée au fond de l'avion. Je monte dans les premiers passagers, je m'assois à ma place. Je cherche Le Jamie Fraser parmi les passages qui s'installent mais rien. Il doit voyager en business ou être tout devant. J'ai un sentiment de frustration et de déception. Ma petite voix me parle encore  "tu débloques Lauren".
Allez go ! Je veux rentrer chez moi car j'en ai ras les baskets. Tablette relevée, ceinture bouclée. Heureusement le vol est de courte durée et tout se passe bien cette fois.

A la sortie de l'avion, j'ose pas regarder autour de moi de peur de croiser à nouveau ce regard bleu gris. Je suis encore perturbée par ce eyes contact, j'en frissonne. Tout cela ne me ressemble pas. Je suis déjà tombée amoureuse et j'ai eu 2 belles relations mais j'ai jamais ressenti ça.  Je fonce au tapis 8 pour récupérer mes valises et pianote sur mon téléphone pour enlever la fonction avion. Des bips annoncent des messages et des mails mais ça attendra. Je veux sortir d'ici.

Je passe le portique des arrivées avec comme seul objectif de trouver un taxi lorsque  j'entends une voix que je reconnaîtrais entre mille :

- Lauren ! Youhou !