Chapitre 31

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— Est-ce le moment où tu vas me tuer ?

Sandro : Ne dis pas n'importe quoi.

— Pour quelles autres raisons me conduirais-tu au milieu de nulle part ?

Mes yeux errent sur le paysage autour de la route. Rien d'autre que des arbres et des rochers. Cela fait trois heures que nous roulons et je commence à en avoir marre.

Sandro : Nous arrivons.

Mes yeux attrapent le bord d'une falaise. Rapidement, nous sortons de la limite des arbres et devant nous, s'étend un long pont reliant deux falaises.

— Qu'est-ce qu'on fait ici ?

Sandro : Du saut à l'élastique.

Ma tête fouette dans sa direction à la recherche d'un signe de plaisanterie sur son visage. Rien.

Il ne plaisante pas !

Sandro : Ce sont des sauts qui peuvent se faire en duo.

Je plisse des yeux à cette information et y réfléchis.

Il veut qu'on saute ensemble ? J'aimerais que mon premier saut ne soit pas en sa compagnie ! Mais je ne lui fais absolument pas confiance pour ne pas saboter ma corde lors du saut. C'est le genre de malade à être capable de le faire.

— Très bien. Nous sauterons ensemble. Mais seulement parce que tu serais capable de saboter mon saut pour que ma mort ressemble à un accident.

Il grince des dents.

Sandro : Tu ne me fais pas confiance.

— Je sens dans mes tripes que te faire confiance me ferait tuer, Nuevez.

Il me lance un regard en coin.

Sandro : Et pourtant, je te fais confiance.

— Parce que tu sais que je ne suis pas comme toi. Ce qui me rend plus digne de confiance que tu ne l'es.

Le silence qui me répond confirme mes propos.

Quelle tête feras-tu lorsque tu réaliseras que me faire confiance était une erreur ?

• // \\ // \\ •

Instructeur : Êtes-vous prêt ?

Je suis collée au torse de Sandro, nos bras autour de l'autre, les chevilles attachées à la corde. Nous nous tenons tous les deux sur le bord du pont, prêt à sauter.

— Prête.

Sandro : Prêt.

Instructeur : Alors c'est quand vous voulez.

Il n'y a pas une seconde d'hésitation lorsque Sandro et moi nous laissons basculer dans le vide. L'euphorie de la chute me fait hurler de joie.

C'est incroyable !

La chute ne dure qu'une fraction de seconde avant que nous nous stabilisions au-dessus du vide, la tête en bas. Sandro et moi nous regardons dans les yeux, un grand sourire sur les lèvres et l'adrénaline encore dans les veines.
Je ne suis pas surprise lorsque ses lèvres s'écrasent sur les miennes pour me trainer dans un long baiser.

À cet instant, je pourrais embrasser n'importe qui.

• // \\ // \\ •

De retour à la voiture, Sandro me plaque contre celle-ci pour prendre d'assaut ma bouche. Je me laisse porter par le moment et lui retourne son baiser. Nous nous séparons par manque d'air.

DETTE DE VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant