Chapitre 4

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- Je ne peux plus rien faire pour toi petite soeur. Tu es perdu à tout jamais.

- Je ne pensais pas qu'une autre personne que le capitaine Hitsugaya pouvait aimer l'hiver avec autant d'ardeur.

Je jetais un coup d'oeil discret au capitaine en question. Aucune réaction pour changer. Tant mieux, cela aurait pu être encore plus gênant.

Nous arrivions au lac, ce qui nous permit d'avoir un autre sujet de conversation. Le trajet n'avait duré qu'une petite vingtaine de minutes mais ça faisait déjà beaucoup pour mes pauvres plaies. Heureusement pour moi, ils décidèrent de s'asseoir à proximité de l'eau et de profiter de la vue avant de se rendre aux stands qui longeaient l'eau à quelques pas. Deux groupes se formèrent, les filles d'un côté et les garçons de l'autre.

Je ne participais pas davantage et m'éloignais de quelques pas. Je me rapprochais de l'eau où mon reflet se projetait. Elle était tellement claire que je pouvais voir à travers. Rien ne venait la troubler, pas même les poissons qui naviguaient dessous.

- Aller Karin assis toi avec nous !

Deux bras sortis de nulle part m'entraînèrent un peu en arrière et je me retrouvais les fesses par terre aux côtés d'Orihimé, de Rukia et de Matsumoto. Je laissais échapper un cri de douleur. Coup dur pour ma hanche, le mouvement était trop brusque. J'eus soudain les larmes aux yeux. Je baissais la tête, me cachant à travers mes cheveux pour dissimuler mon visage. Fort heureusement, les filles étaient perdues dans leur discussion et avaient pris mon cri pour un cri de surprise.

J'attendis que la douleur s'apaise pour relever la tête et faire comme si de rien n'était. En faisant mine d'écouter ce que Matsumoto disait, je tournais mon visage vers elle. Mais mes yeux tombèrent derrière elle, sur la personne qui me dévisageait.

Tôshirô ne semblait pas se mêler à la discussion. Il avait le visage tourné vers moi. Il avait sans doute entendu mon cri. Et à sa façon de me dévisager, je crois qu'il en avait compris la véritable signification. J'inspirais plus fortement pour calmer les battements de mon coeur qui commençait à s'accélérer. Mais ce n'était pas sans douleur. Je détournais le visage et me concentrais sur Orihimé qui était en train de parler.

- Mais Rukia, est-ce que tu en as parlé à Ichigo ?

- Peu importe ce que je pourrais lui dire, il ne comprend jamais rien. Il n'est pas du tout subtil.

- C'est vrai qu'il est un peu naïf, renchéri Matsumoto.

Attendez, elles parlaient de quoi là ?

- Lui dire quoi ?

- Ah ma petite Karin, tu es trop jeune.

J'allais répondre. Enfin je le voulais. Mais je fus coupé par Ranji qui venait nous prévenir qu'on bougeait pour se rendre aux stands.

Il allait falloir que je me lève là ? Alors que je réunissais toutes mes forces, je sentis des frissons me parcourir. Comme lorsqu'un hollow allait apparaître.

Je tournais la tête à la recherche du danger et me levais subitement, toute douleur relayée au second plan.

Mes sens se mirent en alerte et je scrutais les alentours. Je me mis à observer les visages de mes compagnons. Aucun d'eux n'avait remarqué quoi que soit. C'était une blague ? Est-ce que j'étais en train de m'inventer une vie ? Possible. Parce que c'étaient eux les experts. S'ils ne bougeaient pas, c'est qu'il n'y avait rien.

Je commençais alors à avancer et à les suivre. Mais je m'arrêtais après quelques pas. Personne ne sentait rien. Vraiment ? Je fonçais les sourcils.

- Qu'est ce qu'il y a Karin ? Pourquoi tu t'arrêtes ? Ichigo me dévisageait.

Je ne répondais pas et lui tournait subitement le dos. Ca allait venir de derrière. Je levais la tête.

Tout à coup, les cellulaires des Shinigamis se mirent à hurler et un Hollow apparut au-dessus de nos têtes, la seconde suivante.

Il n'en fallut pas plus à Ichigo pour sortir de son corps et voler à sa rencontre. Non sans me lancer un regard surpris au passage. Et il avait de quoi l'être. Est-ce que je venais d'anticiper la venue d'un monstre avant les Shinigamis ? Je me reculais pour ne pas gêner ceux qui avaient décidé de rejoindre le combat.

Je les observais avec le plus grand sérieux. J'espérais apprendre comment se placer, où porter les coups pour qu'ils soient efficaces. Mais ils avaient tous des capacités surnaturelles que je n'avais pas. Des zanpakutos, des techniques comme le shumpo. Je n'étais pas de taille.

En observant le combat, je remarquais que ce hollow avait aussi cette carapace noire que j'avais affronté l'autre fois. Celle qui était capable de le protéger des attaques et de les renvoyer avec autant de forces. Mon ballon en avait fait les frais soi-disant passant. Est-ce qu'ils le savaient ?

Je ne cherchais pas à avoir la réponse à ma question que je leur hurlais déjà :

- Attention !

Je vis Ikkaku et Ichigo se décaler à temps. Mais se faisant, il n'y avait plus rien pour empêcher l'attaque de se diriger vers moi. Elle allait à une vitesse que je ne pouvais pas éviter, surhumaine, que j'avais même du mal à suivre des yeux.

Je sentis un bras dans mon dos et un autre passer sous mes genoux. Mais le temps que je réalise ce qu'il se passait, j'étais sur un toit, un peu plus loin. Je levais la tête pour regarder Tôshirô. Il ne me rendit pas mon regard, les yeux rivés vers le combat qu'il analysait de son visage impassible.

3ème fois.

C'était la 3ème fois qu'il me sauvait la vie, la 3ème fois que je me retrouvais dans ses bras de cette façon. Je rougis malgré moi. Contrairement à ce qu'on pouvait penser, son contact était chaud, il dégageait une certaine chaleur. Et d'un autre côté, son corps avait un parfum frais. Il bouleversait mes sens et je respirais à pleins poumons cette odeur qui, je devais l'avouer, me retournait l'esprit.

C'est entouré de cette aura de sécurité que je portais à mon tour mon regard vers la scène de combat, pour voir mon frère porter le coup final. Cela n'avait pas duré très longtemps mais ils avaient fait durer pour comprendre cette capacité qu'ils n'avaient pas l'air de connaître. Cela me rassura dans une certaine mesure car je n'étais pas la seule à avoir été surprise par la chose. En revanche, je n'avais pas eu la chance d'être prévenue moi. Et j'avais peut-être commis une erreur en leur indiquant. Mais je ne regrettais pas. Parce que je n'aurais pas supporté de voir quelqu'un blessé. Alors tant pis si j'éveillais les soupçons.

- Comment tu as su pour son arrivée ? Et la carapace ?

Mes yeux croisèrent les siens. Il allait falloir m'expliquer plus tôt que prévu.

- Pour son arrivée je ne sais pas. Je l'ai juste...sentie. Et pour la carapace, j'ai déjà vu des hollow je te rappelle. Et d'habitude, ils n'en n'ont pas.

Je pensais m'en sortir avec ça mais c'était sans compter sa perspicacité.

- Une carapace absorbe les attaques, elle ne les renvoie pas.

- Je ne savais pas qu'il allait renvoyer l'attaque.

Ce n'était pas aussi facile de lui mentir qu'à mon frère. Parce que j'avais la sensation que son regard transperçait mon âme. Je savais qu'à ses yeux, j'étais plus que banale pourtant, je le voyais douter.

Je ne dis plus rien.

J'aurais dû me réjouir de voir enfin une réaction sur son visage mais son froncement de sourcil, qui traduisait un intérêt et des questions auxquelles je n'avais pas envie de répondre, suffirent à m'en faire passer l'envie.

Heureusement, je fus sauvé par l'apparition de nos amis. Ichigo nous arriva dessus en bombe.

- Karin tu vas bien !?

Il m'enleva des bras de Tôshirô pour m'ausculter lui-même visuellement. De peur qu'il ne remarque mes blessures, je lui demandais de me lâcher.

- Ichi-ni tout va bien, lâche moi.

- Pourquoi tu réagis comme ça avec moi ? Tu ne disais rien quand c'était lui.

HitsuKarinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant