Let's play together

1 - Intervention

Elliott était en train de parler au téléphone avec le livreur de sushi. Il se trouvait dans l'appartement de ses deux meilleurs amis : Sana et Dario et le pauvre livreur de sushi avait eu l'audace d'arriver en retard et de s'octroyer les foudres d'Elliott.

- Je ferai en sorte d'appeler votre patron dès la fin de cet appel ! Je m'en contrefiche des embouteillages, j'avais demandé d'être livré pour 19 heures, et il est 19 heures passées et vous osez me dire que la commande arrivera encore plus tard que prévu à cause d'un foutu accident !  Hurla le brun, hors de lui.

Ses deux meilleurs amis s'échangèrent un regard. Cela avait toujours été comme ça avec Elliott, il s'attendait toujours à être traité en roi quoiqu'il arrive. Même Sana et Dario trouvaient cela de plus en plus insupportable de traîner avec lui en public. Elliott trouvait toujours le moyen de crier sur le petit personnel dès que quelque chose ne lui convenait pas. 

Lorsque Elliott eut fini de passer un savon au pauvre livreur, il se précipita sur Internet pour aller chercher le numéro du restaurant afin de pouvoir parler au patron. Il fut cependant arrêté par Dario, son meilleur ami depuis la primaire qui vint enrouler son bras autour de ses épaules :

- Hey, mon vieux ! Et si tu venais plutôt t'asseoir avec nous, hein ? 

- Dans ton vieux canapé... Je vous ai déjà dit que cet endroit ressemblait à un vrai taudis... En même temps avec le peu d'argent que vous vous faites... maugréa Elliott.

Dario entraîna avec lui Elliott sur le canapé, alors que ce dernier râlait, les bras croisés sur son torse. Il tapota du pied furieusement à cause de cette histoire de livreur, alors que Sana en face de lui levait les yeux au ciel.

- Ce pauvre livreur n'y pouvait rien, je viens de voir qu'il y a un accident sur la route, expliqua la jeune femme en passant une main dans ses boucles brunes.

- Et alors ?! Qu'il trouve un autre chemin ! Je ne supporte pas d'attendre...

Elliott souffla très nettement agacé par la situation. Pendant tout le long de la soirée, il continua à faire des remarques cinglantes à propos de ce pauvre livreur qui était finalement arrivé avec trente minutes de retard.

- Et vous avez vu comment il était habillé ? Il y a qu'un pd pour s'habiller comme ça...

- Elliott ! s'écria Sana, choquée par les paroles homophobes de son ami.

Ce dernier se contenta d'hausser les épaules pas le moins du monde concerné par ses paroles. A la fin de la soirée, Elliott fut le premier à partir. Une fois les deux meilleurs amis seuls, ils restèrent dans le silence quelques secondes avant que Dario ne soupire. Dario était un jeune homme à la peau brune et aux yeux noirs, il avait connu Elliott depuis son plus jeune âge et avait toujours cru qu'avec le temps et en gagnant en maturité, son meilleur ami finirait par changer de comportement. Mais il avait beau espérer, cela n'avait pas l'air d'arriver.

- Tu m'as convaincu, Sana. Je n'étais pas d'accord avec toi au départ, mais tu as peut-être raison... C'est le seul moyen de l'aider, avoua tristement Dario.

- Je sais que tu ne raffoles pas de cette idée, mais je suis sûre et certaine qu'il est le seul à pouvoir aider Elliott.

- Elliott va nous détester... marmonna Dario dans un soupir.

- Il finira par nous pardonner, assura Sana.

Une semaine plus tard, ils se retrouvèrent tous les trois dans l'appartement d'Elliott, bavardant de tout et de rien. Sana avait préparé un thé pour elle et Elliott, tandis que Dario s'était contenté de prendre un jus de fruits.

- D'ailleurs Elli ? demanda gentiment Sana, en buvant une gorgée de son thé.

- Oui ? fit ce dernier.

- Tu sais, Dario et moi, on a discuté ensemble et...

- Oh mon dieu, vous allez vous mariez ?! Si c'est ça, il faudrait que vous perdiez du poids tous les deux... S'exclama Elliott en regardant tour à tour ses amis.

Ils écarquillèrent les yeux dans un seul mouvement. 

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Hurla Sana en lui donnant une tape dans la nuque.

- Bah quoi... Je trouve juste que vous allez bien ensemble...

- Ne raconte pas, n'importe quoi, tu veux ? Cracha Dario, les joues rouges.

Elliott éclata de rire, ignorant ses deux amis qui étaient dépités par son comportement.

- Bon de quoi vous vouliez parler alors ? 

- De toi.

La voix de Sana avait été tranchante et directe, ramenant le silence dans la salle. Dario ne s'était jamais senti aussi nerveux qu'en ce moment. Il appréhendait énormément la manière dont Elliott allait accueillir les choses. Sana prit une grande inspiration, sachant pertinemment que Dario n'aura jamais le courage de tout révéler à leur ami.

- Ecoutes... Ces derniers temps, on trouve que ton comportement est vraiment limite, tu sais ? Et... on a réfléchi avec Dario, et tu sais... On ne veut que ton bonheur. Mais en continuant comme tu le fais, nous craignons que tu te fourres dans tout plein d'ennuis... Alors, on est intervenu. Il fallait que quelqu'un le fasse. Et on a lu ce programme de... discipline. Et on s'est dit que ce serait intéressant pour toi.

Elliott cligna des yeux plusieurs fois regardant tour à tour Sana qui n'avait pas une seule seconde détourné son regard de lui et Dario qui avait toujours les yeux braqué sur ses chaussures depuis le début de la conversation. Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres.

- Qu'est-ce...

Elliott sentit sa tête tourner , et porta une main à son crâne, commençant à voir la pièce tanguer sous ses yeux. Il lança un regard noir à Sana qui l'observait déjà avec pitié.

- Qu'est-ce que... tu m'as fait boire... ? Sana... ? Vous... J-Je...

Sa bouche commençait à devenir pâteuse alors que son corps se dirigea directement vers l'avant, s'effondrant au sol, en perdant connaissance.

Lorsque Elliott se réveilla, il était plongé dans le noir complet. Il avait les yeux bandés ? Il tenta de bouger mais ses pieds avaient été ligotés ensemble ainsi que ses cuisses. La corde nouant ses chevilles avait été attachée à celle autour de ses cuisses, l'empêchant totalement d'étendre les jambes. Ses poignets avaient été fermement ligotés contre son torse. Et il ne pouvait formulé aucun mot à cause de cette étrange balle en plastique qu'on lui avait mis entre les dents.