Chapitre 7

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2 mois plus tôt.


Je m'étais pourtant juré que plus jamais ça ne recommencerait et malgré cela... il a encore le dessus sur moi. Je m'apprête à fuir pour m'enfermer dans la salle de bain, mais Flavien est plus rapide et attrape ma queue de cheval qu'il tire en arrière et me fait tomber à genoux. Je tremble devant son regard sombre, il m'assène une nouvelle gifle qui me donne le tournis. D'une main, j'essuie rageusement mes larmes et découvre un filet écarlate, qui coule certainement de ma pommette qui me brûle. Il enserre ma gorge de ses deux paumes, me coupant la respiration.


— Lâche-moi ! Je hurle aussi fort que me le permettent mes cordes vocales.

— Petite traînée ! Je t'ai déjà dit de ne plus lui répondre ! Siffle Flavien après une énième gifle.
 Je chancelle et commence à voir flou, je ne distingue plus que des formes qui ondulent devant mes yeux. S'il continue, je perdrai bientôt connaissance ! Dos au mur, je protège mon visage du mieux que je le peux avec mes bras tandis qu'il m'assène un nouveau coup. Malgré mes efforts, il a déjà réussi à bien m'amocher. Mes larmes enflamment chaque égratignure sur ma figure. Je ne pourrais pas retourner travaillée avant un moment... Hors de question que je reste enfermer dans cette prison. Je me remémore autant que je le peux pourquoi cette « dispute » à démarré, mais impossible de m'en souvenir, la douleur prenant l'avantage sur tout.

Lorsque les coups cessent enfin, je l'entends se déplacer hors de la chambre et ne tenant plus, je m'écroule au sol. J'ai mal partout et je crois même que de peur, je me suis faite dessus, mon pantalon de jogging me colle plus que nécessaire. Des larmes de honte roulent sur mes joues quand j'enlève le vêtement humide et que je me dirige dans la salle de bain pour me laver... Dès j'en ressors, les valises de Flavien sont dans l'entrée près de la porte. Plus que quelques secondes avant d'être enfin seule. Durant ma douche, je me suis fait violence et j'ai envoyé un SMS à Astrée pour qu'elle me vienne en aide tout en lui précisant bien de ne pas me répondre, de peur que Flavien voie nos échanges.

D'un pas lourd, je rejoins notre chambre pour ranger ce que nous avons fait tomber et mettre un pantalon de pyjama propre. Mais en entrant dans la pièce, la haute silhouette de Satan me domine. Il m'attendait sur notre matelas et au vu de la fureur qui embrase ses iris habituellement aigue-marine, mon absence ne lui a pas plu.

— Viens là. M'appelle-t-il avec froideur en tapant le lit à ses côtés.

Tremblante de peur et sachant que c'est la seule chose à faire, je le rejoins et me place face à lui. J'ignore par quel miracle, mais j'arrive à contrôler le dégout que je ressens pour cet homme lorsque ses mains se posent sur mes fesses. Il enfouit son visage dans mon ventre tout en soulevant mon t-shirt qui jusqu'à maintenant était mon préféré et parsème la peau tendre de baiser mouillé. Je n'ai qu'une envie, le pousser et vomir.

— Tu sais que je déteste qu'on se dispute, surtout avant un déplacement.
Je hoche la tête, pas assez en confiance pour lui répondre. L'une de ses mains passe sous l'élastique de mon pantalon ainsi que de ma culotte et caresse mes fesses tout en les malaxant. Du coin de l'œil, je regarde l'heure et suis soulagé quand je constate que son train arrive d'ici peu et ne lui donne donc pas le temps de calmer ses pulsions sexuelles. Malgré tout, il agrippe mes hanches tout en reniflant mon intimité. Ses iris brillants remontent en dévorant ma poitrine et s'attardent sur la plaie qu'il m'a laissée sur la joue gauche. Sans me lâcher des yeux, il insère deux doigts dans mon vagin et ce simple geste me tire une grimace de douleur. Mon souffle se coince dans ma gorge tandis qu'il me bloque de son bras puissant pour que je ne m'éloigne pas de lui, son nez à nouveau près de mon entrejambe. Je retiens mes larmes, mais ce sentiment d'être souillée ne me quitte plus, et ce depuis bien trop longtemps.

D'une horrible lenteur, il insère et écarte ses doigts en se délectant de la sensation, sa respiration s'accélérant au rythme de ses mouvements. Puis au bout de plusieurs va et viens arrête enfin son geste et se retire. Il suce son index et son majeur, puis caresse la coupure sur mon visage. Alors qu'il s'éloigne en direction de l'entrée, je me fais la promesse de ne plus jamais revenir dans ce cercle infernal. Plus jamais je ne lui donnerais la possibilité de lever la main sur moi. J'inspire profondément tout en refoulant mes larmes, je ne dois pas pleurer à nouveau, encore moins tant qu'il est là. Je le rejoins pour ne pas subir une nouvelle fois sa colère et l'aperçois près de la porte, son sac de voyage sur l'épaule et sa valise à ses côtés. Son air nonchalant qu'il arbore après chacune de nos « disputes » comme il les appelle, placardé sur son visage.

— Je reviens samedi aux alentours de midi, d'ici là ne répond plus à Maxime. Il cherche à nous séparer ce con et toi, tu ne t'en rends même pas compte ! Après tout, tu n'es qu'une femme... il ne faut pas trop t'en demander.
 J'adorerais répliquer, lui cracher le venin que je garde au fond de moi, mais cela aggraverait les choses et j'ai assez subi de coup pour aujourd'hui. Alors, je me tais, je baisse la tête et serre les poings pour la dernière fois. Les pas de Flavien se rapprochent en douceur de moi et s'arrêtent près de l'entrée. Ses doigts froids agrippent mon cou pour m'obliger à relever le visage et affronter son regard. Ses yeux aigue-marine habituellement tendre ont laissé place à une tempête noire. Je m'attends à recevoir une nouvelle gifle, mais au lieu de ça il m'embrasse avidement et le contact de sa barbe ainsi que ses lèvres sur les miennes et sa langue dans ma bouche me donne la nausée.

— J'aurais eu plus de temps, je t'aurais baisé comme tu le mérites, mais tu devras patienter jusqu'à mon retour. C'est bien dommage, surtout après ces préliminaires, mais c'est ta punition. Passe une bonne semaine, ma biche...

Une punition pour lui j'en suis certaine, mais loin d'en être une pour moi. Après plusieurs minutes à me manger des yeux, il lâche mon cou et claque mes fesses en quittant enfin notre appartement. Je me précipite dans notre chambre dont la fenêtre donne sur le parking de l'immeuble et m'assure qu'il soit bien parti. Voyant sa voiture au loin, je me laisse glisser le long de notre lit et pleure à chaudes larmes tout en m'emparant de mon smartphone. Astrée a bien écouté mes demandes et n'a pas répondu à mon dernier texto. Je me décide à l'appeler en visio. Astrée décroche à la première sonnerie et blêmit en découvrant les hématomes ainsi que les écorchures sur les parties visibles de mon corps.

Moins de trente minutes plus tard, mon amie était là et j'ai fui cet appartement. C'était il y a trois semaines et pourtant les souvenirs que m'a laissés cette « dispute » me donnent encore des cauchemars tout comme son prénom qui s'affiche sur mon smartphone.

Et si...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant